LA MOBILISATION DES RESSOURCES DOMESTIQUES A L’EPREUVE DU PHENOMENE DE LA CORRUPTION

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Bangui, le 28 mars 23

Suite à la suspension des aides budgétaires par les partenaires traditionnels de la République centrafricaine, caractérisée par la tension de trésorerie, le régime de Bangui a compris qu’il est judicieux de mobiliser les ressources domestiques afin de réduire la dépendance économique vis-à-vis de l’extérieur. Mais, hélas ! Le phénomène de la corruption et le manque de l’esprit de patriotisme compromettent ladite initiative.

Personne ne peut ignorer que le pays traverse un moment le plus sombre de son histoire ces derniers temps à cause de la suspension des aides budgétaires qui engendre systématiquement la tension de trésorerie.  Soucieux de créer les meilleures conditions pouvant assurer un développement harmonieux du pays, le président Touadéra n’était pas passé par quatre chemins pour instruire le premier Felix Moloua et son gouvernement de s’appesantir sur la mobilisation des ressources domestiques. Ceci, permettra à l’Etat de faire face aux dépenses régaliennes tout afin de limiter sa dépendance avec l’extérieur.

Le régime de Bangui, s’est rendu compte que la solution face à la situation la plus difficile que traverse le pays sur le plan économique doit d’abord être interne avant de tendre la main à l’extérieur. C’est pourquoi, il avait réitéré ceci à ses ministres à l’occasion de la cérémonie de la clôture du Séminaire gouvernemental. « Je voudrais vous rappeler que notre pays continue de faire face à une situation difficile sur le plan économique .C’est pourquoi, je continue de demander à tous les membres du gouvernement, de faire preuve d’audace et d’identifier toutes les opportunités qui s’offrent à nous, en vue de relever le défi de sortir notre pays de la pauvreté. C’est l’une des raisons qui m’a incité à exiger du premier ministre et de son  gouvernement, de compter d’abord sur nos propres capacités d’identifier des niches des ressources et aussi, de mobiliser ressources domestiques qui échappent au trésor public », a fait savoir le numéro 1 centrafricain.

Il résulte de cette déclaration que l’espoir du président Touadéra pour apporter de solution aux préoccupations des centrafricains restent à 90% sur la mobilisation des ressources domestiques. C’est une manière de dire que l’indépendance de la République centrafricaine ne doit pas rester seulement sur le  plan politique. La souveraineté d’un pays tient compte de l’indépendance politique et économique car les deux sont intimement liées.

 « Nous avons l’obligation de réduire notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur en mettant l’accent sur nos propres efforts  afin de renforcer notre crédibilité de faire face à nos charges régaliennes », a déclaré le président centrafricain. Il ressort  de ce propos que le fait d’aller à l’extérieur fait perdre la crédibilité de la République centrafricaine, c’est pourquoi tous les centrafricains occupant des postes de responsabilité doivent faire preuves de transparence et de l’honnêteté dans le cadre de mobilisation des ressources domestiques pour pouvoir créer des meilleurs conditions à la population centrafricaine. Mais, hélas ! Comment peut-on parler de la mobilisation de ressources domestiques quand le phénomène de la corruption bat son plein dans le pays ?

Personne ne peut ignorer que le phénomène de la corruption devient monnaie courante en Centrafrique et on se rend compte que certaines personnalités occupant des postes relatifs à la mobilisation des ressources domestiques le prennent comme un fait normal.

Si on se souvient bien, le premier Moloua avait mis en place un comité chargé de lutter contre ce phénomène, mais où en sommes –nous aujourd’hui avec  le rapport à mi-parcours de cette commission ? La haute autorité chargée de bonne gouvernance avait fait des dénonciations notamment sur les barrières illégales et les conditions de l’obtention de la carte nationale d’identité, mais qu’est-ce que l’on constate aujourd’hui ?

Toutes ces initiatives sont dépourvues de pouvoir de répression effective et par voie de conséquence, les résultats restent toujours mitigés. Les condamnations restent verbales. C’est ce qui nous amène à dire que certains de ces initiateurs sont aussi parmi des criminels économiques centrafricains c’est pourquoi, ils ne veulent pas traquer leurs complices. Le président Touadéra doit faire preuve de vigilance en suivant faisant sévir des sanctions sur ce point.

Somme toute, la mobilisation des ressources domestiques que prône le régime de Bangui est une bonne initiative pour un Etat de droit comme le Centrafrique, mais pour que cela puisse être effectif voire bénéfique aux centrafricains, il faudrait que le gouvernement notamment le Président de la République, tienne son bâton de commandement en châtiant les criminels économiques via le ministère de la Justice afin que l’on puisse espérer à un résultat qui pourra satisfaire l’intérêt général. Sinon, laisser le pauvre centrafricain, tranquille dans sa précarité.

                                                                                                                            @Zang-Zang

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