Bangui, le 13 déc. 21
Comment peut-on aller au dialogue sans faire des concessions ? Telle est la question que se posent les observateurs de la vie politique centrafricaine face à l’attitude de l’opposition suite à l’annonce de la tenue du dialogue républicain faite par le Président de la République depuis quelque temps.
Suite à la tentative de destitution des institutions de la République par la coalition de la CPC et les élections générales de janvier 2021, la situation politique est devenue très tendue. C’est donc dans un souci d’apaisement que le Président de la République Faustin-Archange Touadera a annoncé la tenue d’un dialogue républicain afin de réunir autour d’une table toutes les forces vives de la nation afin de débattre des questions qui engagent la vie de la nation.
C’est dans ce sens qu’un comité d’organisation dudit dialogue a été mis en place prenant en compte toutes les aspirations du peuple et les revendications faites par l’opposition qui réclamaient plus de quotas dans ce comité. Aussitôt, le comité d’organisation s’est mis à l’œuvre dans les préparatifs de cette grande rencontre sans faille pour malheureusement finir par se coincer par le retrait des représentants de l’opposition dans ce comité.
Pour rappel, le retrait des représentants de l’opposition fait suite à l’ouverture du dossier de la demande de levée de l’immunité de certains députés faite par le Président de l’Assemblée Simplice Mathieu Sarandji. Il est bien vrai que cette demande a provoqué un remous au sein de la classe politique centrafricaine qui estime qu’elle n’est pas opportune dans le contexte actuel. Ce qui a amené le Président de l’Assemblée nationale de revenir sur sa décision pour retirer cette demande.
Le Président de la République qui est déterminé à dialoguer avec ses frères de l’opposition, s’est donc saisi de cette affaire pour rencontrer une fois de plus les leaders de l’opposition pour leur demander de reprendre leurs places dans ce comité d’organisation afin préparer cette rencontre d’une grande importance.
Mais force est de constater que malgré les assurances qui lui sont faite par le Président de la République, l’opposition n’a pas entendu de cette oreille et campe toujours sur sa position pour demander l’annulation pure et simple de la procédure judiciaire contre certains députés de l’opposition et refuse de reprendre sa place dans ce comité.
L’on se demande comment l’opposition qui réclamait à cor et à cri le dialogue puisse encore faire ce revirement spectaculaire en dépit des concessions faites par le pouvoir en place ? N’est-ce pas que le dialogue républicain en vue sera l’occasion de poser ces revendications ? Pourquoi l’opposition doit-elle demander une chose et son contraire à la fois ? Telles sont les questions que se posent les Centrafricains depuis que l’opposition a décidé de se retirer de ce comité.
C’est un secret pour personne que le pays connait actuellement un climat tendu du fait de la crise militaro-politique. Le dialogue républicain initié par le Président de la République décrisper les tensions palpables qui bloquent le bon fonctionnement du pays. Du moment où le pouvoir en place n’a cessé de faire des concessions pour la bonne tenue de ce dialogue, il est souhaitable que l’opposition puisse faire preuve de patriotisme et privilégier l’intérêt général en réintégrant le comité d’organisation du dialogue républicain.
Comme le Président de la République l’a toujours réitéré, si l’on veut construire un pays stable, prospère et pacifique, l’on ne peut pas qu’opter pour la force. C’est pourquoi il continue à tendre la main à toutes filles et à tous les fils de ce pays pour travailler ensemble dans l’unité et la concorde nationale.
Somme toute, si l’opposition décide de mettre de côté ses egos, le dialogue républicain, aboutirait enfin à l’identification des principaux maux qui gangrènent le pays et à la décrispation totale de la situation politique sécuritaire du pays.
@JACQUES KOSSINGOU,
