CENTRAFRIQUE : L’ARBITRAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE S’IMPOSE DANS CETTE GREVE DES PROFESSEURS DE L’UNIVERSITE

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Bangui, le 03 janv.-22

Alors qu’il n’y a pas longtemps que l’Université vient d’ouvrir ses portes pour cette année universitaire en cours, le Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SYNAES) est entré dans un mouvement de grève qui  paralyse totalement les activités au sein du campus universitaire. Comment en est-on arrivé à ce stade alors qu’il s’agit d’une question de l’avenir de la nation ?

Après une grève d’un mois observée par les Professeurs d’Université sans avoir gain de cause, ceux-ci viennent de décider de rentrer dans une nouvelle phase de grève. Et celle-ci sera illimitée suite à la décision de la base. C’est dire que l’avenir des étudiants Centrafricains est du coup menacé si rien ne sera fait d’ici là.

La question que le Centrafricain lambda se pose est celle de savoir comment l’Université peut connaître une telle paralysie alors que plusieurs professeurs d’université occupent d’importantes fonctions dans le pays ? Qu’est ce qui est à l’origine de cette grève et qu’est ce qui s’est passé pour qu’elle puisse prendre une telle tournure ?

Notre enquête à ce sujet révèle que c’est d’abord le fait que le Président de la République n’a pas pris un Décret pour nommer un nouveau recteur en lieu et place de l’ancien qui est devenu ministre dans l’actuel gouvernement qui a déclenché le mécontentement des Enseignements du Supérieur. Selon certaines indiscrétions, les professeurs d’Université ont considéré cela comme un manque de confiance du Président de la République à leur égard.

Le fait que l’ancien recteur Jean Laurent Syssa-Magale puisse cumuler sa nouvelle fonction de ministre avec l’ancienne voudrait signifier selon ces professeurs d’Université que personne parmi eux n’a les compétences nécessaires pour assumer cette fonction de recteur. C’est en clair les en-dessous de ce mouvement de grève de ces professeurs, sans oublier d’autres revendications brandies ces derniers concernant les conditions de leur travail.

Cependant officiellement, les revendications de ces professeurs ont porté sur l’amélioration de leur condition de travail sur le campus de l’Université à savoir, la revalorisation des salaires des Enseignants du Supérieur avec effet immédiat. C’est donc cette revendication qui a conduit à une première grève. Selon les professeurs d’Université en grève, au lieu de prendre à bras-le-corps cette affaire pour discuter avec le SYNAES en faisant profil bas, le ministre Syssa-Magale aurait voulu leur imposer son diktat pour leur enjoindre de mettre fin à cette grève.

Malheureusement, les professeurs qui sont aussi ses collègues ne se sont pas laissés faire et ont maintenu le mot d’ordre de la grève. Et ce, malgré la rencontre avec le Premier ministre la semaine dernière en présence de certains ministres, les professeurs ont décidé d’entrer cette fois-ci dans une grève illimitée qui aura inévitablement des impacts sur le calendrier universitaire.

A l’allure des choses, les étudiants seront les principales victimes de cette grève. Comment peut-on jouer avec l’éducation des étudiants jusqu’à ce niveau, sachant pertinemment que c’est eux qui sont l’avenir de la Centrafrique et qui seront appelés à prendre la relève de ceux qui dirigent le pays aujourd’hui ?

Le moins qu’on puisse dire est que l’Université est en proie à plusieurs pratiques qui minent son bon fonctionnement. Certaines de ces pratiques sont à l’origine de la frustration des professeurs d’Université. En témoigne la vacance de poste au rectorat qui pose un problème de dysfonctionnement de son administration. En absence du recteur, c’est le Vice-Recteur qui devrait assurer la suppléance. Mais des informations laissent entendre que l’actuel Vice-Recteur est quasiment absent de l’Université ce qui bloque le traitement des dossiers.

En plus de cela il y a d’autres pratiques qui n’honorent pas les Enseignants du Supérieurs dont certains institutionnalisent des pratiques rétrogrades  . C’est le cas de l’injustice dans l’octroi des heures qui se fait à la tête du client. D’après des sources concordantes, certains professeurs trier sur le volet, bénéficierait de plusieurs heures contrairement aux autres au grand dam de tous. Ce serait par exemple du ministre Syssa-Magalé, ancien recteur de l’Université de Bangui qui, en plus de tous ses avantages, bénéficierait de 700 heures des vacations. Pire encore un simple Doyen de la FASEG Mbetid qui a quant à lui 1200 heures des vacations. Selon ces mêmes sources, c’est ce dernier qui bat le record. Le Doyen de la FLSH, a lui 1000 heures à  raison de 4500 FCFA l’heure.

C’est à dire qu’ils enseignent tous les jours et mêmes les dimanches ? C’est du jamais vu depuis 30 ans à l’université de Bangui et ce sont ceux-là qui ont des promotions. Le mal est profond. Le remplacement d’individu n’a aucun impact. Il faut transformer les mentalités par un électrochoc. Au regard de ces problèmes, il serait souhaitable que le Président de la République qui est aussi un Enseignant du Supérieur puisse se saisir de cette affaire pour mettre en terme à ce désordre au sein de l’Université. Aussi le Président qui considère la jeunesse comme un  fer de lance pour le développement du pays puisse intervenir afin que soit mis fin à cette grève pour lui permettre d’étudier.

@JLG, 

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