RCA : LE MINISTRE DE LA DEFENSE, CLAUDE RAMEAUX BIREAU SEUL AU FRONT ?

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Bangui, le 08 mai 23

La descente du ministre de la Défense, Claude Rameaux Bireau sur le terrain à Tiringoulou est un acte à encourager. Notre armée est en guerre et, dans tous les pays en guerre, la descente sur le terrain de hautes personnalités, n’est pas non seulement un signe d’encouragement pour remonter le moral des troupes mais aussi un acte de bravoure de la part du ministre.

Le ministre de la Défense a abandonné pour quelques jours son bureau pour le terrain ce que beaucoup n’ont pas fait plusieurs membres du gouvernement. Et, cet acte de bravoure du ministre de la Défense démontre à suffisance son engagement pour ses troupes d’abord mais aussi pour rassurer la population centrafricaine vivant dans cette localité que le gouvernement ne les a pas oublié. Cela traduit aussi, la volonté de l’homme de toucher du doigt les réalités du terrain afin d’apporter des réformes au sein de notre armée.

Il va sans dire que le ministre Claude Rameaux Bireau a des ambitions pour notre armée nationale, l’armée centrafricaine.  Dans la droite vision du Chef de l’Etat, il entend faire de notre armée, une armée de garnison pour parer à toute éventualité belliqueuse des ennemis de la République comme la CPC et ses complices. Contrairement à l’armée de projection où, nos militaires sont pour la plupart à Bangui et n’interviennent qu’en retard en cas d’attaque à Bria, à Ndélé, à Tiringoulou, à Ndah ou à Bossangoa par exemple, l’actuel ministre de la Défense entend baser nos militaires dans les régions militaires pour qu’ils soient dans les champs d’action. Une bonne initiative malgré tous les problèmes de logistique que notre pays connaît. La reconstruction de notre armée est en marche et la restauration de la sécurité sur toute l’étendue du territoire avec nos FACA dont le nombre ne cesse d’augmenter appuyés par les alliés Russes et Rwandais deviennent une réalité aujourd’hui.

Il faut reconnaître que c’est un ministre bosseur qui ne cesse d’opérer des réformes au sein de son département. La base logistique du PK 22 en chantier en est une parfaite illustration. L’armée centrafricaine version Claude Rameaux Bireau va être une armée républicaine, pluriethnique, disciplinée et engagée pour la défense du territoire et de la nation. Les jalons sont jetés avec l’envoi en formation des militaires et du personnel civil dans de grandes académies militaires à travers le monde. Selon les orientations du Président de la République en matière de défense et de la reconstruction de l’armée, le ministre Bireau entend tendre vers l’autonomisation budgétaire du département de la Défense. Pour y arriver, il compte jeter les bases de l’industrie de la défense. Entre autres projets, le ministre veut construire un hôpital militaire de référence et projeter la construction d’un immeuble pour y loger le département et les structures clés. Claude Rameaux Bireau a beaucoup de choses en vue et le chantier est très vaste.

Tout compte fait, certains de ses collaborateurs ne sont pas avec lui. Il ne revient pas au ministre d’être au premier plan quand des éléments des FACA tombent au front ou sont faits prisonniers car il y a des chefs armés. A quoi servent tous ces officiers généraux qui sont au niveau du cabinet ou à l’Etat-major de l’armée? Parlons de l’Etat-major, qu’est ce qui ne va pas pour que l’armée enregistre autant de contre-performance ? Au niveau d’un Etat-major, il hautement souhaitable que des hommes de terrain soient nommés à des postes de responsabilité. S’il est constitué exclusivement que des militaires bureaucrates, cela poserait un véritable problème. La question qui se pose est de savoir si le ministre Claude Rameaux Bireau est-il bien entouré ? Cette question qui reste en suspens parce que si ce dernier engage des réformes, que celles-ci soient appliquées à la lettre pour qu’elles aient des impacts. Le cas échéant, c’est l’échec et, l’échec en matière de défense, entraîne des pertes en vie humaine. Bambouti, Tiringoulou, Ndah et bien d’autres lieux où les ennemis de la paix ont frappé, sont des exemples parlants.

Les techniciens, c’est-à-dire ceux qui sont à l’Etat-major et quelques-uns qui sont au cabinet du ministre, doivent reprendre la place qui est la leur et se projeter sur les lieux d’affrontement pour analyser en professionnels les conditions de vie et de travail de nos militaires déployés au front. Aussi, ils doivent être prompts à se rendre sur le terrain que de rester festoyer à Bangui avec les PGA des éléments qui sont au four et au moulin en détachement.

@Hervé BINAH

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