Que dit la communauté internationale suite aux agitations de François Bozizé et ses acolytes ?

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Former Centrafrica’s President François Bozize (L) and National Convergence Kwa Na Kwa (KNK) party general secretary Bertin Bea (R) greet the crowd in the Boeing district of Bangui, on December 21, 2019. – The former president of the Central African Republic (CAR), Francois Bozize, has returned to the country, more than six years after he was forced from power and fled abroad, his party told AFP on December 16, 2019, in a claim rejected by the government. Bozize faces an international arrest warrant, initiated by the CAR in 2013, for crimes against humanity and incitement to genocide. (Photo by FLORENT VERGNES / AFP)

Le pays est de nos jours la risée de la communauté internationale qui pourtant, injecte des sommes importantes pour le redressement économique. Malheureusement, ces partenaires ne parviennent pas à aider le pays à mettre un terme aux massacres et autres violations des droits de l’homme. Les groupes armés continuent de se moquer des populations. Les recommandations et les résolutions de Khartoum ne servent pas de base pour la sortie de cette longue crise.

Que nous le voulons ou pas, notre mémoire collective aura attrapé un grand coup avec ces différents types de mentalité qui se sont répandus sur le territoire national. La culture de la violence, de la haine, de la prédation ou de l’iniquité, du mensonge, de la manipulation des jeunes désœuvrés, des préjugés et des rumeurs, du régionalisme grégaire et de l’instrumentalisation de la religion, de l’incivisme sauvage, de l’apologie des antivaleurs, de l’immoralisme et d’un humanisme à l’envers, bref, le pays ne peut pas se reconstruire sur la base de ces séquelles. Il faut trouver un contrepoison  de ce venin qui est ancré dans le sang des Centrafricains. Leur réaction et leur instinct de leur vie n’est pas une réponse directe à la coalition des rebelles mais à leurs faits et gestes qui niaient les autres et détruisaient non seulement leur histoire, leurs milliers de vie, mais aussi leur culture.

Les Centrafricains de sang ne se reconnaissent pas dans ces pratiques guerrières, meurtrières et prédatrices encore moins en ces faciès qui rappellent d’autres mondes et d’autres sociétés comme une invasion des démons sortis des trous ténébreux du mal ou des mondes souterrains pour semer la terreur, la mort et la désolation sur toute l’étendue du territoire national. Le gouvernement dans sa mission régalienne n’a pas eu tort d’acheter la paix chez nos ennemis  d’hier. Les mauvais comptes de violer la constitution pour satisfaire les appétits des bandits de grand chemin font de nos jours des bons comptes pour ceux qui alimentent cette guerre. Rien ne peut justifier la multiplication des groupes armés sur le sol centrafricain à l’heure où la mobilisation de la communauté internationale se fait ressentir.

En absence de perspectives pour la résolution de cette maudite crise imposée au peuple,  le conflit centrafricain se déplace et change de format surtout s’approfondit. Le temps de guerre et des violences communautaires continue de faire son petit bonhomme de chemin sans que personne ne s’interroge sur la complexité d’une crise aux racines lointaines. Comme autrefois au Darfour ou dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), un système de conflits (entre groupes armés, entre communautés, entre types d’intérêts), s’installe et des rapports de forces militaro-politiques s’établissent de manière plus au moins visible. De tout cela, les Centrafricains ne prennent toujours pas conscience du danger de mort qui se trouve devant nos portes.

A-t-on oublié ? Les Centrafricains ont retrouvé leur souveraineté avec les élections démocratiques, crédibles et appréciées de 2015/2016 et surtout la mise en place des institutions républicaines. Malheureusement, les résultats attendus par la population ne sont pas encore perceptibles sur le terrain. Nul ne sait le contrat signé par les groupes armés et imposé au peuple centrafricain malgré la volonté du gouvernement de pacifier le pays. Les groupes armés qui devraient être dissouts après la signature de l’Accord dit de dernière chance, continuent de s’armer et de recruter au jour le jour, les mercenaires criminels venant du Soudan, du Tchad, du Niger, du Cameroun sous financement des puissances occultes. Les symptômes sont alarmants malgré la présence d’une force onusienne dont le budget de fonctionnement est le double de celui de la République centrafricaine. Malgré tout, cette force présente dans le pays dont «l’objectif stratégique est d’aider à créer les conditions politiques, les conditions de sécurité et les conditions institutionnelles qui permettent de réduire durablement la présence de groupes armés et la menace qu’ils représentent en adoptant une approche globale et une posture proactive et robuste, sans préjudice des principes fondamentaux de maintien de paix » article 29 de la résolution 2499/2019. Or, si cette résolution était appliquée, on n’assisterait plus aux massacres des populations civiles sur toute l’étendue du territoire national ou bien, on n’aurait plus une force onusienne qui se substitue aux ONG humanitaires ou une force qui se présente en simple spectatrice dans les décomptes des cadres et de la prise des photos des cadavres.

@Bienvenu ANDALLA

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