Bangui, le 31 aout 23
C’est une situation déplorable depuis toujours avec le dysfonctionnement de l’ENERCA, la société de production, de distribution et de commercialisation de l’énergie en Centrafrique, qui n’arrive pas à satisfaire les besoins de la population. Plusieurs efforts sont consentis par les autorités du pays, avec l’appui multiforme de certains partenaires multilatéraux, notamment la Banque Africaine de Développement (BAD), la BDEAC voire certains projets appuyés par la CEMAC, mais la situation semble rester loin de trouver une solution idoine à cause de la mauvaise gestion de certains cadres centrafricains qui ont la charge de gestion de ladite société d’Etat.
Malgré les efforts inlassables des autorités du régime en place, notamment le Président Touadéra qui a engagé le gouvernement à tout faire pour satisfaire le besoin en électricité dans le pays, on a l’impression que les choses vont de mal en pire. En plus les responsables de l’ENERCA sont à court d’arguments afin d’expliquer les vraies raisons de ces délestages abusifs qui occasionnent plusieurs maux qui minent le pays, entre autres, l’économie stagnante, les braquages à main armée, les accidents de circulation pendant la nuit et autres.
L’on croyait qu’avec les installations des champs solaires de Danzi (route de Boali), et celui de Sakaï (derrière l’aéroport), la capacité de production de l’ENERCA qui jusque-là, dépend des barrages hydroélectriques de Boali et la centrale thermique de Bangui, va être augmentée en termes de mégawatt. Malheureusement, c’est tout le contraire et le bon fonctionnement dans l’administration reste toujours perturbé voire le Palais présidentiel, les entreprises privées sont obligées de faire recours à des groupes électrogènes.
Ces délestages intempestifs dans les administrations font régresser l’économie nationale, et contribuent également pendant la nuit aux exactions des braqueurs sur les populations.
Comment les fonctionnaires et agents de l’Etat peuvent travailler dans de telle condition à l’ère de la nouvelle technologie où les appareils bureautiques dépendent en majeur partie de l’électricité ? S’est interrogé un agent de l’Etat sous couvert d’anonymat. Personne ne sait comment les choses fonctionnent au niveau de l’ENERCA en dépit des milliards qui sont déboursés pour que la permanence d’électricité ne soit pas un luxe.
L’adage qui dit clairement que le client est roi, est loin d’être mis en pratique par l’ENERCA. Les consommateurs d’électricité s’indignent face à cette situation et exigent à ce que leurs droits soient respectés par les responsables de l’ENERCA qui font les choses comme bon leur semble. On se rappelle qu’après la prise du pouvoir en 2013 par les séléka, la ville de Bangui n’a connu aucun délestage, ce qui revient à dire qu’aucun problème ne pose concernant la fourniture permanente de l’électricité. Les agents de l’ENERCA ne peuvent pas nous dire le contraire !
Une fois à son arrivée au pouvoir avec la volonté de ses compatriotes, le Président a prôné la rupture avec la mauvaise gestion dans l’administration publique voire au sein des Sociétés parapubliques que nous connaissons tous. Malheureusement, la capitale centrafricaine est loin de rompre avec les multiples délestages qui seraient la preuve d’incompétence, des malversations des responsables et leurs complices pour s’enrichir à chaque fois qu’ils sollicitent du gouvernement et des partenaires financiers, des sommes colossales pour remédier aux « problèmes » sans que des réponses concrètes y soient apportées.
L’ENERCA est une société d’Etat qui ne doit pas être prise en otage par certaines personnalités qui font d’elle, leur vache à lait. Y a-t-il une complicité entre les équipes dirigeantes de l’ENERCA et celle de son Conseil d’administration ? Que dit le Ministère de tutelle voire le Contrôleur Général des entreprises parapubliques ? Pourquoi ces silences de mort alors que Bangui continue de plonger dans le noir avec ces perturbations de fourniture d’électricité ? Suite aux multiples bavures dans la gestion de cette société, dite ENERCA, il est ultime de diligenter un audit pour tirer au clair sa gestion.
