Bangui, le 22 juil. 22
On n’a cessé de dénoncer dans nos publications les pratiques de pillage des biens publics par certains fonctionnaires et agents de l’Etat. Dans les administrations publiques tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays, l’hémorragie continue de défrayer la chronique à tel point que la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance (HABG) et le Cour de compte sont saisis à plusieurs reprises de ces affaires. La balle reste toujours dans le camp de la justice qui devrait interpeller les coupables.
A vrai dire, le détournement des biens publics est devenu monnaie courante dans plusieurs structures de l’Etat. Les gens confisquent, détournent et pillent ce qui appartient à l’Etat comme si c’est leurs biens privés. Le cas du Ministère de la Communication et des Média dépasse l’entendement humain et notre Rédaction n’a cessé de décrier à chaque fois que les informations nous parviennent. Malheureusement personne n’ose se lever le petit doigt pour dénoncer ces prédateurs, ras d’église, et couleuvres veineux dont le comportement est aux antipodes de l’orthodoxie de la gestion de la chose publique.
Le Ministère de Communication et des Média, un sanctuaire en matière d’éducation de masse mais devenu un véritable « arbre qui cache la forêt » de grands détournements. Il susurre que certaines directions de cette structure publique brillerait avec des détournements des biens et services de l’Etat dont les auteurs se seraient ceux qui ont toujours la réputation sulfureuse. Parmi ces directions, on peut citer la direction des Etudes, de la Planification, de la documentation, et des Statistiques qui est une direction régionale dudit ministère où la flagrance des détournements paraît évidente.
Ce dont nous dénonçons dans ce présent article est l’un des échantillons représentatifs caractérisés par des gestions scabreuses. A en croire une information de sources crédibles, l’une des directions du Ministère de la Communication et des Média aurait reçu au mois de juin dernier, la livraison des fournitures de bureau composés d’un carton de ventilateur, deux cartons de rames papiers, des chemises cartonnées, un lot de savon, deux cartouches d’ancres d’imprimantes, deux boîtes de stylo, des agrafeuses, chronos, raclettes et serpières, cachets dateurs, des blocs notes de grands et petits modèles, courriers de départ et d’arrivé, la liste est non exhaustive. Ces matériels bureautiques ont pris une destination inconnue ?
Comme on le dit, un adage « L’occasion fait le larron ». Ce serait un responsable qui travaille au Ministère de la Communication qui se permet le luxe de confisquer ces fournitures à lui seul dans son bureau et par quelle alchimie, il a dissipé un à un chez lui à la Maison dans la clandestinité, avec la complicité bien sûr de certains de ses acolytes-collaborateurs.
Actuellement, cette direction qui est sous tutelle du Ministère de la Communication est l’ombre d’elle-même, une coquille vide et une représentation géophysique. Ironie du sort, ce ne sont que ses collaborateurs avec des regards anxieux qui perdent la langue. Récemment, celui qui fait la pluie et le beau temps au Ministère de la Communication a annoncé à ses collaborateurs la spoliation de ces fournitures. Or, tous les ordinateurs, matériels et les dossiers sont restés tels qu’ils sont. Ce qui ne résiste aucunement à l’analyse des faits. Un adage dit : « vivre avec l’honnêteté est très difficile, et vivre avec malhonnêteté est super facile » Ô, quelle stratégie et duperie négativement fertile ?
Selon Radiguet « Ce n’est pas dans la nouveauté, c’est dans l’habitude que nous trouvons les plus grands plaisir ». C’est pour dire que l’habitude est une seconde nature. Ce détournement de trop n’est pas la première du genre. Il n’est qu’une suite logique des faits têtus en histoire. Rappelons qu’en 2021, la plupart des services sont restés parents pauvres à cause de la malhonnêteté des responsables qui se sont accaparés de tous les moyens mis à leur disposition pour se faire du beurre sur le dos des autres. Presque dix cartons de rames papiers et d’autres moyens de services étaient partis en fumée de la direction des Etudes, de la Planification, de la Documentation et des Statistiques. Cette malversation de honte est encore une parfaite illustration de l’année dernière.
A cette triste réalité, il faut aussi ajouter la direction de la coordination informatique et numérique où un régulateur et une unité centrale sont portés disparus et qui restent sans suite jusqu’à ce jour, nonobstant des enquêtes ouvertes. Récemment, un carton d’ordinaire portable pour le cabinet du ministre a été détourné par une tiers personne. Bref, ce n’est que partie visible de l’iceberg qui relève une plaisanterie de mauvais goût.
Machiavel disait dans son célèbre ouvrage intitulé ‘’Le Prince’’ : « on ne gouverne pas la cité avec des sentiments… ». Soit, « aux grands, grands remèdes », a dit un adage. Il est d’une nécessité impérieuse de mener une opération scorpion et main propre pour la manifestation de la vérité. Cela permettrait de situer la responsabilité des auteurs afin qu’ils puissent répondre de leurs actes conformément à la loi. Car nul n’est sans savoir que le gouvernement se saigne aux quatre veines dans ce contexte économique très difficile pour donner une bouffée d’oxygène à l’administration centrafricaine.
@François Kochéyéma
