Centrafrique : La crise au sein du RDC ne fait que banaliser la mémoire du défunt Désiré Kolingba

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Bangui, le 13 septembre 21

Les véritables dinosaures du parti Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) n’ont attendu que la mort de Désiré Zanga Kolingba pour engager la descente aux enfers d’un parti qui a fait la fierté d’un peuple dans un moment de l’histoire de la République centrafricaine. Aujourd’hui, tout le monde donne raison au député de la circonscription de Ouango Bangassou honorable Rodrigue Yvan Sialo Ngboda qui, dans un communiqué récent avait exhorté le dialogue comme arme de retour à l’apaisement en lieu et place d’une précipitation à la tenue d’un Congrès dont les fruits ne font qu’enfoncer le parti dans son gouffre avec une vague de démission qui paralyse l’avenir politique de ce grand parti.

La politique en République centrafricaine n’est pas un rendez-vous des enfants de chœurs ou une rencontre des saints. Elle reste et demeure, le lieu de protection voire des calculs des intérêts égoïstes au détriment des valeurs démocratiques et des biens communautaires avec des textes qui sont bafoués au jour le jour dans le seul but de protéger les intérêts de détenteurs du titre foncier des formations politiques. Pourquoi sont –ils arrivés à ce niveau au sein du RDC ?

Selon certains légalistes du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), le dernier congrès extraordinaire était considéré comme un coup d’Etat constitutionnel dans la mesure où les organisateurs ont utilisé la ruse et la duplicité pour mettre en place un bureau nommé par un groupuscule sans foi ni loi, mais qui ne cherche que des intérêts pour se tailler une place au sein du gouvernement.

Un Congrès a été organisé pour mettre un terme à cette crise qui ne fait qu’envenimer les choses au sein du parti. C’était une bonne initiative de la part du Bureau directeur du parti qui a voulu respecter les textes du parti surtout que le président Désiré Kolingba était déjà passé de l’autre côté et son poste était déjà vacant.

Cependant dans la précipitation, deux points étaient inscrits à l’ordre du jour : constater l’intérim d’une part et d’autre part, décider de la date du prochain congrès extraordinaire. Ces points étaient conformes aux dispositions des articles 44 des Statuts et 39 du règlement intérieur du RDC.

Selon une source des militants de ce parti et surtout de la lettre de démission du Secrétaire général dudit parti, les textes ont été durant ces assises lamentablement violés : « Malheureusement, lors de cette session, il m’a été donné de constater que bon nombre des décisions sans rapport avec l’ordre du jour ont été prises en violations fragrante avec les textes du parti et du principe de la hiérarchie des normes. Au nombre de ces violations on peut citer : La dissolution du Bureau politique issu du Congrès, qui est l’organe suprême du parti et dans le non-respect de la procédure prévue dans les dispositions de l’article 41 des Statuts : cette disposition n’a été inscrite dans l’ordre du jour et n’a aucune valeur juridique, et plus grave, n’a ciblé que les membres qui sont en contradiction de la vision  ou d’idées avec la « CASTE » (clan)

-Augmentation de l’effectif des Vice-présidents à quatre (04) au lieu de trois (03) tel que prévu par l’article 24 des Statuts ;

-Le comité directeur était érigé de facto en un organe disciplinaire en lieu et place du Bureau politique.

Tout ceci semble croire que les textes du parti n’existent plus et qu’il y ait un vide juridique. Cette posture politique n’est autre que  celle des Hors la loi à l’image des « Talibans » et risque de compromettre la survie de notre cher parti », a affirmé le Secrétaire Général démissionnaire Jean-Bertin Bobomalio qui préfère sortir par la grande porte avant que le pire n’arrive.

Pourquoi ce désastre politique au sein d’un parti qui a fait ses preuves dans son temps de gloire et qui d’ailleurs attire des appétits pour certains Centrafricains ?

En politique, il n’y a pas des intellectuels et des moines sinon la dernière recommandation  de l’élu de Ouango Bangassou qui rappelait encore à ses frères du parti que le parti politique est une association organisée qui rassemble des citoyens unis par une philosophie ou une idéologie commune qui inspire son action, avec comme objectif, la conquête et l’exercice du pouvoir.

On constate que lors de la dernière rencontre qui pousse certains membres du Bureau politique nommés à démissionner, les militants de ce parti sont sortis de cette noble vision au point de valoriser une crise fratricide qui risque de fragiliser le parti et le faire disparaître de la scène politique centrafricaine. Oh ! Si la honte pouvait tuer ?

Le députe  Rodrigue Yvan Sialo Ngboda dans sa vision du futur avait pourtant exhorté d’envisager un dialogue au lieu de tenir dans la précipitation un congrès pour changer le Bureau politique. Aujourd’hui, tout le monde lui donne raison. Car, dans une telle situation, il était question de sauver les valeurs du parti de la paix et de So-Zo-La léguées par le feu président fondateur le Général d’Armée André Kolingba.

Qui peut ignorer de nos jours que ce parti porte encore le deuil de son ancien président ? Et en vue du respect de sa mémoire, et dans l’intérêt de tous les militants et sympathisants, le députe  Rodrigue Yvan Sialo Ngboda avait appelé aux fondeurs et semeurs de trouble de renvoyer la dite session et de considérer la date du 4 septembre 2021 comme une journée de prière et de réconciliation des frères et des sœurs militants du RDC.

Cette crise artificielle qui ne cadre pas avec les valeurs du parti peut se résoudre sans aucun incident si les héritiers du parti ou du moins les assoiffés du pouvoir accepteraient à valoriser le dialogue et le respect des textes.

A suivre!!!

 

 

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