La volonté politique des uns et des autres de faire de notre armée, une armée de garnison, tarde à se traduire dans les faits. Faisant partie de l’une des recommandations des partenaires, le pouvoir en place doit faire de notre armée, une armée de garnison. Cette mesure tendant à faire lever l’embargo sur les armes à destination de la République centrafricaine. C’est ainsi que le Président Faustin Archange Touadéra poursuit cette politique malgré les maigres moyens dont dispose notre pays. Où en sommes-nous avec cette initiative salvatrice pour la population centrafricaine et pour le développement de notre pays?
Dans le but de lutter effectivement contre les groupes armés dans notre pays, les régimes précédant celui du Pr Faustin Archange Touadéra ont essayé d’ériger notre armée en armée de garnison. Avant, nos FACA (Forces armées centrafricaine) n’étaient pas casernés et restaient à Bangui ou dans certaines grandes villes du pays pour intervenir et sécuriser le pays. En un mot, une armée plus proche de la population, pour la population. Le déploiement des FACA dans les régions militaires sont à encourager aussi bien que le recrutement des jeunes militaires. Les différentes formations tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays concourent à faire de notre armée, une armée professionnelle. La vision politique y est mais, il y a certaines mauvaises pratiques qui continuent de gangrener la volonté du Chef suprême des armées. Nous voulons évoquer l’épineuse question des PGA (Prime globale d’alimentation) qui ne parviennent pas à leurs destinataires malgré les instructions du Président de la République, du Premier ministre, du ministre de la Défense et du CEMA (Chef d’Etat-major).
A cela, s’ajoute la notion de secret défense qui, jusqu’aujourd’hui reste un fourre-tout qui, dit-on, empêche les militaires ou leurs responsables d’évoquer certaines questions qui touchent à la Grande Muette. Le Chef suprême des armées, dans sa quête de faire de notre armée une armée de garnison mais surtout une armée professionnelle, ne cesse de récompenser les actes de bravoure de nos militaires et qui sont gradés quand le besoin se fait sentir sur proposition du ministre de la Défense nationale. Beaucoup de Centrafricains se demandent pourquoi si notre armée aspire à être une armée de garnison, tous les généraux et la quasi-totalité des commandants et colonels ne sont-ils qu’à Bangui ? Dans un pays comme le nôtre où l’insécurité est de mise, les officiers supérieurs devaient être au chevet des hommes de rangs pour les motiver, les encourager à accomplir la mission régalienne qui est la leur. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Comment nos militaires auront-ils la morale pour combattre efficacement les ennemis de la nation ? Cette question aussi est-elle classée secret défense ?
Ce que les Centrafricains déplorent aussi est le fait que le Président de la République, Chef suprême des armées à tendance à faire porter les galons à nos militaires à Bangui. Cela pourrait avoir plus d’impact sur le terrain. Comment comprendre que des officiers supérieurs et des officiers qui ne font pas le terrain sont constamment avancés en rang et grade ? Comment expliquer que ceux qui sont sur le terrain sont-ils abandonnés à leur triste sort ? Dans certains pays, des Généraux sont sur les champs de bataille pour mériter leur galon tout comme les Commandants et les Colonels. Pourquoi avec une armée de garnison, notre armée ne parvienne pas à ce niveau ? Les nouvelles recrues devaient s’inspirer de l’engagement de leurs supérieurs pour s’accommoder à leur mission qui est celle de se battre au prix de leur vie pour la protection de la population civile, du territoire national et des biens de leurs compatriotes.
Les exemples sont patents en Ukraine, en Israël voire au Tchad voisin. Alors pourquoi, nos officiers supérieurs et officiers ne se rendent pas sur le terrain ? Il faut savoir galvaniser les troupes pour que les éléments donnent le meilleur d’eux-mêmes sur le terrain. Une armée de garnison comporte des régions militaires. A notre humble avis, ces régions doivent être dirigées par des officiers supérieurs ou des officiers. Si ce n’est pas un secret défense, ces derniers doivent se rendre sur le champ de bataille pour galvaniser leur troupe et donner les instructions nécessaires. M. le Président, Chef suprême des armées, les réformes il faut savoir les poursuivre jusqu’à leur terme.
@JACKO