LE PRESIDENT FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA A-T-IL FAIT DE LA QUESTION DES JEUNES UNE PRIORITE ?

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La jeunesse constitue le socle de développement d’un pays. Mais en Centrafrique, le phénomène des rebellions et la politique sont les deux réalités auxquelles fait face la jeunesse centrafricaine. Malheureusement, victime de multiples crises militaro-politiques, cette jeunesse est repartie dans deux catégories : dans la classe politique et dans la classe des groupes armés. Parfois peu éduquée et peu formée, sans emploi ou sous-employée, voire exploitée.

La situation des jeunes centrafricains n’est guère plus enviable. Egalement touchés par la pauvreté et le manque d’éducation, ils travaillent la terre ou ont des métiers peu qualifiés, comme aide-mécanicien, apprenti menuisier, gardien, vendeur à la sauvette ou conducteur de taxi moto.

Les moins de 35 ans représentent 75% de la population, et trois Centrafricains sur 10 ont entre 10-24 ans. Ils sont aussi très fortement touchés par le chômage avec un taux estimé à 87%, « un véritable fléau social », selon le président Touadéra qui tient à faire de cette jeunesse le levier du développement sous sa gouvernance. Aujourd’hui, alors que la Centrafrique renoue avec une certaine stabilité, la jeunesse est toujours est en attente d’une attention particulière à ses problèmes.

Les jeunes ont souvent des comportements à risque, comme les rapports sexuels non protégés, la consommation d’alcool ou de drogue (Les chauffeurs de taxi moto sont réputés être des consommateurs réguliers de Tramadol, un opiacé). Ils sont aussi des proies pour les groupes armés ou les milices, cherchant à enrôler de nouvelles recrues.

Ils sont confrontés à la faiblesse d’un système éducatif sinistré. Le taux brut de scolarisation au lycée est trois fois inférieur à la moyenne de l’Afrique Sub-saharienne, deux fois pour le collège. Une enquête de 2010, avant la terrible crise qui a secoué le pays à partir de 2012, montrait que 30% des enfants de 6 à 11 ans n’étaient jamais allés à l’école. Depuis, la situation s’est encore dégradée.

Environ 40% des enseignants sont des « parents » qui n’ont pas les qualifications requises. Les salles de classes sont surchargées, notamment au collège et lycée, avec une moyenne de 145 élèves pour une salle de classe.

La vie sexuelle commence très jeune et plus de la moitié des jeunes filles entre 15 et 19 ans sont mariées ou en couple. Elles ont peu accès à des moyens de contraception modernes.

Les jeunes sont donc peu préparés à la vie active et exercent souvent des métiers sous-qualifiés, même pour ceux qui ont eu la chance d’accéder aux bancs de l’université.

Le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra a fait de la situation des jeunes une priorité. Depuis plusieurs décennies, l’éducation en Centrafrique est au rabais. Dans les préfectures et les sous-préfectures, il n’existe plus de bonnes formations. Les enseignants formés par l’Etat ont cédé la place aux maîtres parents ou aux vacataires.

Les établissements scolaires sont gérés par ces derniers créant ainsi une baisse de niveau car ces maîtres parents ou vacataires n’ont aucune notion de pédagogie d’enseignement.

Face à cette situation, il est difficile pour certains jeunes de poursuivre leurs études pour manque de moyens, de tuteurs et parfois de suivi. Certains jeunes, sont obligés d’abandonnés les études pour se battre afin de survivre, d’autres deviennent très jeunes des délinquants. L’eau a débordé le vase avec l’invasion du pays par la Séléka et les Anti-balaka où le pays compte plus d’orphelins et de veuves laissés pour compte et occasionnant ainsi plus d’analphabètes.

Ainsi, difficile de se prendre en charge, certains choisissent délibérément de s’enrôlés dans les rangs des groupes armés d’autres par la force. Une mésaventure qui, pour la plupart de temps entraine leur mort précoce.

Les jeunes drainés dans la politique. Les jeunes éclairés, ceux qui ont la chance de poursuivre leurs études universitaires. Certains, sur les bancs d’université ou en fin de cycle, sont obligés de s’engager dans la politique, seul moyen de bénéficier à l’intégration dans la fonction publique. Ainsi, il suffit d’être adhérents, détenteurs de la carte du parti et actifs dans les manifestations politiques.

Nombreux sont ceux qui, après la fin de leurs études universitaires ont tenté en vain d’avoir une place dans la fonction publique par la suite, se retrouvent chômeurs au quartier. Peu sont ceux qui se démarquent après des tests et trouvent une place dans les ONG et les Institutions internationales. Comme dit un adage : « Au pays des aveugles, le borgne est roi », ces soi-disant éclairés ou intellectuels sont utilisés dans la lutte politique dans leurs propres régions en faveur du parti au pouvoir.

Ceux qui sont intégrés, pour bénéficier de promotion, sont prêts à livrer même leurs proches et parfois se glorifient de leur appartenance politique même dans les administrations publiques. Mais quand leurs intérêts sont un jeu, tous deviennent alors leurs ennemis. Les jeunes centrafricains doivent transformer leur façon de voir les épreuves pour ainsi avancer en toute liberté sur le chemin qui mène à la lumière.

@Mark YANGO

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