Centrafrique : Les 3R d’Abass Sidiki posent trois conditions pour le retour à la paix dans l’Ouham-Pendé

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Bangui, le 06 octobre 20

La paix n’a pas de prix. Telle  est la maxime reconnue à travers le monde. La République centrafricaine est en phase de perte de vitesse, tant les efforts du gouvernement sont à rude épreuve et l’Accord de Khartoum dit de dernière chance écorché par les groupes armés et singulièrement les 3R du criminel Sidiki dont le mode opérationnel change des occupations illicites des régions aux braquages en mains armées en passant par le chantage.

Selon une source digne de foi, les hommes de 3R conditionnent le retour à la paix par trois revendications non négociables :

  • La reconnaissance des galons de leurs officiers supérieurs ;
  • La libération sans condition de leurs éléments qui se trouvent dans la maison d’arrêt de Ngarabga ;
  • La prise en compte de leurs belligérants.

On se souvient que c’est depuis environ deux mois que les populations de l’Ouham-Pendé vivent avec la peur dans le ventre tant les éléments des  3R sont éparpillés dans la nature comme des électrons libres. Cette situation pourrait compromettre la bonne réussite des élections dont le premier tour selon le calendrier de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) aura lieu le 27 décembre 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Comment comprendre ce changement de situation par les groupes armés ?

On ne cessera jamais de rappeler la scène théâtrale de 2019 où les Centrafricains furent embarqués dans un avion comme des bœufs en direction de Khartoum pour acheter la paix dans un pays qui n’est d’ailleurs pas un exemple dans le continent. Les efforts du Président Touadéra à donner un gâteau de la paix à son peuple qui a beaucoup souffert des affres de cette crise militaro-politique aboutiront alors à parapher un document dans cette capitale soudanaise et qui sera signé le 06 février 2019 dans la capitale centrafricaine sous le nom d’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine entre le gouvernement et les quatorze groupes armés qui essaiment officiellement dans ce pays comme des abeilles. Ce que les garants et facilitateurs avaient oublié c’est que ces rebelles ne sont pas dans ce pays comme des anges ou comme des enfants de chœurs qui ne vivent qu’avec l’odeur de la sainteté de l’autel sacré. Ils sont dans ce pays avec des agendas cachés, c’est pourquoi, à défaut de reconquérir le pouvoir par les armes, ils s’acharnent contre les ressources naturelles et pour atteindre leurs objectifs, ils posent des conditions dans le but de distraire l’opinion nationale et internationale en maintenant le pays dans un climat de ni paix et de ni guerre.

L’usage des mines est d’ailleurs un crime contre l’humanité et les 3R ont opté utiliser ces instruments à destruction massive dans le but d’empêcher les FACA et FSI d’avancer dans leur mission de pacification de la zone. Aujourd’hui, le peuple centrafricain s’inquiète sur la tenue des élections paisibles et crédibles tant les groupes armés restent actifs sur le terrain sur tous les plans : « On ne comprend pas à quelques mois seulement des élections que l’on puisse encore parler des groupes armés. Selon les textes qui régissent l’Accord de Khartoum/Bangui, après un an, de la signature de ce précieux document, on ne devrait plus parler des groupes armés. Malheureusement, comme la crise centrafricaine est une affaire politique, la solution sera aussi politique voilà pourquoi, les garants et les facilitateurs se donnent au jeu du chat et de la souris avec les groupes armés qui continuent de crucifier ce pays au vu et au su de tout le monde », a affirmé un jeune centrafricain de la diaspora.

La population centrafricaine a fait preuve de maturité en 2015 lors des dernières élections démocratiques, ces pauvres abandonnés des hommes et oubliés de Dieu sont allés voter massivement au péril de leur vie alors même que les menaces des milices armés grondaient. Ils ont voté pour leur constitution, ils ont voté pour la présidentielle et les législatives pour un avoir un pouvoir légal et légitime. Beaucoup ont souffert dans leur chair et dans leur âme, ceux qui ont perdu leurs parents et tous leurs biens durant cette crise militaro-politique sont toujours dans les regrets. Les communautés qui vivaient jadis dans une communion fraternelle se sont levées un jour pour s’entredéchirer jusqu’aux massacres, ces abominations ont trahi la mémoire de Barthélémy Boganda qui ne prêchait que la paix et l’unité de son peuple.

La présence des mercenaires dans ce pays continue de s’inquiéter le peuple centrafricain. Mais nul ne pourra comprendre le rôle de la communauté internationale au chevet de ce pays. Pourquoi, injecter tant des ressources financières pour le relèvement du pays alors que les groupes nuisibles continuent de polluer la nature ? N’est-ce pas là investir sur du sable ? Certains pays amis et grandes puissances militaires qui ont fait des preuves à travers le monde sont pourtant présentes en Centrafrique. Mais pourquoi ne pas aider le gouvernement à en découdre avec ces mercenaires ?

@Herman THEMONA, 

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