Bangui, le 09 janv.-23
La décision du gouvernement d’augmenter les prix des produits pétroliers ces derniers temps continue de susciter des réactions tous azimuts au sein de la population. Il faut dire qu’il y a de l’étincelle dans l’air avec le risque d’une crise sociale qui couve sous la cendre. L’augmentation de ces prix d’hydrocarbure a provoqué un choc terrible sur le vécu quotidien du bas peuple, notamment les consommateurs qui en procurent pour leurs véhicules et autres activités.
certes, il y a eu une augmentation de plus de 50% de prix de ces produits pétroliers mettant en difficulté les Centrafricains dont le pouvoir d’achat se trouve être très faible. Cette augmentation va obligatoirement affecter le prix des denrées alimentaires, et autres produits de premières nécessités tels que le sucre, le sel, l’huile, le savon etc. sans oublier les transports dont les prix seront revus à la hausse.
Comme l’on pouvait s’y attendre, dès l’entrée en vigueur des nouveaux prix dans les stations-service, le transport public commence à connaître des perturbations. Des tensions sont signalées çà et là entre les conducteurs des taxis, bus et mototaxis avec leurs clients sur les tarifs revus à la hausse. Les conducteurs des taxis, bus et mototaxis ont exprimé leur inquiétude suite à cette décision du gouvernement. Il est clair que cette décision d’augmentation aura surement des conséquences sur la population.
Cependant il y a lieu de dire que cette décision d’augmentation prise par le gouvernement est tout à fait normale. Nul n’est sans savoir que la guerre en Ukraine a provoqué une hausse des prix sur le marché international. Du coup le prix rendu à Bangui par les marketeurs qui importent les produits pétroliers a connu une augmentation.
Ce n’est d’ailleurs pas seulement en République centrafricaine qu’il y a eu cette augmentation de prix des hydrocarbures. Même les pays producteurs du pétrole tels que le Tchad, le Cameroun etc. ont revu à la hausse le prix des hydrocarbures.
Seulement le gouvernement n’a pas anticipé cette décision qui provoque des réactions de la population centrafricaine. Tout le monde est d’accord que l’Etat cherche les moyens pour compenser le manque de subvention, mais le consensus doit être dégagé sur cette décision, notamment réfléchir sur la question du pouvoir d’achat en ce qui concerne l’augmentation de salaires des fonctionnaires. Dans le dispositif des discussions de cette situation, le gouvernement devrait associer tous les acteurs concernés. Notamment toutes les structures qui vont assurer la protection des consommateurs.
Aujourd’hui, le carburant est un bien stratégique du fait qu’il alimente beaucoup de choses. Le secteur du transport doit être dynamique, il faut qu’il y ait tout ce qui concerne le carburant et autres. Le devoir de transparence exige du gouvernement de mettre à la disposition du public centrafricain la structure des prix du carburant et faire une véritable communication autour de la question.
Ceci étant dit, la République centrafricaine est extrêmement pauvre, un pays de misère. De telle décision sans mesure d’accompagnement risque de provoquer une tension sociale aux conséquences incalculables. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et étudier dans quelle mesure accompagner cette augmentation des prix de carburant à la pompe par des mesures d’accompagnement.
C’est pourquoi nous alertons que des rumeurs vont bon train sur des éventuels mouvements d’humeurs des syndicats qui seraient en préparation. Comme on le dit, gouverner c’est prévoir, il revient au gouvernement d’épargner le pays à une nouvelle crise sociale. Messieurs les gouvernants, réagissez !
@La Rédaction
