LES PRATIQUES DES FICHES PARALLELES POUR LE RECRUTEMENT DANS LES FACA OBSCURCISSENT LES EFFORTS DE RECONSTRUCTION DE NOTRE ARMEE

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La reconstruction des Forces Armées Centrafricaines (FACA) est une priorité pour le Gouvernement qui se bat pour disposer de tous les moyens afin de sécuriser toute l’étendue du territoire et ramener la paix en Centrafrique. A cet effet, des recrutements sont organisés régulièrement pour enrôler des jeunes âgés de 18 à 23 ans dans l’armée. Malheureusement, un désordre s’est installé dans ces recrutements à cause des fiches parallèles détenus et marchandés par des officiers de l’armée ou des personnalités civiles parfois proches du pouvoir ou qui sont membres d’un réseau mafieux.

Ces fiches qui se vendent sous les manteaux au montant de 50 000 FCFA ne tiennent pas compte de l’âge des recrues ni des critères de bonne moralité ou de bonnes dispositions physiques. Ainsi, l’armée se retrouve avec des bras cassés, des vieux et des gens de mauvaise réputation notamment des braqueurs ou la racaille de tous bords. Ces pratiques néfastes et déshonorantes sont connues mais ne suscitent aucune réaction répressive de la part de la haute hiérarchie militaire. Ceux qui n’ont pas de moyens financiers pour se procurer les fiches et qui, pourtant ont toutes les prédispositions requises, sont systématiquement mis à l’écart. Du coup, personne ne sait comment et quand les recrutements s’opèrent. Conséquences, l’armée ne peut pas avoir dans ses rangs de bons éléments ayant conscience de la mission qui est la leur, mais des militaires qui se considèrent comme un personnel de l’administration générale qui n’attendent que son un salaire à la fin du mois alors qu’ils doivent toujours avoir à l’esprit la défense de la patrie avant toute considération pécuniaire.

Les recrutements acrobatiques dans l’armée sont souvent sources de mécontentement aussi bien à Bangui que dans les provinces. A titre d’exemple, en 2018 à la demande de l’ensemble des députés de la nation, l’Assemblée Nationale avait annulé la procédure du recrutement d’environ 1300 jeunes dans les rangs des FACA pour fraude massive. Les députés se sont rendu compte  que, sur la liste des recrues ne figuraient que les noms des fils, cousins et parents de certains officiers de l’armée nationale et bien évidemment les noms de ceux qui avaient donné de l’argent pour leur recrutement. Bien que le Président de la République Professeur Faustin Archange Touadera avait instruit qu’il fallait procéder aux recrutements selon une répartition géopolitique, certaines zones ne sont jamais prises en compte ou mêmes si c’est le cas, les natifs sont allégrement omis au profit de ceux de Bangui.

A cet effet, beaucoup de jeunes s’en plaignent et souhaite que le Gouvernement puisse réorganiser le système afin de leur donner également la chance de trouver une place dans l’armée centrafricaine qu’ils comptent servir avec dévouement parce qu’ils s’y sont engagés volontairement pour la défense de la nation et non de disposer d’un emploi.

S’il est admis que l’armée nationale doit augmenter son effectif pour mieux relever les défis, il n’en demeure pas moins vrai que les recrutements par complaisance des prétendants qui ne remplissent pas tous les critères est un goulot d’étranglement pour la qualité des prestations des FACA. Il est donc important de mieux réglementer la procédure des recrutements en dressant des barrières contre les fossoyeurs qui veulent brader notre armée au bénéfice de leurs intérêts égoïstes.

A. Bakiki

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