Bangui, le 21 janv.-24
A chaque occasion, le Président Faustin Archange Touadera ne cesse de rappeler aux Ministres ce qu’on pourrait qualifier de déontologie gouvernementale. Malheureusement pour certains, les sages conseils prodigués entrent dans une oreille et ressortent par l’autre. A l’orée de la 7ème République, ce gouvernement de Moloua bis pourra-t-il tenir la dragée haute pour réussir le pari du renouveau tant attendu par le peuple?
La question reste posée et c’est aux membres de ce nouveau Gouvernement d’y répondre en toute conscience. Une fois de plus, le Président Faustin Archange Touadera se donne la peine de rappeler à ces personnalités, dont la grande majorité les savent déjà, quelques-uns de leurs devoirs et obligations en commençant par la solidarité gouvernementale.
Sous les régimes de certains Chefs d’Etat comme Bokassa et Kolingba, la solidarité gouvernementale était la règle fondamentale et personne ne pouvait y déroger de peine d’être évincé sans autre forme de procès. Personne ne pouvait se réclamer être l’homme du Président de la République ou l’homme du Premier Ministre à qui seulement elle devait allégeance comme on peut le constater depuis quelques décennies. Avec l’expérience politique qu’il possède, le Président Faustin Archange Touadera tient à ce que cette règle déontologique soit de mise et que l’équipe gouvernementale soit soudée autour d’une même action dans l’intérêt de la Nation. Selon une définition universelle, la « solidarité gouvernementale » est une contrainte politique qui incite les membres d’un gouvernement à ne pas faire des déclarations individuelles contraires à la direction prise collectivement, faute de quoi des sanctions peuvent être prises. Ainsi, tous les Ministres sont tenus de défendre les décisions adoptées en Conseil des Ministres, quel que soit leur opinion, favorable ou dissidente. De même qu’ils doivent traiter en inter ministérialité tous les dossiers transversaux afin d’en faciliter l’exécution, car « tout dossier est un dossier de la République et non d’un ministère ».
Le respect du secret professionnel qui oblige chaque Ministre à la discrétion est une règle non du moindre surtout à l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la communication avec les réseaux sociaux.
« Il y a aussi, le devoir de réserve qui implique qu’en tant que Membres du Gouvernement, vous devez veiller, lorsque vous vous exprimez en dehors du cadre gouvernemental, à ne pas adopter des prises de position de nature à donner au public une image négative ou dégradée du Gouvernement », a indiqué le Chef de l’Etat. Il y a de ces Ministres bavards et incontrôlés qui, lorsqu’ils sont sous l’emprise de l’alcool ou devant une ravissante dame ou encore dans un milieu où ils veulent se mettre en valeur, ne peuvent jamais rabattre le caquet et révèlent des secrets d’Etat. Cette fois-ci, le Président de la République doit être au contrôle et se dépassionné pour châtier tous ceux qui se enfreindront les sacro saintes règles édictées.
A côté des devoirs, il y aussi des obligations pour tous les membres du Gouvernement.
Notamment, l’obligation d’intégrité, valable pour tous les serviteurs de l’Etat, qui induit également un devoir de probité et de loyauté envers la Nation. L’obligation de probité morale qui impose à chacun des Ministres de la République de bien gérer les moyens de l’Etat mis à la disposition de son département pour éviter le gaspillage, préjudiciable au bon fonctionnement de l’administration en même temps qu’ils doivent servir de modèles à leurs collaborateurs.
L’observation rigoureuse de toutes ces qualités confèreront la dignité à chaque membre du Gouvernement qui ne verra pas son nom défrayer les chroniques ou faire la une des journaux pas en bien pour ses mérites mais en mal pour tous les manquements et les tripatouillages qui auront marqué l’exercice de sa fonction de « Ministre ».
@Pierre DALINGOMBE
