LA QUESTION DE LA BINATIONALITE RESTE LE SEUL GOULEAU D’ETRANGLEMENT DES POLITIQUES QUI S’OPPOSENT AU CHANGEMENT CONSTITUITIONNEL  

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Le projet de la nouvelle Constitution dont le vote référendaire est fixé pour le 30 juillet 2023, dans l’un de ses articles, met le point exclusif  sur la question de la nationalité centrafricaine pour se présenter à une élection mais, beaucoup semblent plus ou moins adhérer à cela pour des raisons qui leur sont propres. Les partisans de la double nationalité estiment, notamment les leaders de l’opposition politique estiment que cet article est corseté, anachronique, qu’il les prive à se présenter aux échéances électorales.

Les « contre » rétorquent que la RCA n’est pas pour la double nationalité dans la mesure que certains leaders politiques manigancent pour l’intérêt des puissances occidentales. Les arguments reposent, pour l’essentiel, sur le risque d’une « double allégeance ». Le non-dit de cette position vise surtout certains étrangers qui se font passer pour des Centrafricains lorsqu’ils sont en RCA. Une tragédie dont les répercussions sont visibles dans le pays.

Par ailleurs, le doute persiste sur la nationalité des leaders politiques, surtout ceux de l’opposition. Un dossier explosif, mais qu’il serait temps d’ouvrir, avec lucidité. Pourquoi ne pas mettre en place une équipe chargée de passer au crible le parcours de chaque homme politique. Ces « étrangers politiques » ont exercé des charges publiques et, si leurs nominations n’ont pas soulevé la réprobation générale, elles n’ont pas manqué de susciter nombre de critiques dans des cercles privés de la capitale.  Comme il l’est au sein de la société, ce débat est récurrent dans l’hémicycle. A un moment donné, l’appel d’un député en faveur d’une commission parlementaire censée débusquer les « binationaux » dans les institutions  a fait tache d’huile. Rien d’étonnant puisque de leaders politiques, des ministres, des présidents des institutions républicaines, des députés détiennent un autre passeport que le centrafricain. C’est un secret de polichinelle dont tout le monde s’accommodait alors. Les choses ont-elles changé dans ce pays où ceux qui votent les lois sont les premiers à s’en moquer ?

Les Centrafricains continuent de se complaire dans cette hypocrisie collective. Lors du dernier dialogue politique, l’idée de réécriture de la nationalité centrafricaine dans la nouvelle Constitution a été soulevée. Cette disposition pourrait permettre d’apaiser les craintes de nombreux Centrafricains qui, à tort ou à raison, voient des « traîtres de la nation » un peu partout. Mais pour que cette recommandation soit effective, il faudrait modifier la Constitution. C’est ce que nous attendons tous dans les tous prochains jours.

@Mark Ehombo

 

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