Centrafrique : Le ministre de la Justice demande la levée de l’immunité parlementaire des honorables Dologuelé, Ziguelé, Méckassoua et Zingas

0

Bangui, le 09 avril 21

Il y a un temps pour toute chose sur la terre a-t-on coutume de dire. La République centrafricaine depuis une bonne décennie est frappée des crimes politiques et économiques qui mettent en mal le développement du pays. Et pour recadrer les choses et lutter efficacement contre l’impunité, le ministère de la Justice  se rattrape et exige une ouverture dans les brefs délais d’une enquête contre les semeurs des troubles dans ce pays. Et pour ne pas se confondre à la dictature, ce département a adressé une correspondance au président de l’Assemblée Nationale pour demander la levée de l’immunité parlementaire des honorables Dologuelé, Ziguelé, Méckassoua et Zingas en vue d’une enquête judiciaire comme cela s’est fait pour d’autres mis en cause.

Progressivement, la République centrafricaine sort de l’ornière des crises militaro-politiques et des crimes économiques qui ne font que supplicier ce pays tant cher au président Fondateur Barthélémy Boganda. Malheur sur malheur, le pays est devenu le carrefour de toutes les souffrances du monde, la risée de la communauté internationale.

On se souvient que depuis le retour clandestin au pays en décembre 2019, le président fondateur et ex-chef d’Etat Centrafricain François Bozizé a bénéficié de la clémence du président Touadéra qui a fermé ses yeux sur les multiples chefs d’accusation qui pesaient sur son parrain politique : « Le président Touadéra comme Moïse a le souci de rassembler dans une seule case tous les fils du pays. Il veut travailler avec tous les Centrafricains de bonne moralité. Malheureusement, il ne détient pas le baromètre de la bonne moralité. Voilà pourquoi, il avait tout donné à Bozizé jusqu’au statut de l’ancien chef d’Etat ce, malgré ses crimes commis dans ce pays. La monnaie de singe lui a été rendue », a témoigne une source politique.

Pour rappel de la situation qui fâche le Département de la Justice de Centrafrique de nos jours, c’est ce putsch manqué du 13 janvier 2021. Tout commence lorsque la candidature de François Bozizé a été invalidée pour ses multiples crimes, ce dernier assoiffé du pouvoir, a préféré entré dans les maquis, pour gagner cette place perdue depuis mars 2013 par la coalition Séléka.

Malheureusement pour lui, il s’est fait piéger par une armée centrafricaine en pleine performance avec les forces alliées qui combattent pour la libération de ce pays.

Or, dans cette politique machiavélique, il a entrainé certaines personnalités du pays en signant des accords avec eux qui se confondent à des accords de guerre et en demandant le financement de son mouvement de rebelles pour déstabiliser les institutions républicaines en un moment où le peuple centrafricain se préparait à aller aux élections et faire entrer le pays dans le concert des grandes nations démocratiques.

Le temps de la récréation étant terminée, le parquet de Bangui a annoncé il y a une semaine que les enquêtes se poursuivent pour clarifier les responsabilités des uns et des autres dans cette tentative de coup d’Etat.

Il ne s’agit pas de considérer la demande du ministère de la Justice comme une sorte de dictature, mais comme une manifestation de la volonté d’un peuple souverain. Car, depuis le Forum de Bangui en passant par la Constitution du 30 mars 2016 où l’impunité est proscrite dans toutes ses formes.

Aujourd’hui, un pas doit être tourné pour laisser la place à une responsabilité judiciaire dans le but de mettre un terme à l’impunité qui est source de tous les malheurs dans ce pays. La demande de la levée de l’immunité parlementaire aux élus de la nation est un signal fort pour que justice soit faite et que le peuple centrafricain retrouve son éclat de ses temps glorieux.

Les Centrafricains ont beaucoup souffert des crises militaro-politiques dans ce pays. Il est donc temps que cela prenne fin.

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.