POURQUOI LES FONCTIONNAIRES CENTRAFRICAINS CONSIDERENT LA RETRAITE COMME UNE FIN EN SOI?

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Quand on voit la gymnastique de la quasi-totalité des fonctionnaires à l’approche ou suite à l’annonce  de la date relative à  faire valoir leur droit à la retraite, on serait tenté de dire que cette dernière serait une fin en soi ou bien la porte d’entrée de l’enfer. Et pour cause ?

La réalité des fonctionnaires centrafricains est que la quasi-totalité ne veut pas aller à la retraite. Ce constat qui se généralise de plus en plus, émane d’une culture héritée de nos fainéants colonisateurs que sont les Français. Dans un pays comme le nôtre où la terre arable s’étend sur des kilomètres, où la pluviométrie est l’une des plus abondantes du monde, les fonctionnaires Centrafricains ne devaient se plaindre malgré leur salaire de catéchèse s’ils s’ils s’investissaient dans la terre nourricière de leurs aïeux en suivant les traces de l’ « opération Bokassa » par exemple.

De par le monde, la retraite est un moment de jouissance sans pareil. Après de dures labeurs, le travailleur est appelé au moins à se reposer mais surtout jouir de ses économie. C’est ce qui a été le mobile de la lutte des travailleurs avec le Président Français Macron qui a été obligé de faire voter une loi aux forceps pour rallonger encore de quelques mois, l’âge du départ à la retraite. L’inconscience mais surtout la négligence font que certains de nos fonctionnaires, malgré qu’ils ont rectifié leur acte de naissance plus de quatre fois, sont toujours surpris par la retraite. Aucune parcelle au village pour ne pas parler de maison. Nombre pléthorique des copines et d’enfants dont la plupart ne vont même pas à l’école.

Sur les bancs de l’école, nous n’avions pas le temps ou les moyens de nous distraire ou de nous réjouir; pendant le travail, c’est encore difficile car nous voulons parfaire notre carrière et, ce n’est que pendant la retraite que nous puissions vivre le paradis sur terre grâce à nos économies réalisées pendant les années de service. Mais le véritable problème des fonctionnaires centrafricain se résume autour de la philosophie des épicuriens « Mangeons et buvons car demain nous mourons » Telle philosophie n’est pas à encourager cette catégorie de fonctionnaires à pouvoir  épargner pour valoir leurs droits à la retraite.

Suivant la logique de ladite philosophie, ces compatriotes ont tout mangé, ont tout bu mais sauf, ils ne sont pas encore morts, allez y comprendre leur réaction par rapport à la retraite. Comment quelqu’un qui n’a ni maison ni ferme pour ne citer que cela, comment va-t-il vivre sa retraite ? A ce niveau, pour lui, l’enfer est mieux que de vivre l’agonie (retraite mal préparée)

Un retraité rencontré nous a fait comprendre que la responsabilité relative au refus manifesté par rapport au départ à la retraite, incombe aussi au gouvernement. Les fonctionnaires centrafricains intègres ne deviennent jamais riches et ne peuvent prétendre à une retraite d’orée « A moins que ce sont les criminels financiers qui pourraient se réjouir  en terme de réalisations après avoir travaillé comme fonctionnaires de l’Etat » a déclaré un retraité  sous l’anonymat, qui travaillait entre temps à la Poste.

Mais d’autres retraités sont fiers après avoir réalisé certaines de leurs ambitions avec le peu qu’ils percevaient comme salaire. « C’est juste une question de gestion ou bien d’organisation, certains de mes collègues pensaient qu’ils vont s’éterniser à leur poste au travail. C’est pourquoi, ils n’ont rien prévu avant d’aller à la retraite, regarde cette maison, je l’ai construite cinq ans après mon intégration malgré que l’Etat paie en flèche de lance », A témoigné Raymond Goun-koue, un retraité travaillant entre temps à la SOCATEL.

C’est ce qui pousse très souvent, certains fonctionnaires et agents de l’Etat à se lancer dans des pratiques de contrefaçon de certains de leurs documents pour garder leur poste alors que beaucoup de jeunes diplômés  les attendent patiemment pour prendre la relève. Ce faisant, leur comportement sont aussi à l’origine de frustration de certaines personnes, notamment les jeunes car cela engendre le conflit de  générations.

Sous d’autres cieux, le départ des fonctionnaires à la retraite est une bonne nouvelle voire une opportunité permettant aux retraités de réaliser leurs différents projets entre autres la création des entreprises et consorts afin de contribuer au développement socio-économique de leur pays. Mais en Centrafrique, beaucoup de compatriotes n’ont pas cette culture de la retraite. Ils pensent que c’est une fin en soi en termes d’activités socio-économiques.

Il résulte de ces différentes enquêtes et analyses que la gymnastique faite par certains compatriotes à l’approche de la retraite provient de la mauvaise gestion faite par ces derniers lorsqu’ils étaient en fonction ou bien c’est parce que le salaire donné par l’Etat centrafricain à ses employés ne permet pas de joindre les deux bouts. Alors que la retraite n’est pas une fin en soi, on peut valablement profiter de ce moment non seulement pour se réjouir mais aussi pour mettre en œuvre les différents projets pouvant contribuer au développement de notre pays. En dépit des maux qui minent le pays, le gouvernement devrait revoir le salaire de ses employés car la situation de l’heure, ne permet pas aux fonctionnaires centrafricains de conjuguer les cinq verbes du défunt Barthelemy BOGANDA, le Président fondateur surtout celui de bâtir avec le prix du sac de ciment et des tôles.

@Bienvenu ANDALLA

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