Centrafrique : L’indépendance et la neutralité de la CPS reste à prouver face aux seigneurs de guerres Ali Daras et autres toujours libres

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Bangui, le 25 nov. 21

Au sens du droit pénal, mieux vaut un innocent en prison qu’un criminel en liberté. Quel scandale de la justice ? un paradoxe frappant pour une institution judiciaire jeune de son état incapable de faire son travail. L’ambigüe est de savoir si Ali Darassa serait-il devenu un enfant de chœur aux yeux des juges de la CPS ? tel est l’expression des jeunes qui ont manifesté ce mardi 23 Novembre 2021 devant le siège de la Cour Pénale Spéciale de Bangui.

Ce n’est pas pour la première fois que des Centrafricains expriment des doutes à l’égard de la cour pénale spéciale, qui selon eux est trop lente dans l’exercice de sa mission. Ce qui est surprenant, la première arrestation de la CPS n’est pas l’attente du peur centrafricain. Car pour les Centrafricains, des seigneurs de guerres comme Bozizé, Alkatim, bobo, et Ali Daras sont les principaux ménages à la paix depuis toujours jusqu’à ce jour. Mais pourquoi ces bandits sans foi ni loi continuent de circuler librement devant des victimes qui réclament justice?

Des voix ne cessent de se faire entendre après l’arrestation de Hassan Bouba ancien ministre de l’élevage et de la santé animale et ancien numéro deux de l’UPC arrêté le 19 novembre 2021 après un mandat délivré par la cour pénale spéciale. Pour certains, l’arrestation de ce monsieur est un acte injuste qui ne s’inscrit pas dans la mesure d’un retour de la paix dans le pays alors que des vrais criminels comme Ali Darassa, François Bozize, Mahamat Alkhatim, Bobo pour ne citer que ceux-là qui sont en liberté dans les hôtels de luxe sous haute protection buvant et dansant au plaisir des victimes   massacrées ces derniers temps. Quelle insulte en mémoire des victimes à qui la justice doit être rendue ? est-ce dire que la cour pénale n’est pas prête à faire justice ?

Pour les jeunes qui ont manifesté ce matin devant le siège de la cour pénale spéciale, tenant des banderoles sur lesquelles on peut lire Arrêter Ali Darassa et non Hassan Bouba, l’acte posé par cette institution est une mascarade, une insulte et un jeu d’enfant. « Nous sommes fatigués de ce qui se passe chaque jour dans ce pays. Au lieu de laisser les politiques avec ces mauvaises pratiques, la justice mais surtout la CPS pour qui nous avons cru se permet de nous faire des yeux doux. Nous avons aujourd’hui le sentiment que les victimes sont oubliées » a déclaré un manifestant.

Signalons que depuis sa création, la CPS n’a jusqu’à ce jour organisé aucun procès encore moins mis la main sur des principaux chefs des groupes armés responsables des grandes violations des droits de l’homme. Va-t-elle tenir le cap ?

De l’avis de certains centrafricains, la composition de cette cour reste même un sujet sur lequel on se doit de méditer aujourd’hui. « Nous avons des juges compétents pourquoi aller chercher des internationaux pour venir saper les efforts consentis par les autorités » a renchéri un autre manifestant. Pour le peu de temps qui reste de son mandat, la CPS doit montrer son vrai visage et dire de quel côté elle se place car le peuple Centrafricain a trop souffert et demande que justice soit rendue.

Précisons que la manifestation d’aujourd’hui devant le siège de la CPS demandant l’arrestation de Ali Darassa n’est pas la première du genre. Plusieurs ont déjà eu lieu mais demeurent toujours sans réaction des juges de cette cour.

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