Centrafrique : Où sont partis les griots politiques après les Elections ?

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Bangui, le 29 sept. 21

La politique en République centrafricaine est dans un tournant de ni tête et de ni queue tant les acteurs ne sont pas dans la posture de comprendre la nécessité de former les consciences des électeurs.

La création d’un parti politique nécessite une maîtrise des préalables. Or, nos politiques n’ont qu’un seul souci, la conquête du pouvoir sans une bonne préparation de la chose. Il suffit de compiler un dossier avec les membres d’un même clan et déposer au ministère de l’Administration du territoire sans toutefois prendre connaissance des textes régissant les partis politiques en Centrafrique pour se voir délivrer une autorisation. Ceci, parfois sans siège pour ceux de l’opposition. Voilà pour la République centrafricaine bat le record des candidats indépendants aux différentes élections.

Puisque c’est le pouvoir, toutes les batteries sont allumées pour aller aux élections. Et lorsqu’on se trouve en position de faiblesse, on signe des alliances politiques pour s’accrocher à tout prix et à tous les prix pour gagner au moins une place à l’Assemblée Nationale avec le concours de la majorité présidentielle.

Mais le peuple était responsable de la censure, une fois raté, le malheureux politicien réclame sa position au gouvernement où au sein d’une institution républicaine avec le slogan de la paix ou de la cohésion nationale. Mais de quelle cohésion lorsque le bureau politique s’il existe est formé uniquement des membres d’une même famille ou d’un seul clan ou même encore la liste des candidats proposée n’est que le fruit du copinage sacrifiant au passage les textes du parti ?

Et comme le prince au pouvoir tire sa politique de la France comme quoi pour mieux régner, il faut diviser, on ne nomme que ceux qui sont les bannis du parti mettant de côté la liste proposée par les héritiers du parti ou du moins ceux qui ont le titre foncier dudit parti. La honte ne tue après la formation du gouvernement, les griots se mettent à chanter devant les professionnels des médias pour dénoncer la violation des textes par ceux qui ont été nommés sans une carrure politique : « Tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces », aimait bien le dire Jean-Paul Sartre dans les Mains sales.

En Centrafrique, une fois la scène théâtrale jouée sous les couleurs des élections, les portes des sièges sont fermées comme la bouche d’un cadavre si le propriétaire ne l’ordonne pas pour non-paiement des frais de loyer. Et pour ceux qui ont pu construire leur siège avec l’aide de la diaspora ou de l’argent du Trésor public lamentablement détourné où sous financement des étrangers qui exploitent ce pays en refusant de payer les taxes mais acceptent financer les candidatures à l’élection présidentielle, les hautes herbes prennent la place des adhérents, les moustiques récupèrent celle du bureau politique le tout sous la protection des serpents et des grenouilles ne chantant que les cantiques des cimetières. C’est la politique en Centrafrique.

On n’attendra encore que la prochaine élection pour donner du riz et des tee-shirts aux pauvres mendiants qui n’attendent qu’une telle occasion pour se « nourrir » et se « vêtir » du moins, on respecte deux des cinq verbes de Boganda. Mais où sont partis les autres verbes ? Les gens militent dans les partis politiques surtout celui qui est au pouvoir juste pour manger et laisser le locataire du palais travailler seul. Combien sont vraiment des patriotes si patriotique signifie aimer sa patrie ? Pourquoi se rebeller si on est pas nommé à un poste juteux ou lorsqu’on demande de céder la place aux autres ? Les mêmes ministres et directeurs généraux ont cimenté leur fesse sur les bancs dans les salles climatisées en attendant que seule la mort pour partir.

@JACKO, 

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