RCA : LE MINISTRE ARTHUR-BERTRAND PIRI PRECHE-T-IL DANS LE DESERT ?

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Bangui, le 02 mai 23

Suite aux problèmes de la pénurie de carburant ces derniers mois dans le pays avec le  conflit en Ukraine, la quasi-totalité des Etats se sont confrontés à d’énormes difficultés relatives à leur approvisionnement en produits pétroliers. Ce qui serait à l’origine de l’augmentation des prix et à la vente anarchique desdits produits. Pendant que les consommateurs se sont rabattus sur les vendeurs illicites, le ministre de l’Energie et des ressources hydrauliques, procède quant à lui à la confiscation des produits pétroliers importés de manière frauduleuse.

Personne dans ce pays ne peut ignorer la cause de la crise des produits pétroliers que connue le monde entier ces derniers temps. Laquelle crise est liée à la guerre russo-ukrainienne, c’est-à-dire entre ces deux grands pays producteurs des produits pétroliers. Les pays à économie fragile ont été durement frappés et c’est effectivement le cas de la République centrafricaine qui est exposée à  cause de sa situation géographique voire en raison de son sous-développement.

Comme dans tous les Etats, les autorités centrafricaines ont mis en place des mécanismes pouvant faire face à ce phénomène, entre autres, l’augmentation légère des prix de ces produits à la pompe dans le but de fournir du carburant de bonne qualité aux consommateurs et de faire barrage à la vente illicite des carburants dans les quartiers. Cette décision relative à l’interdiction de la vente anarchique des carburants, vient en réaction aux différents cas d’incendie ayant provoqué des pertes matérielles et des pertes en vie humaine dans plusieurs arrondissements de Bangui et ses périphéries.

C’est ainsi que le ministre de l’Energie et ses collègues de la Défense et des Finances, ont mis en place, une cellule de lutte contre la vente anarchique des produits pétroliers. Cela, parce que le constat fait comprendre que non seulement, l’Etat perd beaucoup d’argent dans cette vente anarchique en termes de fiscalité mais, cela constitue également un grand danger pour la sécurité publique. D’où, la nécessité de prendre des mesures de prévention.

Certaines personnalités de la place, seraient à l’origine de l’importation et de la vente illicites du carburant. Pour les consommateurs à faible revenus, c’est à cause de l’augmentation exagérée du prix des produits pétroliers à la pompe qu’ils sont obligés d’acheter au bord de la route, même si cela a des répercussions négatives. « Nous avons un salaire de catéchiste c’est pourquoi, nous sommes obligés de consommer le carburant vendu au bord de la route même si cela va jouer négativement sur nos véhicules au lieu d’aller à la pompe où le prix suffit déjà pour la nourriture de nos enfants », s’est justifié un conducteur sous couvert de l’anonymat.

Selon certains observateurs de la vie publique, la vraie solution ne consiste pas seulement à confisquer les fûts de carburant frauduleusement importés et les moyens roulants avec mais, il faudrait revoir les prix à la pompe. Ainsi, la population va, elle-même, abandonner ces produits frelatés vendus aux abords des routes. Le problème se trouve au niveau du pouvoir d’achat des consommateurs qui peinent à se procurer du carburant au niveau des stations-service, étant donné la différence entre les prix au niveau de la pompe et celui des vendeurs illicites.

D’autres observateurs vont loin jusqu’à souligner le problème de l’inexistence des stations dans les provinces. C’est ce qui nous amène à nous demander si la décision interdisant la vente des hydrocarbures dans les quartiers ne concerne pas que la capitale et ses environs ? Ou bien, les Centrafricains qui se trouvent dans nos villes de province, devraient se rendre à Bangui pour se procurer du carburant pour absence des stations-service? That’s the question !

Il découle du propos du ministre Arthur-Bertrand Piri, que les fûts confisqués, seront désormais la propriété de l’Etat alors que certaines victimes, ont déclaré que leurs produits confisqués, n’étaient pas destinés à la vente.

Fort de tout ce qui précède, il est judicieux de préciser que c’est dans le but de garantir la sécurité publique que le gouvernement a procédé à l’opération de la confiscation des carburants vendus de façon anarchique et frauduleuse. Mais, la seule plainte de la population, reste celle des mesures d’accompagnement que les autorités devraient proposer à ces vendeurs illégaux pour les inciter à faire autre chose.

 

@Bienvenu ANDALLA

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