Centrafrique : Le futur dialogue mettra-t-il un terme à l’Accord de Khartoum ?

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Bangui, le 27 mars 2021

Accord en accord, c’est le décor de la scène politique centrafricaine. Depuis le déclenchement de la dernière crise militaro-politique avec la formation de la coalition Séléka dans le nord du pays en décembre 2012 formée en majorité des musulmans sous la houlette de Michel Djotodia et l’émergence des groupes d’autodéfense en 2014 se réclamant des chrétiens. Cette guerre communautaire a été à l’origine de la signature de huit accords de cessez-le-feu qui n’ont apporté que le lot des malheurs au peuple centrafricain.

Selon les sources des observateurs politiques centrafricains, les dialogues dans ce pays ne sont que les primes à l’impunité. Pour preuve, on se souvient que la République centrafricaine qui a été longtemps meurtrie par une longue période des violences de masse cycliques  entrainant au passage des pertes en vies humaines a poussé les autorités centrafricaines à réviser le format de la vie pacifique entre les communautés.

Après le Forum de Brazzaville, marqué par la signature de l’accord de cessez-le-feu du 23 juillet 2014, les autorités de transition de la RCA ont décidé de la mise en œuvre de la phase II du processus politique pour la réconciliation nationale et la sortie durable de la crise par l’organisation des consultations à la base de janvier à mars 2015. Ces consultations organisées sur l’ensemble du territoire national et dans les pays ayant accueilli des refugiés centrafricains (Cameroun, Tchad RDC et le Congo Brazzaville) ont apporté une innovation en terme d’appropriation citoyenne du dialogue national par la mise en place d’un processus partant de la base vers le sommet.

Ce Forum a donc posé des bases pour un Centrafrique nouveau. Malheureusement, les choses vont à contre-courant des aspirations du peuple souverain. L’impunité était donc proscrite sur toutes ses formes. Et comme dans ce pays de grands paradoxes, les bonnes choses ne durent pas, la crise a changé de format avec la multiplication des groupes armés sur le territoire centrafricain avec le transfert des mercenaires qui vivotaient au Tchad et au Soudan.

Lorsque le président Touadéra prend les commandes au moment où le pays allait frôler le génocide, le dialogue était l’unique solution et Khartoum était la ville sollicitée pour résoudre le problème centrafricain enterrant ainsi les clauses du Forum de Bangui et surtout en violant la constitution du 30 mars 2016.

Aujourd’hui, il faut repartir au point zéro des négociations avec les mêmes personnes pour aboutir aux mêmes résultats car, les mêmes causes produisant les mêmes effets.

@Bienvenu ANDALLA, 

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