CENTRAFRIQUE : APRES CINQ ANNEES D’EXISTENCE, LA HAUTE AUTORITE CHARGEE DE LA BONNE GOUVERNANCE PEUT SE PREVALOIR D’UN BILAN ELOGIEUX

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Bangui, le 02 janv.-22

La Haute Autorité Chargée de la Bonne Gouvernance (HABG) comme toutes les autres Institutions républicaines instituées par la loi fondamentale, ont joué chacune dans son domaine un rôle crucial pour un bon fonctionnement de l’Etat de droit en Centrafrique. Chaque Institution dispose d’un mandat pour une durée déterminée que lui confère la constitution du 30 mars 2016.

Contrairement à certaines Institutions de la République qui ont par exemple un mandat d’une durée de sept (7) ans tels que la Cour constitutionnelle et le Haut Conseil de Communication, la HABG a quant à elle dispose d’un mandat de cinq ans qui tire déjà à sa fin. Après sa mise en place dès l’entrée en vigueur de l’actuelle constitution, que peut-on retenir de cette Institution qui vient d’être créée dans un contexte où le combat pour la bonne gouvernance paraît difficile ?

Il est certain dans les dires du monde matériel qu’il faut lire l’histoire d’une nation ou d’un peuple non comme message  transmis mais comme témoignage d’un temps. On se souvient qu’avec une longue période de transition politique, la République centrafricaine était frappée d’une crise de bonne gouvernance tant au sein des ministères, des institutions républicaines qu’au sein des associations. Ainsi comme la crise centrafricaine n’est pas une fatalité, les Centrafricains lors du Forum National de Bangui ont élagué certaines pistes de sortie de crise d’où la mise en place de certaines institutions républicaines complémentaires afin de palier à certains manquements.

Ainsi créée par la constitution du 30 mars 2016, la HABG a vu le jour une première fois dans l’histoire de la République Centrafrique et considérée comme la cadette de toutes les Institutions républicaines existantes,  celle-ci a fait du chemin durant les cinq ans de sa mandature.

Aussitôt mise en place, les Hauts Commissaires désignés par les entités sectorielles qui la constitue ont élu le Docteur en droit Guy Eugène Demba comme leur président à la tête de cette prestigieuse Institution. Commence alors une nouvelle histoire pour une République centrafricaine émergente.

Une fois à la tête de la HABG, ce professeur d’université s’est investi corps et âme pour façonner l’image de cette Institution républicaine méconnue du grand public centrafricain. Autant dire que la tâche qui lui incombe n’est pas une sinécure du fait des difficultés de tout genre auxquelles elle se confronte. Cependant comme il n’y a pas de vent contraire pour celui qui sait là où il va, cet amoureux du droit s’est lancé dans des réformes pour l’amour de sa patrie : « Aucun dossier n’a échappé notre président. Il est un homme excellent en management. Son sens élevé a fait en sorte que nous puissions statuer sur les cas très brulants et les rapports ont été déposés et transmis à qui de droit, ce qui a du moins changé l’image de la gouvernance dans ce pays victime des crimes économiques de tout genre », a témoigné un Haut-Commissaire.

Dès lors, il y a lieu  de savoir que le président Demba a pu faire quelques réalisations substantielles en dépit des difficultés multiformes. C’est ainsi que la HABG s’est dotée progressivement d’une assise. Après plusieurs errements, la HABG a pu obtenir un siège provisoire répondant quelque peu aux conditions a minima de travail de tous les Commissaires et le personnel administratif et ce, grâce aux plaidoyers faits par son président.

En tant que juriste de formation et fin connaisseur des rouages administratifs, le Docteur Guy Eugène Demba a pu instaurer une prise en charge régulière d’une équipe de personnel administratif selon les conditions légales et règlementaires existantes, pareillement pour le personnel d’appui.

Pour sa bonne marche, l’équipe dirigeante de la HABG a adopté un plan de travail annuel pour éviter un pilotage à vue dans sa mission comme cela se fait souvent dans certaines structures étatiques. Tout comme une institution digne de ce nom, la HABG produit annuellement le rapport de ses activités et ce, de manière régulière, sans oublier l’organisation annuelle de diverses activités à l’occasion de la Journée Internationale de lutte contre la corruption.

Pour son fonctionnement et son organisation, la HABG  sous la conduite de Demba a mis en place quelques instruments juridiques en plus des dispositions constitutionnelles notamment, la loi organique, et le décret entérinant la désignation ou élections des membres de la HABG. Il y a en outre le règlement intérieur, la nomination du personnel administratif, les Arrêtés et Décisions internes de fonctionnement et le manuel de procédure de gestion administrative et financière qui sont à mettre à l’actif de l’équipe dirigeante de la HABG soucieuse de réussir la mission que l’Etat a bien voulue lui confier.

Le président s’est illustré par une gestion rigoureuse et transparente des moyens financiers mis en sa disposition comme pour donner le bon exemple. Avec sa vision clairvoyante du premier responsable de cette Institution, il s’est évertué pour que la HABG puisse avoir une coopération avec les Institutions de Bonne Gouvernance à l’extérieur, ceci dans l’optique de s’inspirer du modèle étranger. Il en est de même pour la coopération qu’il a pu avoir avec les partenaires techniques et financiers qui n’ont pas lésiné d’apporter des appuis multiformes à la HABG à travers des ateliers de renforcements des capacités de ses membres.

La HABG conformément à ses prérogatives que lui confère la constitution a eu à mener des missions et rapports sur certains soupçons de détournements des deniers publics et de bradages des biens de l’Etat. Au rang de ces investigations, l’on peut noter de manière non exhaustive, l’investigation sur les soupçons de malversations financières à l’Assemblée nationale pour la période du 30 mars 2016 au 30 septembre 2018, l’enquête relative à une dénonciation sur le syndicat par rapport à des cas de licenciements abusifs etc. C’est dire que la HABG durant les cinq années de son existence n’a pas fait que de la figuration compte tenu de nombreuses investigations et enquêtes diligentées au sujet des soupçons au sujet desquels elle a été saisie.

Toutefois la HABG a éprouvé quelques contraintes pendant ses cinq années d’exercice dans sa mission à savoir, les difficultés budgétaires, les difficultés de collaboration avec les institutions et les organes étatiques portés sur la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption et l’insuffisance de soutien des partenaires.

Au demeurant, la HABG a eu à mener des actions louables bien qu’elle vienne de voir le jour aux côtés des autres Institutions républicaines existantes. Tout cela est possible grâce à la dextérité de son président Guy Eugène Demba qui exerce sa mission comme un sacerdoce pour l’amour de sa patrie. Même si le développement d’un pays nécessite la mise en place des institutions fortes, il faut néanmoins ajouter que ces institutions ne peuvent répondre aux attentes des populations que si les leaders ou du moins les responsables ont un sens élevé du patriotisme. Le cas Demba devrait aussi interpeler les autres présidents des institutions républicaines et sociétés étatiques car, ce qui est commun aux Centrafricains c’est la patrie et il faut la sauver avec des bonnes initiatives.

En Centrafrique, l’alternance à la tête des institutions n’est pas une solution. Car,  la HABG a plusieurs perspectives d’avenir qui sont inscrites sur le tableau de bord de son président à savoir, la reforme générale de la loi organique en vue de renforcer l’efficacité de l’Institution, l’opérationnalisation de la stratégie nationale de bonne gouvernance et le renforcement de sa visibilité.

Tout compte fait, la HABG sous le magistère du Docteur Guy Eugène Demba a pu relever les défis qui sont les siens pour la lutte pour la bonne gouvernance malgré les contraintes auxquelles elle se confronte. Dans le contexte où l’Etat centrafricain est miné par des pratiques peu orthodoxes, l’avènement de la HABG paraît salutaire pour la moralisation de l’administration publique centrafricaine.

@HERVE BINAH, 

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