LES PARTIS D’OPPOSITION DEMEURENT LES PARTISANS DE L’INSTABILITE DE LA RCA

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Bangui , le 13 mars 2023

Pratiquement à l’unanimité, les organisations de la société civile et les partis politiques de l’opposition regroupés dans la COD-2020, ont affirmé et rendu publique leur position face à ce qui se passe dans le pays. Il faut de saluer la société civile et les partis politiques appelés à maintes reprises à participer dans les négociations de sortie de crise et qui ont accepté de jouer leur rôle de contribution à la gestion des problèmes du pays.

Pour tout observateur attentif et soucieux, de graves questions de gouvernance, dont la sécurité et le bien-être des populations qui se posent aujourd’hui en Centrafrique relancent de façon évidente la question du rôle de la société civile, et celui de la classe politique dans le maintien de la paix, la garantie de la sécurité des individus et pour une participation inclusive de la population aux choix et actions en ce qui concerne le développement et la gouvernance.

Aujourd’hui et à la lumière des derniers évènements ayant mis en danger la stabilité politique de la RCA et aggravé l’insécurité des populations, ou même généré une crise importante, la question de l’implication des organisations de la société civile dans la gouvernance des pays africains se pose avec une acuité particulière.

Car elle concerne d’une part un environnement national marqué par un pluralisme politique qui a démontré ne pas être le garant de la démocratie, et par l’appauvrissement croissant des populations ; et d’autre part un environnement international où la domination des multinationales et le contrôle des ressources et de la communication à l’échelle nationale.

Que peuvent et doivent faire en situation de sortie de crie nos organisations civiles et partis politiques de l’opposition?  Cette brève analyse de l’instabilité chronique de la RCA pose de façon évidente la problématique de l’implication de la société civile dans les situations de crise et post crise qui caractérisent la réalité politique de ce pays.

Elle conduit à se poser des questions essentielles : la société civile ne doit-elle pas faire de la gouvernance et de l’inclusion populaire une priorité de son intervention ? N’est-elle pas tenue aujourd’hui d’apporter une réponse concertée et responsable à la stabilité politique et à la sécurité des populations ?

Répondre à ces questions nous amène, à la lumière des derniers événements ayant eu lieu dans le pays. La société civile et les leaders politiques se doivent d’être à l’écoute de la population et de lui apporter les informations nécessaires et un encadrement en matière d’éducation civique, afin qu’elle puisse mieux s’impliquer dans la gouvernance et exercer ses droits de citoyenneté.

Les partis politiques devraient intégrer dans leur mode de fonctionnement la concertation permanente avec la société civile sur les questions de gouvernance et de sécurité humaine. A l’heure actuelle, la RCA apparaît aux yeux du monde comme un pays en déséquilibre, un déséquilibre lié aux crises politiques et à des violences de toutes sortes. Même si présenté comme cela le tableau paraît luisant, la RCA, il faut le dire, est, en matière d’instabilité politique, un sujet majeur de préoccupation.

Alors que l’on pensait révolu le temps des putschs et coups d’Etat à répétition, avec les avancées démocratiques de ces dernières années, mais que l’on croyait sortis des troubles, et on doit tout faire pour se positionner aujourd’hui comme une démocratie forte après avoir traversé, des années auparavant, plusieurs crises pour  passer de la démocratie par la force à la démocratie par le dialogue.

Les problèmes de sécurité sont, essentiellement, liés à une mal gouvernance et à une faiblesse des institutions politiques. C’est sur ce terreau que poussent des maux comme la rébellion, par exemple.

La fragilité des institutions ainsi que la culture de l’impunité et la corruption ambiante demeurent des sujets majeurs de préoccupation et des obstacles de taille à la bonne gouvernance et à l’Etat de droit en Centrafrique. Il s’avère nécessaire, par conséquent, de consolider les institutions étatiques par des réformes du système sécuritaire et de privilégier davantage la participation active dans la reconstruction nationale.

Pour espérer un développement durable dans la configuration actuelle de RCA, il faut résolument : – Maximiser la sécurité, car la sécurité est incontestablement un stimulus pour l’investissement, un terreau pour la croissance économique, un ferment pour la prospérité, le bien-être social et le développement durable ; – Combattre la pauvreté, car la pauvreté conduit inexorablement à la misère, la misère à la marginalisation, la marginalisation à l’exclusion, l’exclusion à l’injustice sociale, l’injustice sociale à la violence, la violence à l’insécurité, l’insécurité à la fuite des capitaux et des cerveaux, partant, au sous-développement ; – Bâtir un nouveau pays sécuritaire (extirpé de sa pauvreté criante, de ses inégalités sociales, de ses insolences, de la haine, du désespoir et de la destruction) ; – Promouvoir une nouvelle forme de gouvernance de la sécurité propice au développement, a fortiori au développement durable.

La gouvernance de la sécurité est un défi majeur en RCA. L’ampleur de ce défi incite à envisager une nouvelle forme de gouvernance du secteur de la sécurité du fait, surtout, qu’il existe une interdépendance étroite entre la sécurité et le développement.

Alors, la RCA connaitra non seulement la paix, la sécurité et la stabilité, mais en plus des investissements productifs et un véritable développement politique, économique, social et culturel.

@Herman THEMONA

 

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