Bangui, le 03 janvier 24
Dès la promulgation le 30 août 2023 de la nouvelle Constitution de la République centrafricaine par le Chef de l’Etat, tout le monde, jusque dans le cercle du pouvoir, s’attendait à la mise en place d’un nouveau Gouvernement avec une nouvelle mission.
Nenni! Le Gouvernement de Félix Moloua de février 2022 est encore aux manœuvres pour des raisons qui relèvent du pouvoir discrétionnaire du Président de la République. Certainement après un an, le Gouvernement avait encore une mission importante à parachever avant de rendre son tablier. Mais ce qui est sûr, avec une nouvelle loi fondamentale qui détermine l’existence d’une nouvelle République nantie de nouvelles institutions et de dispositions légales qui régissent la vie de la nation, il est tout à fait normal que cette nouvelle République, la 7ème dans le cas de notre pays, se dote d’une bonne équipe gouvernementale pleine d’énergie afin de mettre en chantier les réformes à engager.
La déclaration à la nation du Président de la République Professeur Faustin Archange Touadera à l’occasion du nouvel an était attendue pour l’annonce d’un futur gouvernement dans les jours à venir. Mais aucune allusion n’a été faite à ce sujet. Le suspens continue toujours et les rumeurs vont bon train dont celle de la démission immédiate du Premier Ministre Moloua déjà pressentie pour devenir Gouverneur de la BEAC.
L’incertitude gagne l’ensemble du Gouvernement dont bon nombre des Ministres paresseux et incompétents se sentent déjà à la porte de sortie et ne travaillent pratiquement plus parce que, se disent-ils, ils n’ont rien à gagner en le faisant. Cette nonchalance fragilise la solidarité gouvernementale en même temps que le Gouvernement s’essouffle à force d’usure du pouvoir.
Lors des vœux du nouvel an à son peuple, le Président Faustin Archange Touadera a indiqué que : « Je dois vous rappeler que la 7ème République ne sera pas ouverte à tous ceux qui pensent que les responsabilités publiques et les hautes fonctions politiques ou administratives sont des opportunités d’enrichissement et du profit personnel au détriment de la population ».
Dans le Gouvernement de Félix Moloua en cette 7ème République, il existe encore des Ministres qui y sont parvenus, on ne sait par quel manège, et qui sont persuadés que les hautes fonctions qu’ils occupent sont des opportunités d’enrichissement et du profit personnel au détriment de la population. Cela est vu et su aussi bien par le Premier Ministre que par le Président de la République qui ne montrent pas le petit doigt. Aucune mesure coercitive ou sanction n’est prise à l’endroit de ces ministres indélicats. Bien au contraire, ils persistent dans leurs basses besognes et c’est la population et le pays tout entier qui en paient le prix. Honneur du vice à la vertu!
Il y a des membres du Gouvernement irrespectueux qui claironnent à tout va qu’ils n’ont de compte à rendre qu’au Président de la République et non au Premier Ministre qui, pourtant, est le Chef du Gouvernement. C’est cette posture d’indélicatesse qui diminue la performance du Gouvernement car ses membres du gouvernement sont unis pour la cause commune. De même que l’honneur et l’autorité du Président de la République sont jetés en pâture par ces Ministres qui devraient être partout sauf au Gouvernement. Il est temps de les remercier pour les services mal rendus.
Avec les grands chantiers que le Président Faustin Archange Touadera a annoncé pour l’année 2024, il est hors de question que les Ministres qui ont fait preuve d’indélicatesse et d’incompétence puissent continuer d’exister au sein d’un Gouvernement de façade qui ne répond nullement aux attentes de la population centrafricaine.
En 2024, il faut, pour la République centrafricaine, une équipe gouvernementale dynamique et constituée des hommes et des femmes qui sont des technocrates compétents, capables de soutenir le Chef de l’Etat en traduisant en acte sa vision politique.
La Rédaction
