RCA : LE PROTOTYPE DU NOUVEAU PREMIER MINISTRE QUI POURRA REMPLACER FELIX MOLOUA

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Bangui, le 22 févr. 23

Il faut reconnaître en toute honnêteté que le Premier ministre, Félix Moloua en remplaçant Henri-Marie Dondra, a hérité d’une situation difficile. Suspension de l’aide budgétaire, insécurité et remous sociaux en cours. Aujourd’hui, l’étau s’est fortement resserré autour de lui et de son gouvernement car, son bilan de l’an 1 a été vivement critiqué tant par les opposants, la société civile que par sa propre famille politique. Ce qui a fortement fragilisé le Premier ministre et son équipe surtout avec la prise en otage des FACA à Sikikédé.

Les faits ne militent pas en faveur du Premier ministre Moloua et de toute son équipe. Comme il est de coutume, les Premiers ministres servent de fusibles aux Présidents. Si les choses vont mal, ce sont eux qui paient les pots cassés et quand elles vont bien, ce sont leurs patrons qui sont congratulés. Une triste réalité ! Occupé un poste de Premier ministre, n’est pas donné à tout le monde. Celui que le Président de la République choisi à ce poste, est son homme de confiance. Celui sur lequel il peut compter en tout moment. Son complice de tous les temps mais aussi, celui qu’il peut sacrifier à tout moment. Comment va procéder le Président Touadéra pour sauver la tête de Moloua alors que celle-ci est réclamée non pas seulement par les éternels opposants mais aussi par son propre camp où, les caciques et les Centrafricains en général, pensent que Moloua n’est pas à la hauteur de sa mission ?

Ministre d’Etat au plan et à la coopération internationale et Premier ministre, Félix Moloua risque gros s’il arrive qu’il soit déchu. Comme il est de coutume, les anciens Premiers ministres sont souvent garés à la présidence pour ne jouer que le rôle de conseiller. Le quel rôle, n’a pas tous les honneurs et avantages comme à la primature. C’est dire que la déchéance de Moloua sera considérée par ses détracteurs à tort ou à raison comme un échec. Le problème ne s’arrêtera pas là car, un probable départ de Moloua, comme cela circule sur les réseaux sociaux, ne garantira rien en terme de retour de la paix, de renflouement des caisses de l’Etat ou de suspension des mouvements de grève des travailleurs Centrafricains. Il va sans dire que le Président Faustin Archange Touadéra peut sans peine démettre Moloua mais, le remplacer, sera encore une autre paire de manches.

Si le Premier ministre Moloua est éjecté, le remplacer fera encore l’objet de tracasserie. Qui sait si les rebelles de la CPC n’entendent pas mettre un des leurs à la primature pour libérer les militaires Centrafricains pris en otage ? Qui ne nous dit pas aussi que cette fameuse communauté internationale qui est aux aguets, ne va-t-elle pas profiter de cette situation si jamais, elle parvenait à se concrétiser, à sauter sur l’occasion pour imposer au Président Touadéra, un Chef du gouvernement de leur choix ? De même que l’opposition démocratique et la société civile sont en embuscade. Décidemment, la situation est confuse et demande beaucoup de réflexion pour une meilleure solution.  Le Premier ministre Félix Moloua ne peut ne pas être à la hauteur de sa mission, c’est une chose mais le remplacer par quelqu’un qui serait imposé au Président de la République, en est une autre.

C’est pourquoi, il est important aujourd’hui que le Président de la République prenne les responsabilités qui sont les siennes pour ne pas céder à toutes pressions d’où qu’elles viennent. La République centrafricaine ne peut pas toujours faire l’objet d’un éternel recommencement. Nous sommes un peuple souverain et, à ce titre, nous devons jouir de toute notre souveraineté. L’argent reste la propriété des institutions financières, la sécurité peut être pour l’ONU mais, la République centrafricaine est, et restera pour les Centrafricains ! C’est dire que le futur Premier ministre doit être un homme de consensus, un rassembleur, un politique et quelqu’un de connu sur l’échiquier politique national et international. Il ne doit pas être quelqu’un d’effacé, voire un homme sans vision qui ne va attendre tout du Président. Notre prochain Premier ministre doit être influent et ambitieux pour répondre de son gouvernement.

Ce premier ministre aura la lourde charge de mettre en place un gouvernement de combat et d’action. Il doit être un homme de poigne parce que la tâche qui l’attend, est très ardue. Ce portrait ne peut qu’orienter le Président de la République dans son futur choix car, le prochain Premier ministre doit faire l’unanimité de tous les Centrafricains. Parmi les ministres actuels de Moloua, certains répondent à ce critère et, même des Centrafricains de la majorité présidentielle ou de la société civile voire de la diaspora, peuvent faire l’affaire. Ce ne sont que des orientations et le dernier mot revient au Président de la République, seul garant de la légitimité nationale.

@Herman THEMONA   

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