LA HAUSSE DES PRIX DES PRODUITS PETROLIERS IMPACTE SUR LE PANIER DE LA MENAGERE

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Bangui, le 16 févr. 23

Les Centrafricains, après les frilosités depuis des mois, pourront-ils résister efficacement aux offres quotidiennes du coût élevé de la vie et de la hausse désordonnée des prix des produits de première nécessité sur le marché, du carburant ainsi que du transport qui viennent donner un coup sur le panier de la ménagère ?

Certes ce constat n’est pas l’apanage de la République centrafricaine, c’est un fait mondial que la pénurie des produits pétroliers qui a débuté courant mars 2022 et que le Premier ministre Felix Moloua avait promis apporter une solution salvifique dans les brefs délais. Malheureusement ce problème a pris un virement qui impacte sur le panier de la ménagère qui est devenu un simple sachet pour couvrir la simple honte des consommateurs qui n’ont que les yeux pour constater et les larmes comme lot de consolation.

Dans cette maudite condition, la population centrafricaine ne saurait ignorer les longues files d’attentes des engins motorisés devant les stations-services pour leur approvisionnement en hydrocarbures. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres dans ce pays des grands paradoxes, on assiste bonnement à la hausse des prix de transport avec pour conséquence l’augmentation des produits de première nécessité sur les marchés de la place alors que les salaires sont restés stagnants.

Les conséquences sont nombreuses : la vente illicite des produits pétroliers par des tiers tout au long des avenues et rues de la capitale et leur stockage dans des maisons des particuliers dont les incendies ne sont plus à démontrer ces derniers jours « la lutte contre la vente illicite tambour battant il y a quelques mois a fini par rendre le gouvernement complice de cette vente illicite des produits frelatés qui mettent en danger l’état de fonctionnement de plusieurs véhicules », a martelé un centrafricain lambda.

La nature ayant horreur du vide, les particuliers qui peuvent assurer le service minimum imposent leur loi, dite de la « loi de l’offre et de la demande » le malheur des uns étant dans la logique de plaire aux autres. C’est dans ce cimetière que les consommateurs et les populations assistent impuissamment à la flambée désordonnée  des prix des produits pétroliers, produits de première nécessité et les prix des denrées alimentaires. Dans cette boue, les Centrafricains pourront-ils en sortir ? Les prix à la pompe ont augmenté malheureusement les salaires sont stables.

Beaucoup arrivent à s’en tirer avec la débrouillardise, de petits boulots, la tontine ou une gestion méticuleuse de leurs faibles revenus pour arriver à joindre les deux bouts. S’agissant de la hausse effrénée des prix des produits alimentaires de base, on a l’impression que les services publics de contrôle de qualité, du commerce et des impôts n’y veillent guère.

Et alors, les multiples tractations autour d’un article de consommation courante suscitent de vifs échanges très sonores qui irritent. Dans ce cas, l’acheteur désappointe se retire en maugréant contre dame nature, se contentant de broyer son amertume.

Quelques clients privilégiant, qui ne discutent jamais les prix, tirent facilement leur épingle du jeu. Par exemple, certains fonctionnaires plus aisés des régies financières  leurs épouses, les employés bien payés des ONG internationales, des hommes d’affaires jouissant d’une certaine aisance financière et les familles riches. Pourtant la crise alimentaire qui tenaille l’estomac des Centrafricains est censée être globale mais, hélas, pas pour tous.

Le gouvernement essaie désespérément de favoriser les démunis en incitant à l’accroissement de la production agricole mais il ne peut rien faire pour le moment contre les blocages économiques utilisés par les groupes armés pour bloquer la production en terrorisant les paysans producteurs, en dressant des barrières illégales pour freiner la libre circulation des hommes et des produits alimentaires et, finalement, pour rançonner les populations des zones occupées. Du jamais vu dans l’histoire de la RCA. A cela, il faut mentionner le coût excessif des aliments d’importation (poulets congelés, poissons de mer, œufs de poules, riz, tomates, huile de cuisine, farine de blé, sucre, lait, etc.)

En fait, c’est la complexité même des mécanismes économiques qui sont en question, notamment le dysfonctionnement du commerce national dont les prix chiffrés symbolisent un basculement de l’économie nationale.

Alors comment parvenir à lever toutes ses barrières à l’amélioration des conditions de vie des centrafricains sans les pousser au mécontentement populaire, au découragement et à la corruption rampante qui gangrène la société ? C’est là toute la question.

@Herman Thémona

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