Centrafrique : Les députés recalés réclament le droit

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Bangui, le 29 novembre 20

Il ne se fait d’aucun doute que la République centrafricaine est un Etat de droit qui doit fonctionner sur la base des forces de ses institutions. Cependant, dans un pays où la justice de deux poids deux mesures est la norme, les risques sont grands. Le cas de la dernière décision de la cour constitutionnelle est très significatif selon les députés en exercice qui devraient en principe bénéficier d’une immunité parlementaire.

En effet, afin d’apaiser la tension qui règne depuis le verdict prononcé hier par la Cour Constitutionnelle dans certaines circonscription électorale, les élus de la nation qui sont encore en fonction ont animé ce samedi 28 novembre 2020 une conférence de presse dans le but d’interpeler la communauté nationale et internationale sur ce qu’ils appellent « Les dérives de la Cour constitutionnelle »

Pour ces députés recalés, cette décision rendue par la cour constitutionnelle est pleine d’irrégularité : « Nous sommes tous surpris de la décision de la cour constitutionnelle qui n’est autre qu’un simple acharnement politique. Les mêmes dossiers qui sont invalidés de nos jours ont été validés par cette même cour en 2015. La cour a outrepassé les limites de ses pouvoirs en faisant une complaisance dans sa décision », a affirmé l’un député.

Pour ces élus de la nation, le problème posé par cette cour réside sur ce qu’elle a appelé « Moralité ». Sur cette base, les députés recalés ne se comprennent pas sur les critères de bonne moralité édictée  par la Cour suprême dans la mesure où tous ceux qui sont mis hors course détiennent le bulletin n0 3 délivré par le parquet attestant au passage la « virginité » de leur personne. Ni la constitution du 30 mars 2016, ni le Code électoral n’autorise la disqualification d’un candidat qui n’a jamais fait l’objet d’une condamnation mais par des simples rumeurs du quartier.

Le problème d’acharnement prononcé par ces élus de la nation encore en exercice n’est autre la validation de certaines candidatures qui sont même sous sanction onusienne : « On ne peut pas parler de moralité si on prend le cas de Mandaba Jean Michel qui est impliqué dans l’affaire avec les Chinois d’une valeur de 40.000.000 FCFA. Cette thèse est raisonnable selon cette cour pour disqualifier une telle candidature. Cependant, il faut signaler que l’affaire d’Angola gate de Catherine Samba-Panza est plus dangereuse que celle de Mandaba pourtant sa candidature a été validée à la grande déception de tous les Centrafricains qui aiment ce pays. Cet argent était destiné à soutenir le peuple centrafricain qui était en pleine crise mais qui a été détourné. Cependant la Cour constitutionnelle estime qu’elle est d’une bonne moralité puisqu’elle a favorisée la descente aux enfers de l’économie centrafricaine. L’honorable Mandaba n’a jamais fait objet d’une plainte en justice par ces opérateurs économiques chinois et par conséquent, il ne doit pas être taxé de moralité douteuse », a lâché un député dans la salle.

Certes, la Cour constitutionnelle a le dernier mot dans une élection, mais elle ne doit pas être manipulée. Comment comprendre qu’un « député soit recalé pour non-assistance en personne en danger alors qu’elle ne se trouvait pas en terre centrafricaine au moment du crime ? Cette vaillante dame était en Afrique du Sud pendant que le crime se commettait. Pour la cour constitutionnelle il faut être au ciel et se frapper les bottes par terre. Qui peut dire qu’il ne connaît pas la situation de Francis Bozizé a-t-il une bonne moralité ? C’est une erreur grave qui a été commise par la cour constitutionnelle » a affirmé un autre député recalé.

Le ridicule ne tue pas en Centrafrique. Lorsqu’on décide d’invalider la candidature de Dimbélé Mathurin, pour une affaire imaginaire en justice de 2012, il faut signaler que ce digne fils du pays avait réellement passé 77 jours à la SRI sans avoir été entendu par qui que ce soit. Envoyé à la maison d’arrêt de Ngaragba, ce dernier a été libéré sans avoir été présenté à un juge il ne peut donc pas être frappé d’une moralité douteuse tant qu’il détient un casier judiciaire vierge : « Je n’ai jamais été condamné par un tribunal de ce pays ni hors de ce pays. Pour preuve dans mon dossier, j’ai fourni un casier judiciaire livré par les autorités judiciaires de ce pays à voir mon train de vie je détiens une somme de deux milliards» affirme ce dernier.

Le pays sort de loin et le peuple centrafricain voudrait aller aux élections apaisées. Ce qui signifie que les erreurs ne sont pas permises car, certains militants peuvent se soulever pour réclamer justice. Les décisions doivent se prendre d’une manière équitable.

Affaire à suivre…

@Jacko, 

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