LA MAUVAISE CONCEPTION DE LA NOTION DU TRAVAIL SERAIT A L’ORIGINE DES CRISES EN CENTRAFRIQUE.

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Bangui, le 22 févr. 23

Beaucoup de Centrafricains pensent que l’emploi ne se limite qu’au bureau. Pour ceux-là, il n’y a que le secteur public, parapublic et les organismes qui peuvent créer des emplois. Cette conception serait à l’origine des maux qui gangrènent la République centrafricaine. D’où vient donc cette conception ?

Personne ne peut ignorer que la République centrafricaine est un reflet de la France. Les Centrafricains, contrairement aux Congolais de la RDC ou aux Soudanais, ont  hérité d’une mauvaise conception venant de la France. Aujourd’hui notre administration, nos textes de loi voire notre accoutrement,  reflètent toujours la réalité française .D’ailleurs, la RCA continue d’utiliser le code civil français.

Un enfant ne peut que faire ce que son père lui a enseigné. L’enfant d’un cultivateur quel que soit l’endroit où il se trouve, ne perdra jamais ses premières reflexes et, voudrait bien cultiver ne serait-ce qu’un jardin potager par exemple. Mais, si la France, pays colonisateur ne fait qu’enseigner la politique suicidaire au peuple centrafricain, notamment aux dirigeants, comment ces derniers peuvent-ils avoir la vision de créer des entreprises par exemple ? La République centrafricaine n’avait pas reçu une bonne éducation de développement de son pays colonisateur.

Cette mauvaise conception du travail fait qu’aujourd’hui, les Centrafricains dans leur ensemble, pensent que cultiver, vendre, exercer des métiers libéraux ou être artisans, n’est pas un emploi. Le travail c’est celui qui est exercé par les fonctionnaires qui travaillent pour l’Etat ou pour le secteur privé dans les bureaux. Ceux qui sont des entrepreneurs et qui travaillent pour eux-mêmes, ne sont pas des fonctionnaires moins des salariés. Quand les étudiants finissent à l’Université par exemple, ils se permettent de luxe de se nommer « chômeurs » alors qu’ils ont la possibilité de créer des cabinets, des entreprises voire des associations selon les domaines de leurs compétences. Mais, hélas ! Qu’est-ce  que l’on constate aujourd’hui ?

Si l’on essaie de voir ce qui se passe dans le pays, on se rend compte, que ce sont des patriotes, c’est-à-dire des jeunes diplômés bien instruits qui seraient à l’origine des maux qui minent le pays. D’autres sont ralliés à des groupes armés au motif qu’ils n’ont pas d’emploi ou qu’il n’y a pas d’emploi dans un pays où la terre arable ne manque pas et que la pluviométrie est abondante. A cause de cette mauvaise conception héritée de cette fameuse France, on ne cesse de perdre des cadres  de ce pays sur les champs de bataille orchestrés toujours par cette même France.

Connaissant cette roublardise prônée par les ennemis du peuple centrafricain pour pouvoir maintenir le pays dans cette situation conflictuelle, les autorités de ce pays, doivent mettre en place des stratégies pour que les Centrafricains puissent vivre leur rêve, celui de leur bonheur. Nos autorités devraient aussi insérer le cours de l’entreprenariat dès nos lycées. Ce faisant, la mentalité voire la conception du peuple centrafricaine relative à la notion du travail, pourrait être changée. Ce changement, sera le gage du développement et de la stabilité dans le pays.

Il découle de ce constat que beaucoup de Centrafricains ne comprennent pas que l’Etat et les organismes ne sont pas les seuls à pouvoir leur créer des emplois. Cette conception rend certains compatriotes paresseux et rebelles envers les autorités du pays. C’est à ceux qui sont aux commandes aujourd’hui de chercher à pallier ce phénomène qui continue de tuer le pays à petit feu.

@Hervé BINAH

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