Yannick ANDJIDA exige la traduction en justice des auteurs de l’attaque de Bossangoa

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Bangui, le 02 décembre 22

48 heures après le drame survenu à Bossangoa où un aéronef non identifié a largué des explosifs sur l’usine d’égrainage de coton de la localité, le Coordonnateur du Réseau national pour la sauvegarde des acquis de la paix (RNSAP), Davy Yannick ANDJIDA a condamné l’attaque terroriste et a invité le gouvernement centrafricain à tout mettre en œuvre pour poursuivre et traduire dans la justice, les auteurs de ce crime odieux. Il s’est ainsi exprimé dans cette interview exclusive accordée à Radio Lengo Songo.

Radio Lengo Songo (RLS) : Davy Yannick ANDJIDA, bonjour ! Vous êtes le Coordonnateur du Réseau national pour la sauvegarde des acquis de la paix (RNSAP). La paix, justement vient d’être mise à mal par les ennemies de la République à Bossangoa où un aéronef non identifié a largué des explosifs sur la population et l’usine d’agrainage de coton de la localité. Quelle est votre réaction ?

Davy Yannick Andjida (DYA) : Bonjour Monsieur le journaliste ! Nous dénonçons et nous condamnons l’attaque survenue sur la Cellule-Coton de Bossangoa par un aéronef. Pendant que le pays se remet petit-à-petit, les ennemies de la paix en RCA continuent de semer la désolation. C’est l’exemple le plus patent avec cette attaque du 28 novembre dernier sur les paisibles populations de Bossangoa. Derrière cette attaque, nous voyons clairement que l’objectif visé par les assaillants est de fragiliser l’économie centrafricaine, mais aussi et surtout de créer la peur au sein de la population. Un acte que nous condamnons avec la dernière énergie.

RLS : Il s’agit d’une première depuis quelques décennies, de voir des rebelles user des moyens aériens, pour commettre leur bavure. Que pensez-vous de ce changement de mode opératoire ?

DYA : Ce changement que nous dénonçons une fois de plus démontre que la puissance de feu opposée par notre armée avec l’appui de nos alliés, ont pu mettre en déroute tous les groupes armés, et a fauché tous les plans malsains qu’ils ont montés dans leurs lugubres opérations terrestres. C’est ce qui pourrait expliquer le changement des tactiques de ces bandits en utilisant les moyens aériens, sachant que la République centrafricaine croupit encore sous le poids de l’embargo, l’empêchant de se doter des gros moyens conséquents d’intervention.

Ce qui est plus bizarre, ce sont des engins sophistiqués que nous ne connaissons pas en République centrafricaine qui ont été utilisés par ces bandits, notamment l’usage d’aéronef, avec des bombes du type M 904 – un explosif fabriqué par les pays de l’OTAN.

Comme nous l’avons souligné ci-haut, l’objectif recherché par ces ennemies de la paix n’est rien d’autre que de fragiliser l’économie et traumatiser la paisible population qui n’aspire qu’à la paix et permettre à leurs enfants d’aller à l’école, de vaquer librement à leurs occupations. Donc, nous réitérons notre ferme condamnation de cette situation.

RLS : Sur les ondes, certains opposants ont promis le feu contre le peuple centrafricain de tout mettre en œuvre pour plonger le pays dans le chaos. Pensez-vous qu’il pourrait y avoir un lien entre ces déclarations et le bombardement de Bossangoa ?

DYA : Nous croyons que les déclarations de guerre des opposants n’ont pas de fondement, car le changement de la Constitution est demandé par le peuple souverain et dépositaire du pouvoir. Et, nous trouvons de très bizarre que l’opposition qui a des voies légales pour pouvoir revendiquer ses droits use des moyens, surtout le langage de la force. C’est ce que nous constatons malheureusement dans notre pays. C’est cela qui nous amène à conclure qu’il y a la main de certains opposants derrière l’acte barbare de Bossangoa.

C’est ici l’occasion pour nous d’appeler la classe politique à la retenue, parce qu’il y va de l’avenir de la République Centrafricaine et c’est le peuple qui en avisera.

RLS : Vous avez évoqué, tout à l’heure, des explosifs du type M 904 utilisés par des pays de l’OTAN retrouvés sur les lieux de la déflagration de Bossangoa. Pensez-vous que ces pays de l’OTAN pourraient être des commanditaires de l’attaque ?

DYA : La France fait partie des pays de l’OTAN qui ont une influence négative sur l’Afrique. Donc, nous ne doutons pas de l’utilisation de ces engins par les puissances étrangères de pouvoir perturber les efforts de paix consentis et chèrement acquise en République Centrafricaine. Cet explosif M 904 n’est pas fabriqué en Centrafrique, donc il s’agit bel bien d’une provocation extérieure. C’est pourquoi, nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale et nous demandons à l’ONU de lever totalement l’embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaine, afin de permettre à nos forces de défense et de sécurité d’avoir des moyens nécessaires pour lutter efficacement contre ce nouveau mode opératoire des ennemies de la paix.

RLS : L’attaque de Bossangoa a également visé une unité économique, à savoir l’usine d’égrenage du coton de l’Office national du coton. Que cache, selon vous ; le choix de cette cible par les auteurs de l’attaque ?

DYA : La laborieuse population de Bossangoa a comme activité principale la culture du coton. Puis, sur le plan stratégique, les habitants de Bossangoa qui ne veulent plus revivre les tristes et tragiques événements du passé, aspirent à la paix et au développement économique et social. Donc, vous comprenez qu’en allant sur ce terrain, ces bandits veulent créer la psychose et perturber la quiétude de la population, mais également de fragiliser l’économie du pays pour assouvir leurs desseins.

Nous profitons de cette occasion pour appeler les populations de Bossangoa au calme et nous attirons l’attention des autorités légitimes pour que la justice fasse son travail.

RLS : De sources bien introduites, l’aéronef qui a largué son insolite cargaison sur Bossangoa provenait du Tchad et a rebroussé chemin. Ne pensez-vous pas que cela pourrait entrainer une crise diplomatique avec ce pays voisin ?

DYA : Il n’est pas un secret que la France dispose d’une base militaire au Tchad. A priori, nous ne pourrions pas accuser directement le peuple frère tchadien. C’est pourquoi nous attirons l’attention des autorités tchadiennes à plus de vigilance pour ne pas fragiliser les efforts de paix chèrement acquise entre ces deux pays.

De même, nous demandons aux autorités centrafricaines à plus de vigilance, mais aussi qu’elles enclenchent les procédures nécessaires, afin que les auteurs de cet acte odieux puissent être poursuivis et traduits devant la justice.

RLS : Monsieur Davy Yannick ANDJIDA, merci.

Propos recueillis par Auric de Jean Jovice OUAKARA

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