Bangui, le 13 novembre 23
Bien que le Premier Ministre Félix Moloua ait mis en place par arrêté une cellule de veille de lutte contre la corruption, la concussion, le détournement des fonds et les mauvaises manières de servir, c’est peine perdue ou du moins un coup de couteau dans l’eau si l’on s’en tient aux très maigres résultats engrangés. C’est d’ailleurs au sein même du Gouvernement et des hautes institutions de l’Etat que les auteurs de ces actes ignobles s’en donnent à cœur joie.
Une structure gouvernementale de lutte contre la corruption sous l’autorité d’un Premier Ministre qui est le Chef d’un Gouvernement dont certains membres sont mouillés jusqu’au cou ou embués par des faits de détournements de deniers publics, de clientélisme, de corruption, de népotisme, de prise d’intérêts et même de vols en bande organisée, c’est le serpent qui cherche à mordre sa queue ! Comment ce Premier Ministre pourra-t-il sanctionner ou démettre un membre du Gouvernement qui se serait rendu coupable de tels actes ? D’ailleurs, cette Cellule de veille contre la corruption n’est que l’ombre d’elle-même car les responsables ne constituent pas une équipe crédible et capable de mener à bien cette délicate mission. Comment une équipe constituée de deux ou trois personnes peut défier des gens aguerris dans l’art de passer entre les mailles du filet lorsqu’ils sont soupçonnés de crime économique ou proclament à qui veut les entendre qu’ils ont le parapluie du haut d’en haut ?
Si l’on revient quelques années en arrière, sous les régimes précédents, une élite politique bien restreinte avait mis en place un système de kleptocratie qui refait surface maintenant et qui cherche à se développer en mettant en danger le fauteuil du Président Faustin Archange Touadera. Ces mêmes personnes qui faisaient partie des différents gouvernements et qui ont largement contribuées à la chute de ces régimes politiques se sont recyclés et font croire au Président Faustin Archange Touadera qu’il peut compter sur eux pour mieux asseoir son régime. Usant de sa confiance, ces kleptomanes deviennent aujourd’hui un gros danger pour le pouvoir en place. Chaque jour ne se passe sans qu’on apprenne des informations qui portent sur des cas avérés de détournements à l’exemple de la disparition miraculeuse d’un montant de 2 900 000 FCFA au Ministère de l’Education Nationale sur le budget alloué pour la cérémonie de lancement officiel de la rentrée scolaire à Bossembélé. Des frais de mission fantaisistes octroyés à certains membres du Gouvernement ou leurs collaborateurs qui parfois n’effectuent pas la mission. Des véhicules de l’administration bradés et des matériels de bureau emportés. Ce, aussi bien à la Présidence de la République, à l’Assemblée Nationale qu’à la Primature et dans les Départements ministériels. On assiste impuissant à un véritable Far West qui risque de mettre à genoux le pouvoir en place si des mesures idoines et appropriées ne sont pas prises ici et maintenant.
Plusieurs séminaires gouvernementaux ont été tenus qui portaient essentiellement sur la lutte contre la corruption afin d’assurer une bonne gouvernance pour une forte mobilisation des recettes domestiques. Des recommandations ont été édictées. De grands discours ont été prononcés en mettant l’accent sur les engagements pris afin d’éradiquer les mauvaises manières de servir.
Professeur Faustin Archange Touadera a appelé tous les Ministres et les fonctionnaires de l’Etat à l’exemplarité face à la corruption et au sens de responsabilité. Aujourd’hui, rien ne change et cela va de mal en pis. Le Président de la République ne pourra impunément laisser perdurer l’hémorragie. Lorsque des gens à qui on a accordé sa confiance persistent à faire des virgules dans le dos, il est tout à fait normal qu’on s’en débarrasse avant que cela ne soit trop tard.
Dans cette 7ème République qui est une nouvelle ère, il n’y a plus de place pour les brebis galeuses, les rameurs à contre-courant et les courtisans versatiles. Une véritable purge doit être opérée à tous les niveaux pour donner un nouvel espoir au peuple centrafricain. Ce n’est ni une chasse aux sorcières ni une opération punitive mais une aspiration légitime de la majorité des centrafricains qui attendent depuis longtemps cette rupture afin d’entrée dans la 7ème République avec un Gouvernement d’action pour un changement radical.
@Jacko
