CENTRAFRIQUE : POURQUOI CERTAINS DIRECTEURS GENERAUX DES SOCIÉTÉS D’ÉTAT ET AUTRES SERVICES PUBLICS SONT-ILS INAMOVIBLES ?

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Bangui, le 30 déc. 21

Le service de l’Etat doit être assumé à tour de rôle par les personnes compétentes, capables de conduire les affaires publiques au bon port. Malheureusement, la triste réalité nous laisse comprendre que depuis l’époque de la transition dirigée d’une part par Dotodjia et d’autre part par Mme Samba-Panza jusqu’à l’heure actuelle, les personnes se sont agrippées à leurs postes de responsabilité grâce à leurs pratiques maléfiques sans des résultats probants. Et c’est encore le constat amer que se font les Centrafricains depuis l’accession du Président à la magistrature suprême de l’Etat le 30 mars 2016. Ils se demandent est-ce vraiment la rupture qu’il a promise urbi et orbi lors de sa prestation de serment dès sa prise de fonction en cette date quand on voit comment ceux qui sont en charge de l’Enerca, de l’Anac, de la Socasp, de la Cnss, la Sodiac etc…qui dirigent les structures dont ils ont la charge ?

La valeur d’un homme se mesure dans le respect de sa parole donnée, dit-on c’est ce que semble oublier le Président de la République. L’on ne pourra toutefois pas lui tenir rigueur avec le poids de la charge qui est la sienne. Il revient à ses plus proches collaborateurs, surtout ses conseillers de le lui rappeler les valeurs républicaines. C’est ce rôle pour lequel ils sont appelés à jouer à ses côtes.

Entre temps, l’on est tenté de penser que le président Faustin-Archange Touadéra est mystifié par ces derniers ? Comment comprendre que depuis près de dix ans, certaines sociétés de l’Etat sont gérées par les mêmes personnes qui les prennent en otage pour leurs propres intérêts. Il suffit de faire le constat de la gestion de ces structures, pour s’en rendre compte du bilan, on ne peut plus alarmiste.

La rupture tant prônée par le président de la République consiste à mettre un terme avec les vieilles pratiques qui ont depuis fait lit aux malheurs des Centrafricains et qui ont été à l’origine de la régression du pays sur tous les plans. C’est au regard de cela que le Président dès sa prise de fonctions, a voulu mettre fin à ces mauvaises pratiques. Dès lors, que peut-on attendre pour mettre fin à la gabegie dont font preuve ces « éternels DG » qui jurent de mourir à leurs postes de responsabilité ?

C’est ainsi qu’aussitôt au pouvoir, le Président Touadéra a choisi certains Centrafricains à qui, il a confié des responsabilités à tous les niveaux. Certains sont nommés ministres, Directeurs Généraux des sociétés d’Etat et des sociétés parapubliques et d’autres comme Directeurs Généraux dans l’administration publique avec obligation de résultats.

Durant le premier mandat, après évaluation de certains de ces DG, il a décidé de les changer pour leurs piètres prestations. Par contre d’autres sont restés au poste en dépit d’imperfections dont ils font preuve.

Une situation dont ne cesse de déplorer la majorité des Centrafricains qui entraperçoivent derrière cela, une sorte de la politique de deux poids, deux mesures qui est souvent à l’origine des frustrations au sein de la population.

C’est un secret pour personne que certains DG en poste pour la plupart ont brillé par le laxisme, la gabegie voire le clientéliste le tout sur fond  de personnalisation de la structure dont ils ont la charge. Ce qui impacte inévitablement la bonne marche de ces sociétés.

Parfois ces responsables de ces sociétés s’érigent en véritables prédateurs desdites sociétés au point d’user des tours de passe-passe pour soustraire frauduleusement ses biens. Par contre d’autres se complaisent dans le détournement des moyens mis à leur disposition pour la bonne marche de ces sociétés. Ce qui fait que ces sociétés ne peuvent pas fournir des services au prorata des moyens mis en leur disposition.

Ces mauvaises pratiques criardes sont restées sans suite au point  où le bas peuple ne sait plus à quel saint se vouer. Tout laisse penser que certains DG détiennent les titres fonciers des sociétés dont ils ont la charge. Ils sont restés « ad vitam aeternam » comme on le dit depuis l’époque de la transition de Samba-Panza avec des bilans négatifs.

Il ne susurre même que ceux-ci excellent dans des pratiques de charlatanisme et la corruption des hautes autorités de l’Etat pour solidifier leur poste. Le comble est qu’ils ont un train de vie qui s’apparente à celui des « pachas », des parcs autos garnis, des villas haut standing au point même de narguer les ministres et autres personnalités qui sont hiérarchiquement supérieurs à eux.

L’on se demande ce qu’attend le ministre Contrôleur général du secteur parapublic pour passer au peigne fin que la gestion de ces Directeur Généraux véreux soit une occasion pour évaluer leurs dégâts ? A la prise de sa fonction, le ministre Contrôleur Roméo Gribingui a promis de révolutionner ce système, de mettre fin à ces mauvaises pratiques. Jusqu’aujourd’hui, rien n’est fait et on dirait que ce dernier est embourbé par les incantations de ces méphistophéliques.

A dire vrai, le Président de la République est attendu au tournant s’il veut vraiment que les Centrafricains gardent de lui, l’image de celui qui a révolutionné  le système politique par sa rupture prônée.

C’est pendant ce second mandat que le Président Touadéra a intérêt à matérialiser les promesses qu’il a faites pour le bien de son peuple. Et cela commence par la lutte acharnée contre les mauvaises pratiques du passé qui ont toujours fait le malheur des Centrafricains.

@Bienvenu ANDALLA, 

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