Centrafrique : les accords de paix ne peuvent pas trouver une solution d’apaisement

0

Bangui, le 23 mars 21

Le Forum de Bangui qui devait être un facteur de retour de paix avait permis aux Centrafricains de s’exprimer longuement et sereinement sur la crise qui prévaut dans le pays depuis de belle lurette.  La logique de ce dialogue a été de faire du  dialogue  un vecteur de règlement des conflits et l’impunité zéro pour punir les criminels et les seigneurs de guerre.

Le Président de la République Faustin Archange Touadéra, garant de la constitution centrafricaine sur laquelle il prononcera dans les jours à venir son serment tout en rappelant à la Nation son projet de société n’a pas caché ses intentions de dire la vérité sur les maux qui continuent de miner la société centrafricaine sur la paix tout en sachant que le Forum de Bangui devrait être une piste de solution mais hélas ! « Nous avons cru que le Forum de Bangui, fort des consultations à la base et des recommandations pertinentes, avait posé des bases solides de la refondation de notre Etat. Hélas ! Dès le retour à la légalité constitutionnelle et en dépit de ma main tendue et la signature de l’Accord de paix du 6 février 2019, certains compatriotes, pourtant signataires dudit accord, ont décidé de créer une nouvelle rébellion dénommée Coalition des Patriotes pour le Changement », regrette le chef de l’Etat.

D’une manière inconsciente, les groupes armés, avec le concours de certains fils du pays sans foi ni loi n’ayant aucune vision positive de la reconstruction de la République s’agitent à manœuvrer avec les perturbateurs venus de différents coins du monde enquête de périr la RCA en faisant en sorte que la crise ne fisse point. Le souci de voir la RCA émerger comme les autres pays du monde a touché le Président Faustin Archange Touadéra qui a mis en garde les ennemis de la République en évoquant tout d’abord les traités qui ont été bien signés avant et après l’accord de Khartoum du 06 février 2019 à Bangui : « Néanmoins, je voudrais rappeler à notre mémoire commune quelques accords de paix ou de cessez-le-feu qui, malheureusement, n’ont pas réussi à apporter les solutions escomptées aux différentes centrafricaines, souvent déclenchées pour des motifs fabriqués de toutes pièces » dont les Accord allant de 2007 jusqu’à 2021 

Dans ses multiples discours à la nation, le  président de la République,  n’a jamais manqué aucune occasion de marteler que les criminels de guerre seront punis conformément à la loi pour que les victimes d’aujourd’hui ne deviennent pas les bourreaux de demain. Selon ses concepts, il faut mettre un terme à ce cycle de violence en punissant les auteurs. Effectivement, c’est la voie royale pour arrêter les criminels qui ont toujours abusé de la faiblesse de l’Etat. Il est temps que les semeurs de trouble sachent que la force reste toujours à la loi et qu’un Etat, demeure toujours un Etat quel que soit la faiblesse de son armée et de son administration.

Aujourd’hui, il n’en demeure pas moins que le président de la République accepte l’idée d’amnistier ces meurtriers, ces brigands car, la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme et les Associations de Défense des Droits de l’Homme comme la FIDH combattent énergiquement l’impunité et ne sont pas d’accord avec les négociateurs de l’Union Africaine qui semblent favorables à cette thèse. En tout et pour tout, il faut respecter la volonté non seulement du peuple centrafricain mais aussi les textes de la Chartre des Droits de l’Homme. On ne peut pas tuer des personnes civiles même des humanitaires, violer, incendier des villages, attaquer des sites des déplacés ou des lieux de culte et ne pas répondre de ses actes devant la justice. Comme aime à le dire le président de la République, «Paix et Justice» vont ensemble. Si déjà les détenteurs d’armes de guerre ou les braqueurs sont épinglés par la Cession de la Cour Criminelle, à plus forte raison ceux qui ont tué ou rasé des villages entiers ?

L’amnistie n’est pas la solution à la crise centrafricaine quoi que disent ceux qui la vivent de loin. Si le président de la République s’hasarde à mener une telle politique, il aura la population sur son chemin d’ici 2018. L’amnistie est une fausse bonne idée.

@Herman THEMONA, 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.