QUE PEUT-ON ATTENDRE DE LA 7ème CONSTITUTION DU CHANGEMENT ?

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Bangui, le 13 septembre 23

La 7ème Constitution doit incarner un grand mouvement de réformes dans l’administration, et la situation socioéconomique. Elle doit apporter une restructuration pratique dans la vie de l’Etat et celle de la société. Elle porte aujourd’hui une occasion irréversible pour un peuple qui attend de manière désespérée de voir un changement s’opérer avec majestuosité dans sa vie ou de voir quelque chose de nouveau se réaliser dans son pays pour le bonheur de tous.

La priorité, c’est de pouvoir porter un grand coup de réformes dans le système de gestion de l’Etat, pondéré sur des fonctions administratives qui s’attribuent la propriété de l’Etat et qui sécrètent la meilleure énergie de bonne gouvernance. Ces fonctions agissent, contrôlent et coordonnent les activités de tout l’organisme de l’Etat.

Les fonctions administratives en contrôlant le système étatique, influenceront des processus variés tels que la croissance, le développement et la reproduction. Elles influenceront également la façon dont l’organisme de l’Etat utilise et emmagasine l’énergie, et dont il contrôle le volume. Ceci étant, une petite quantité d’énergie peut déclencher des réponses variées impactant l’organisme.

Bien que les fonctions n’agissent pas de la même façon sur tous les organes de l’Etat, il faut garder une quantité d’énergie qui soit régulièrement positive ; c’est ce que nous appelons “garder la rigueur” en déployant en sus le contrôle et la coordination.

Au sujet de ce changement, il faut partir de l’idée selon laquelle l’Etat n’est pas un médicament, l’Etat est lui-même la maladie ; le tout Etat qui doit tout faire et intervenir partout, n’est plus possible pour toutes les revendications qu’il peut y avoir. L’Etat organe de la suprématie, une telle oligarchie exprime plutôt la puissance du pouvoir et que celle de l’organisation.

Le changement se prépare et défini dans un énoncé politique. La politique repose sur la confiance. C’est une prise de risque susceptible d’être trahie. Le désengagement actuel de beaucoup de nos citoyens, se trouve dans le sentiment de trahison entre les promesses formulées et l’exercice du pouvoir.

Ce qu’il faut savoir, l’absence de résultats nourrit la défiance. La politique gagne sur des gages concrets de capacité à exécuter, déclamer sa volonté n’est plus suffisant pour convaincre. Les Centrafricains estiment que nos politiques passent davantage de temps à parler qu’à agir. Les Centrafricains abondent souvent sur la question de « quoi faire », « pourquoi faire » et « comment faire ». Et puis le comment du choix des bons outils de la transformation et dans quel ordre les utiliser est le sujet prioritaire.

Le monde change et tout le monde le sait et le ressent. Si ce sentiment s’empare de nous, c’est que notre environnement évoluant dans la violence sous les effets de la mondialisation a affaibli toutes les économies des pays pauvres et n’en demeurent pas moins affaiblies les économies des pays développés, accentués aujourd’hui par la guerre en Ukraine et bientôt les effets du bloc BRICS, on se dirige tout droit vers deux blocs politico-géostratégiques et monétaires du monde, l’un irrigué par l’intrigante monnaie BRICS et l’autre par le vieux dollar spoliateur américain ; est-il que la guerre froide n’a pas fini, elle prend une forme de division monétaire, et entrainera une fragmentation des pratiques et des comportements chez les Etats sera la nouvelle donnée essentielle.

Le changement n’est pas toujours accepté c’est parce qu’il crée des gagnants et des perdants. Mais les gagnants doivent s’emparer des masses, et éviter que possible aux individus se trouvant dans une situation avantageuse, ne déplorent pas la nouvelle situation qui détériorerait leurs avantages personnels, ils crieront à l’injuste.

Le changement doit apporter un progrès social qui donne raison. Le changement ne peut aller à l’encontre d’une culture qui y serait fermement hostile tant celle-ci est un élément de stabilisation de l’individu et lui sert de référentiel pour décrypter l’environnement dans lequel il évolue.

Les Centrafricains manifestent depuis des années déjà, une conscience dense du bien-fondé qu’aujourd’hui ils sont majoritairement favorables au changement. Il n’y a aucune raison qui les rendrait plus allergiques au changement et à des réformes. Ils veulent des faits et pas des paroles. Évidemment, personne n’est exempt de conservatisme individuel quand ses conditions matérielles sont remises en question, mais les Centrafricains sont bien loin des préoccupations matérielles, des gens qui vivent plutôt dans la précarité.

Dans ce changement doit figurer en première ligne, la volonté entrepreneuriale qui fait défaut. Comment pousser ou encourager les Centrafricains à entreprendre pour leur propre compte sur tous les plans. Nos emplettes sont nos emplois. Beaucoup d’activités sont bien là mais en état traditionnel et non visible, il faut essayer de leur donner un coup d’organisation et de modernité. Par exemple, si les familles centrafricaines pouvaient passer un petit temps de loisir à manger au restaurant, les produits locaux seraient transformés, l’agriculture et l’élevage seront également transformés.

Les Centrafricains savent combien il est difficile de trouver un emploi. La volonté entrepreneuriale qui doit abriter la volonté d’indépendance est une solution au chômage des jeunes et des diplômés, elle réduit la peur de prise de risques. Cette volonté d’indépendance, doit aller au-delà des populations urbaines.

Le changement, faut-il le faire par la force ou par la politique. On en parle toujours mais jamais rien ne bouge. Aux années de l’indépendance et aujourd’hui, nous ne parvenons pas à accomplir des réformes autrement qu’en faisant semblant de faire des discours d’effets d’annonce. Par les évènements de 1979, les étudiants et les élèves ont fait de la révolution, réclamant un Etat qui se manifeste nettement économique et de droit mais celle-ci n’a pas été suivie de réformes, que juste une remise sous l’appellation de la république et cette incapacité continue de nous embarrasser.

Le parallèle de cette absence de réformes, ce sont les difficultés économiques et sociales, endettement public excessif, hausse de l’inactivité nationale, conservation des petits privilèges politiques, l’absence des législatives et incapacité du pouvoir à réformer en profondeur. Nous avons un Etat en souffrance avérée d’identité, un Etat aux termes de souveraineté, d’indépendance nationale et de la république est volatile.

Le problème est que notre pays est dans la crise, les conditions économiques sont des plus défavorables. Le déclin du pays a été acté. À l’inverse, un Etat comme le Rwanda qui fut jadis un pays en crise, s’est réformé, et a relancé totalement la dynamique du pays.

La notion de changement d’une organisation renvoie systématiquement à l’idée de passage d’une situation à une autre en transitant par un état de crise dans lequel des choix sont formulés.

La RCA doit donc réaliser son changement de l’intérieur. Tout doit être réformé dans l’action quotidienne des responsables politiques. Nous voulons de vraies réformes et pas des fausses appelées des “réformettes “, aussi pas de réforme balafrée, fille de l’impréparation ou du manque de doigté.

Il ne fait plus de doute qu’une réflexion poussée sur la méthode de la part de nos responsables politiques permettrait de remédier à la très mauvaise qualité de l’exercice du pouvoir des 60 ans durant, qui ont sapé la confiance dans les institutions. Pour rétablir celle-ci, des réponses claires sont aujourd’hui attendues par les Centrafricains : où en sommes-nous ? Où voulez-vous collectivement nous emmener ? Comment comptez-vous faire ? Renvoyant en creux à l’exigence d’un diagnostic, d’une vision collective de l’avenir, d’un programme stratégique de mesures et d’un plan d’exécution précis. À ce moment-là, l’irréalisable s’effacera devant le possible.

La Rédaction

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