Centrafrique : Le prochain dialogue vise-t-il le partage du gâteau ?

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Bangui, le 28 juil. 21

La République centrafricaine bat de nos jours, le triste record des coups d’Etat, d’amnistie des groupes armés et surtout des dialogues entre le gouvernement et les groupes armés sans pour autant que les solutions apaisés et durables se trouvent pour aider le pays à se revêtir de sa robe de noblesse.

Le problème centrafricain doit trouver une solution durable car, la nouvelle génération est douée d’une intelligence inouïe qui fait peur aux ennemis de ce pays. De dialogue en dialogue, les groupes armés ne font que massacrer les paisibles populations en bafouant au passage, les sages recommandations contenues dans les documents signés dans les chambres climatisées qui ne font que la promotion de l’impunité dans ce pays. Pour preuve, lorsque le président Toudéra prend le pouvoir en période où la situation était confuse et où le pays allait tomber dans une crise génocidaire, le mathématicien centrafricain opté pour le dialogue avec toutes les couches sociales.

Ainsi en 2019, les paisibles populations furent embarquées dans un avion à destination de Khartoum. Comme des agneaux, ils n’ouvrirent pas la bouche car, la paix n’a pas de prix et surtout lorsque c’est l’intérêt de la nation qui est menacé. Les débats houleux accouchèrent dans la douleur l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) qui a été signé le 6 février de la même année. Mais malheureusement, malgré la promotion de leurs membres au sein des institutions républicaine en violation des recommandations du Forum de Bangui et de la Constitution du 30 mars 2016, les  résultats sur le terrain sont en défaveur de la population.

Aujourd’hui, ce dialogue républicain envisagé divise la communauté nationale. Or, dans son message à la nation le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra a élagué les pistes ce dialogue car dans son projet de société, il voudrait changer de recette : « Je suis persuadé que grâce à vos regards extérieurs du cercle gouvernemental, vous avez la possibilité de nous aider à cerner les facteurs responsables des problèmes pressants et complexes que nous devons affronter chaque jour ainsi que les obstacles à éliminer pour aller vers une paix et une réconciliation véritables »

Cependant, conscient le fait que les Centrafricains du nord au sud et de l’est à l’ouest ont clairement exprimé leur volonté depuis le Forum National de Bangui jusqu’au message d’investiture du président Faustin Archange Touadéra lors de la prestation de son second mandat en passant par la constitution du 30 mars 2016 où l’impunité est proscrite.

Certains Centrafricains de sang ne se retrouvent pas dans ce dialogue. Les élections ont eu lieu et le peuple a confié son pouvoir à certains de ses fils dans la mesure où le régime actuel évolue sur la base de la démocratie qui est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Les institutions sont mises en place et nous devons faire confiance à nos frères qui y sont sans tenir des sensibilités des uns et des autres. Voilà pourquoi par amour à leur pays, ces Centrafricains n’acceptent pas s’asseoir sur une table avec les bourreaux, c’est une insulte à la mémoire des disparus. Et comme affirmait  Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International « Ce sont les civils qui ont été les principales victimes des vagues de violence et conflits armés qui se sont succédé depuis 2002 en RCA. Des milliers d’entre eux ont été tués, violés, et plus d’un demi-million de personnes sont toujours déplacées. L’impunité est un affront aux victimes et un blanc-seing accordé aux criminels. L’inauguration de la CPS a représenté une lueur d’espoir pour les victimes, mais les progrès sont lents. Dix affaires sont en cours d’instruction, et la CPS a refusé de divulguer l’identité des 21 personnes arrêtées à l’issue des investigations qu’elle a menées, sans expliquer ce qui motive ce refus ». Aujourd’hui, il faut penser les blessures d’une manière équitable et cela ne doit passer que par les poursuites judiciaires.

On ne peut pas continuer à donner les ailes des anges aux groupes armés en acceptant à chaque fois les dialogues stériles qui n’apportent que désolation à la paisible population. Le pays sort de loin et il faut qu’il s’engage sur le chemin du développement avec les bases solides qui soutiennent une nouvelle ère où les Centrafricains doivent tourner le dos à l’impunité. Voilà pourquoi les Centrafricains sont méfiants de la tenue de ce énième dialogue qui ne vise que le partage du gâteau et de la promotion des rebelles.

Un dialogue de plus ? La question est posée mais seul l’avenir nous dira car, même si pour le chef de l’Etat : « Il nous faut en tant que fils et filles de la République Centrafricaine identifier les voies et moyens pour consolider, voire accélérer la mise en œuvre des recommandations de ces différents accords. Conscient que la consolidation des instruments de paix, de réconciliation et de reconstruction de la République Centrafricaine requiert une plus grande implication des forces vives de la Nation afin d’en renforcer la légitimité et d’accroître ses chances de succès »

Mais comment sortir de l’ornière si la volonté d’un peuple souverain n’est pas prise en compte ? Les Centrafricains du nord au sud et de l’est à l’ouest sont déterminés à tourner le dos à l’impunité. Ce qui signifie que les conclusions de ce dialogue ne doivent pas aller à l’encontre de la volonté populaire car avant tout, le peuple est souverain.

@ERIC BIGOT, 

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