Centrafrique : Les groupes armés à défaut de reconquérir le pouvoir par les armes s’acharnent contre les ressources naturelles

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Bangui, le 11 janv. 22

Ce n’est un secret pour personne de nos jours si le pouvoir de Bangui est pris en sandwich entre la guerre géopolitique et géostratégique des puissances occidentales et le ratissage des groupes armés. Toutes ces guerres tournent autour des ressources naturelles dont regorge le pays.

La résolution de la crise centrafricaine ne touche jamais ses causes profondes soit par ignorance soit par duplicité de la part des donneurs des leçons du plus haut de la tribune des Nations-Unies. On ne doit pas se perdre de cible lorsqu’il s’agit des vies humaines.

On sait tous que la République centrafricaine depuis une bonne décennie est plongée dans une crise qui ne dit pas son nom. Le tableau panoramique est très sombre avec les massacres des paisibles populations, des viols, des incendies des maisons et des villages entiers, le déplacement massif des populations tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

C’est dans ce contexte trouble que le président Touadéra va prendre le pouvoir en 2016 après une longue période de transition politique. Le locataire du palais de la Renaissance va chercher à remettre de l’ordre dans son pays déchiré par une guerre à  connotation communautaire entre la coalition Séléka formée majoritairement des sujets musulmans et les groupes Anti-Balaka avec des sujets se réclamant des chrétiens.

Pour prouver le contraire et faire valoir la capacité de résilience d’un peuple qui a toujours vécu en symbiose, le président Touadéra va tendre la main à tous ses compatriotes et même aux groupes armés. Le dialogue sera donc le seul moyen pour réconcilier les Centrafricains. C’est qu’ainsi un voyage pour Khartoum sera effectué dans le but de vendre la dignité de tout un peuple et acheter la paix à tous les prix. Un document a été paraphé et sera signé dans la capitale centrafricaine le 6 février 2019 entre le gouvernement les quatorze groupes armés.

Cependant comme cette crise était une simple manipulation, une fois hors de la chambre climatisée, les ennemis de la nation ont vite repris leur hache de guerre dans le but de reconquérir le pouvoir par les armes et monopoliser l’exploitation illicite des ressources naturelles du pays.

La guerre va donc changer de format surtout avec la formation des petits Khalifats dans l’arrière-pays. Cette idée de partition est ancrée dans les esprits des groupes armés depuis même l’avènement de la coalition Séléka.

Après la riposte de guerre lancée par le régime de Bangui suite au putsch manqué par la CPC, les groupes armés conscients du fait qu’ils ne peuvent plus prendre le pouvoir par les armes, ils ont opté pour le pillage illicite des ressources naturelles du pays. Du nord au sud et de l’est à l’ouest de la République centrafricaine, seules les zones minières sont fortement ciblées par les groupes armés. Ce qui donne raison à ceux qui affirment que le pays de Boganda est victime de ses ressources naturelles. Car même la rivalité entre les grandes puissances qui se disent de nos jours au service de la paix ou du développement dans ce pays, n’est qu’une forêt qui cache malhonnêtement ses arbres dont les fruits ne sont que l’or, le diamant, l’uranium, le bois, les cornes d’ivoire, la peau de l’hyène…

@Herman THEMONA

 

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