Bangui, le 12 septembre 23
La salle de conférence de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), a servi de cadre ce 12 septembre 2023, à la cérémonie de lancement officiel du projet d’agroforesterie en appui à l’opérationnalisation du Fonds National de lutte contre le Changement Climatique en RCA (FONACAR). Ladite cérémonie a été présidée par le ministre d’Etat en charge de la justice et premier ministre par intérim Dr Arnaud Djoubaye Abazene ; du ministre en charge de l’environnement et du développement durable Thierry Kamach ; certains membres du gouvernement ; du représentant-pays du PNUD Jean-Luc Stallone ; du PDG de l’entreprise SIAD (Société des Industries Agricoles Durables) ; les représentants de la Banque Mondiale ; de la BAD ; de l’Union Européenne ; les Chefs de Missions Diplomatiques Accréditées en RCA ; des Membres du Cabinet de la Présidence de la République ; des Membres du Cabinet de la Primature ; et autres personnalités de marque.
Prenant la parole pour expliquer et présenter les actions menées dans le cadre de ce projet, Président directeur général de la SIAD a tout d’abord, remercié les autorités centrafricaines voire la population de la Commune de Pissa qui ont contribué dans la réussite de ce projet qui, bien entendu, se poursuit dans le but de faire face aux défis alimentaires, s’agissant de nourrir plus de 6 millions de la population dans l’urgence à travers la production alimentaire en grande quantité, de qualité, des aliments à des prix abordables, et adaptés aux marchés locaux. L’un des défis à relever concerne également la protection de l’environnement, c’est-à-dire, une agriculture régénératrice associée à l’agroforesterie, la restauration des sols et forêts, l’éligibilité aux crédits carbone ; et aussi le défi socioéconomique concernant la transformation industrielle et technologique, et surtout l’investissement dans le secteur de l’éducation, la santé et la formation afin de contribuer dans la lutte contre le chômage.
Après la présentation d’un sketch théâtrale du groupe « Le Perroquet », le représentant-pays du PNUD, M. Jean-Luc Stallone a eu à saluer la présence des autorités présentes à ladite cérémonie. Au nom du PNUD qu’il représente en RCA, ce dernier de dire que l’agriculture et l’agroforesterie est indispensable en ce qui concerne la protection de l’environnement, la lutte contre le changement climatique, et participe au développement du pays.
La RCA selon lui, fait partie des pays qui se retrouve dans la zone du bassin du Congo, c’est-à-dire, les pays qui possèdent encore les richesses forestières et que le PNUD est disponible à accompagner le gouvernement dans sa politique de lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement. A son tour, le ministre d’Etat Dr Arnaud Djoubaye Abazene a indiqué que la République centrafricaine est dotée d’un certain potentiel agricole, de ressources minérales et de vastes forêts. Pourtant, sa population reste la plus pauvre au monde et est confrontée à de nombreux défis en matière de développement humain. Le pays se trouve à l’avant-dernière position (188 sur 189) de l’indice de développement humain.
Outre l’insécurité qui frappe certains de nos provinces ces derniers temps, le développement économique et social continu de souffrir après ses multiples crises qui ont touchées le pays. Il fait également face à des risques climatiques croissants, susceptibles de saper ses perspectives de développement durable.
Malgré les défis contextuels auxquels la RCA est confrontée, notamment l’insécurité, la faible gouvernance et l’espace budgétaire limité, a reconnu le Ministre d’Etat Dr Arnaud Djoubaye Abazene, le gouvernement a pris des mesures importantes pour construire son portefeuille climatique et environnemental, notamment l’adoption de l’Accord de Paris, l’élaboration de la 3ème Communication Nationale, l’élaboration du Plan national d’adaptation préliminaire et la révision de son document de Contribution Déterminée au niveau National en 2021.
Afin de combler le déficit de ressources et de renforcer ses efforts de mobilisation de ressources, le gouvernement de la RCA, a en croire le membre du gouvernement, a demandé au bureau de pays du PNUD de soutenir la création d’un fonds climatique pour la RCA qui peut tirer parti du financement climatique pour l’investissement vert. Sur la base de cette demande, le PNUD a développé le Fonds national pour le changement climatique en République centrafricaine (FONACAR) en 2022. Le FONACAR selon lui, vise à servir de mécanisme d’appui pour mobiliser les ressources, assurer une coordination efficace entre les parties prenantes concernées, renforcer les capacités institutionnelles et assurer l’utilisation optimale des fonds affectés.
Sur la demande du gouvernement, le PNUD a mis en place le fonds TRAC 2 qui s’élève à 1,5 million d’USD à disposition afin d’Opérationnaliser le Fonds Climat (FONACAR) et de renforcer les opportunités d’investissement climatique et de mobilisation des ressources en République Centrafricaine. L’objectif global de ce projet est de : soutenir l’opérationnalisation du fonds climatique de la RCA (FONACAR) par le biais d’un soutien technique et d’un renforcement des capacités; faciliter un environnement propice à l’action climatique par le biais d’une législation ciblée, de politiques et d’une sensibilisation des parties prenantes; renforcer le positionnement de la RCA dans l’investissement vert et la mobilisation des ressources par le biais d’études qui contribuent au développement d’une réserve de projets, améliorent la compréhension du positionnement climatique et environnemental de la RCA, y compris pour le marché du carbone, et démontrent un modèle d’entreprise avec un potentiel de mise à l’échelle par le biais d’un (01) projet pilote dans l’agroforesterie.
Le bureau du PNUD en République Centrafricaine et le Ministère en charge de l’Environnement et du Développement Durable ont identifiés la Société SIAD pour la mise en œuvre de ce projet d’agroforesterie dans les périphéries de Bangui. SIAD va bénéficier d’une enveloppe de 800 000 Dollar US soit environ 500 millions de francs CFA, pour ce projet qui est considéré comme un projet pilote, qui devrait entrainer un effet Catalytique
C’est l’occasion ici, de remercier au nom du Gouvernement, le Programme des Nations Unies pour le Développement de sa disponibilité et son appui indéfectible, tout en exhortant les autres partenaires techniques et financiers de se mobiliser pour les prochaines phases de ce projet d’agroforesterie.
La dégradation de forêts, selon le ministre d’Etat, a non seulement des conséquences néfastes sur la résilience des communautés qui y habitent mais aussi sur les écosystèmes terrestres. L’ensemble des services assurant le bien-être de la population comme la disponibilité d’oxygène, d’eau, de nourritures, d’un bon nombre de matières premières, la protection contre les risques d’inondation, etc. dépend des écosystèmes (services éco systémiques).
La dégradation de ces services expose les communautés à des chocs et peut entrainer la famine et la mort. Les changements climatiques sont l’une des principales causes de la détérioration des services écosystémiques et son impact va en augmentant. Les changements climatiques modifient donc la quantité, la qualité et le flux de tels services et fragilisent les communautés et les secteurs qui en dépendent. En même temps, les écosystèmes en bonne santé aident les communautés et la nature à s’adapter aux changements climatiques.
En effet, le projet Agroforesterie basé sur les Ecosystèmes vise à réduire la vulnérabilité des populations pauvres de Bangui et ses périphéries aux effets des changements climatiques, tout en conservant la biodiversité menacée. Ensemble et de manière concertée nous gagnerons le pari de la réduction des émissions des gaz à effet de serre et de la stabilisation de la température à 2°C et ou à 1.5°C.
Ce dernier a exprimé sa gratitude, au nom du gouvernement à l’ensemble des participants, pour leurs disponibilités à prendre part à cet atelier de lancement officiel un projet d’Agroforesterie, qui servira pour nous un véritable d’un projet piloté.
