Le Parquet Général de la Cour d’Appel de Bangui répond aux élucubrations ubuesques de Maître Crépin Mboligoumba

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Bangui, le 01 mars 24

Dans un communiqué de presse du Procureur Général de la Cour d’Appel de Bangui rendu public ce 23 février 2024, le Représentant du Ministère Public a tenu ramener à la meilleure compréhension des choses Maître Crépin Mboligoumba qui s’est illustré par des propos désobligeants et diffamatoires à l’égard du pouvoir judiciaire centrafricain dont il en également est un auxiliaire

Tout commence le 21 février 2024, lorsque Maître Crépin Mboligoumba organise une conférence au cours de laquelle , il estime pouvoir relever ce qu’il qualifie de « dérives » de la justice centrafricaine en évoquant les dossiers pendant devant les juridictions. Il soutient que les Magistrats sont des corrompus ainsi que le Ministre de la Justice qui se seraient livrés aux marchandages des procédures sans en rapporter les preuves.

L’affaire qui aurait provoqué l’ire de Maître Crépin Mboligoumba est le dossier de procédure qui oppose la succession  André Kolingba à la Société KITIKA INVEST Sarl dont Crépin Mbolingoumba en serait le patron. Le Procureur Général près la Cour d’Appel de Bangui explique que: « En date du 18 novembre 2022, le Tribunal de Grande Instance de Bangui, statuant en matière de référé, a annulé un acte de signification délivré le 15 décembre 2016 et un certificat de non appel du 16 février 2016 conformément aux dispositions de l’article 674 du Code de Procédure Civile, attribuant au Juge des référés la compétence en matière des difficultés d’exécution. Ladite décision a été déférée devant la Cour d’Appel de Bangui qui a rendu un arrêt qui fait l’objet d’un pourvoi en cassation. Pendant que le dossier est en examen à la Cour de Cassation, Maître Crépin Mboligoumba tient des propos diffamatoires et outrageants à l’endroit des Magistrats qui ne font que leur travail ».

Ce qui est tout de même curieux est que l’attitude hostile de Maître Crépin Mboligoumba fait suite aux allégations tenues par son confrère Maître Nicolas Tiangaye qui, tous deux, sont d’un groupe de partis politiques dit de l’opposition. Cette coïncidence un peu troublante pourrait ouvrir la voie à une interprétation qui pourrait être celle de l’utilisation du terrain judiciaire à des fins politiques.

C’est justement ce qu’on peut comprendre dans la mise engarde des deux Avocats dans le communiqué de presse du Procureur Général près la Cour d’Appel de Bangui.

« Ainsi, je rappelle aux deux Avocats et à tout le peuple centrafricain, qu’en vertu  des articles 112 et 128 de la Loi n°10.006 du 10 juin 2010portant statut de la profession d’Avocats en République centrafricaine, le Procureur Général près la Cour d’Appel territorialement compétent est habilité à engager des poursuites disciplinaires devant le Conseil de l’Ordre contre un Avocat pour tout manquement aux obligations que lui impose son serment et notamment au respect dû à l’institution judiciaire et aux Magistrats », précise le Procureur Général.

Au demeurant, même si la loi n’interdit pas aux Avocats d’exercer les activités politiques contrairement aux Magistrats, une distinction doit être faite avec la sphère judiciaire.

Il faut que l’indépendance de la justice soit reconnue par tous les acteurs judiciaires et respectés en évitant les amalgames qui sont inutiles et inopérants pour le peuple centrafricain qui a d’autres intérêts à satisfaire.

Le terrain politique doit être aux antipodes du terrain judiciaire pour que le peuple, au nom duquel la justice est rendue, puisse être convaincu de la sincérité des décisions de Justice.

      @Herman THEMONA          

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