Vote référendaire : Un pas vers la stabilité nationale ?

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Exit donc la Constitution de 2016 ! C’est le moins que l’on puisse dire avec le vote de la nouvelle Loi fondamentale en préparation que les Centrafricains appellent de tous leurs vœux en Centrafrique. Désormais, selon certains contenus de ce document qui ont fuité, au lieu d’un régime semi-présidentiel, le pays passera à un régime hyper-présidentiel où le président n’est pas loin d’un démiurge ; tant il dispose des pleins pouvoirs.

Et ce n’est pas tout. Car, puisqu’elle a été voulue, pensée et élaborée par des Centrafricains, la nouvelle Constitution remet le compteur à zéro et donne également la possibilité au Président Touadéra de candidater à la prochaine présidentielle. Dès lors, on comprend pourquoi depuis l’annonce du vote en faveur du « Oui » au référendum, le MCU exulte et cela, en dépit des tirs de barrage de certains partis politiques et acteurs de la société civile soutenus par des leaders de la CPC. Certes, on peut trouver à redire sur le taux de participation attendue, surtout quand on sait que le scrutin risque de ne pas se tenir dans certaines localités du pays. Mais, pour le pouvoir et ses soutiens, le plus important est l’approbation de la nouvelle Constitution. Pour eux, l’organisation attendue, en elle-même du scrutin, traduit la bonne foi, des autorités du pays, d’œuvrer à un retour de la stabilité et du développement réel de la RCA.

Mieux, ils espèrent ainsi s’attirer les bonnes grâces de la communauté internationale. En tout cas, si elles vont réussir à organiser le référendum constitutionnel dans un contexte sécuritaire délétère dans certaines parties du pays, les autorités vont crier à la victoire face aux leaders du BRDC et les chefs terroristes de la CPC. Elles n’ont plus le choix que de respecter leur engagement de la reconstruction nationale au risque de s’attirer à nouveau les foudres de la communauté internationale qui veille au grain. Toutefois, le tout n’est pas de réussir à faire voter une nouvelle Constitution. Car, il faut le dire, le nouveau texte proposé divise et fait grincer les dents des opposants politiques tellement que le Président Touadéra et ses alliés feraient mieux d’avoir le triomphe modeste. Plutôt que de pavoiser. Ils gagneraient à poursuivre le dialogue avec les partisans du « Non », de sorte à aplanir les divergences sur certaines dispositions constitutionnelles querellées.

Un compromis est toujours possible pour peu que les uns et les autres fassent montre de bonne foi dans l’intérêt supérieur du pays. En tout cas, il faudra tout faire pour que la crise sécuritaire actuelle dans certaines parties du pays, ne vienne s’ajouter à la crise sociopolitique en Centrafrique qui peine à retrouver ses marques, même si le régime de Bangui fait des énormes efforts pour bâtir le pays. Il ne faudra surtout pas que les opposants politiques se muent en bourreaux avec toutes les conséquences qui peuvent en découler. La RCA n’a pas besoin de ça ! Elle aspire plutôt à des lendemains meilleurs sous le leadership des dirigeants éclairés et visionnaires.

 

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