Les députés tablent sur le respect des principes de la séparation des pouvoirs

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Bangui, le 12 avr. 22

Les principes de la séparation des pouvoirs mentionnés dans la Constitution du pays ne sont pas compris pour ne pas dire ignorés par certaines personnes. La Constitution du pays est claire avec tous ses articles qui font la part des choses, notamment le rôle de chaque institution. Malheureusement, des amalgames s’invitent dans le plat pour pointer du doigt l’un ou l’autre à moindre incident.

L’exécutif qui est le pouvoir public a sa responsabilité, voire ses devoirs à accomplir. Le pouvoir judiciaire de même et le parlement qui représente le peuple a également ce grand rôle de contrôle des actions gouvernementales et l’adoption de différentes lois. Sous la gouvernance du Président Faustin-Archange Touadéra, on a l’impression que certaines personnes pensent que l’Exécutif et le Législatif doivent agir à la place de l’un ou l’autre.

Ces derniers temps, nous assistons à des incidents qui peuvent dégrader davantage la relation diplomatique entre la RCA et la France, pays colonisateur. Ces faits sont parfois commis sur certaines autorités du pays qui sont de passage à l’aéroport Roissy Charles De gaulles de Paris voire celles qui se sont vues refuser le visa de circulation dans l’espace Schengen (Europe) pour quelle raison on ne sait ce qui pousse à des interprétations parfois erronées.

Des ministres centrafricains et personnalités proches du pouvoir en place, les faits sont légion et certains députés de la nation viennent de subir le même traitement à leur retour d’une mission parlementaire à Strasbourg (France) où ils ont été frustrés un groupe d’individu qui se sont présentés étant des agents policiers et douaniers. Parmi ces députés centrafricains, se trouvaient Evariste Ngamana qui est le chef de ladite mission dont seul, ses bagages ont fait l’objet d’une fouille minutieuse dans la salle d’embarquement, alors qu’il a eu à subir bien avant toutes les formalités.

Qu’est-ce qui se cache derrière cet acte qui pourrait porter préjudice dans la relation diplomatico-parlementaire entre la RCA et la France qui dispose d’un lien incontestable? Personne n’est à mesure de nous dire avec exactitude les raisons de cette frustration qui monte d’un cran contre les autorités centrafricaines au niveau de la France.

Au cours d’une conférence de presse animée hier à Bangui par lesdits députés qui ont eu à effectuer cette mission parlementaire, c’est inadmissible que les autorités centrafricaines subissent un tel traitement de la part d’un pays frère, alors qu’il existe bel et bien les accords de coopération (Accord de Vienne) et l’immunité parlementaire dont jouissent ces élus de la nation.

«En tant qu’élus de la nation, nous travaillons sur la question de réchauffement des relations diplomatiques entre la RCA et la France. Nous représentons le peuple et certaines choses imputées à l’Exécutif ne peuvent pas transcender sur les autres institutions républicaines voire tous les Centrafricains… », A indiqué dans sa déclaration Evariste Ngamana, 1er Vice-président de l’Assemblée Nationale.

C’est pour dire que si la France reproche quelque chose à certaines personnalités centrafricaines pour des raisons inavouées, il n’en est pas question de bafouer les droits des Centrafricains à l’échelle internationale voire de frustrer leurs autorités dont nous pouvons qualifier les actes d’offense. « En Centrafrique, aucun ressortissant français ne peut subir un tel traitement, sauf s’il ne fait pas l’objet d’une quelconque menace… », A glissé à notre Rédaction un observateur de la vie politique.

Mais qu’est-ce qui ne va pas exactement entre les autorités centrafricaines et françaises ces derniers temps ? Personne ne saura dire la vérité. Les autorités de ces deux pays y vont par voie interposée pour se justifier. A en croire les députés qui viennent d’effectuer la mission parlementaire concernant la 41e session Parlement Paritaire ACP-UE à savoir les députés : Evariste Ngamana, André Nalké Dorogo, Ghislain Makango, Fleury Junior Pabandji, Nestor Mamadou Nali et Henri-Mylla Vigner, c’est inadmissible d’assister à un tel incident qui pourrait dégrader davantage les liens d’amitié entre les deux pays.

« Le pouvoir exécutif n’est pas le législatif. Il faut faire la part des choses. Les députés ne sont pas tous des proches du Président Touadéra voire les membres de la majorité présidentielle. Nous intervenons en tant qu’élus de la nation tout en défendant la cause de la nation. Nous voulons à ce que les gens ne confondent pas les choses pour qu’il ait amalgame de fonctionnement voire de rôle de l’Exécutif et Législatif », A souligné une députée sous couvert de l’anonymat.

@Hervé BINAH

 

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