LE PROCHAIN DIALOGUE DOIT RESPECTER L’AUTONOMIE DES INSTITUTIONS

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Bangui, le 09 février 22

En République centrafricaine, les surprises se multiplient surtout depuis la dernière décision de la cour constitutionnelle qui a dit le droit dans le but de rompre avec une longue période d’impunité dans le pays frappé de plusieurs crises militaro-politiques.

Fondée sur le droit de chacun de participer à la gestion des affaires publiques, la démocratie implique l’existence d’institutions représentatives à tous les niveaux et notamment d’un Parlement, représentatif de toutes les composantes de la société civile et doté des pouvoirs ainsi que des moyens requis pour exprimer la volonté du peuple en légiférant et en contrôlant l’action du gouvernement. C’est dans ce contexte que les voies s’élèvent de nos jours pour défendre la patrie menacée de destruction par les messages de haine et des accusations stériles contre certaines institutions républicaines qui veulent mener une lutte contre l’impunité en prônant le respect des droits de l’homme.

L’une des fonctions essentielles de l’Etat est de garantir à ses citoyens la jouissance des droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux. La démocratie va dès lors de pair avec un gouvernement efficace, intègre, transparent, librement choisi et comptable de sa gestion. Ceci les hommes politiques en savent bien même s’ils font obstruction à cette conception de la démocratie dans ce pays. Le peuple centrafricain depuis le Forum de Bangui jusqu’à la constitution du 30 mars 2016, a librement exprimé sa volonté en mettant un terme à l’impunité dans le pays. C’est dans ce contexte que certaines candidatures ont été invalidées non par mauvaise foi mais dans le but de respecter la volonté d’un peuple souverain. La loi est dure, mais elle vaut la peine dans un pays démocratique. La vie publique, dans son ensemble, doit être marquée du sceau de la morale et de la transparence, raison pour laquelle il faut élaborer et appliquer des normes et règles propres à les rassurer. La cour constitutionnelle avait-elle tort de débarrasser le pays de ses propres ennemis ?

Aujourd’hui, une nouvelle histoire veut se former en Centrafrique mais il faut un changement de mentalité de la base au sommet. Et on sait tous que pour que l’état de démocratie soit durable, il faut donc un climat et une culture démocratiques constamment nourris et enrichis par l’éducation et d’autres moyens culturels et d’information. Une société démocratique doit dès lors s’attacher à promouvoir l’éducation, au sens le plus large du terme, incluant, en particulier, l’éducation civique et la formation à une citoyenneté responsable.  Voilà les leaders politiques en cette période très sensibles qui pour amour de la patrie doivent s’adonner à l’éducation de leurs militants et sympathisants sur les acquis de la démocratie en acceptant avec un esprit patriotique, les décisions judiciaires infligées aux uns et aux autres. C’est dans ce sens que les principes de la démocratie doivent s’appliquer à la gestion internationale des problèmes d’intérêt mondial et du patrimoine commun de l’humanité, en particulier l’environnement humain.

Depuis le vent de la démocratisation dans les années 90, le peuple centrafricain a posé les bases pour maximiser ces acquis de la promotion des droits de l’homme. Or, depuis une bonne décennie dans ce pays, les politiques privilégient la prise de pouvoir par les armes. En tant qu’idéal, la démocratie vise essentiellement à préserver et promouvoir la dignité et les droits fondamentaux de l’individu, à assurer la justice sociale, à favoriser le développement économique et social de la collectivité, à renforcer la cohésion de la société ainsi que la tranquillité nationale et à créer un climat propice à la paix internationale. En tant que forme de gouvernement, la démocratie est le meilleur moyen d’atteindre ces objectifs ; elle est aussi le seul système politique apte à se corriger lui-même.

Le peuple centrafricain est dans le monde et doit continuer à faire preuve de sa maturité démocratique surtout avec le retour des opposants dans le comité d’organisation du prochain dialogue. Le problème est de savoir si cette rencontre devrait prendre en compte les revendications des ennemis de la nation. Et si tel est le cas, n’est-ce pas là sacrifier les victimes ?

@JACKO

 

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