La décrispation de la crise centrafricaine doit passer par un engagement citoyen

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Bangui, le 27 févr. 22

Depuis plusieurs décennies, la République centrafricaine est plongée dans une crise sans pareil. Cependant depuis le déclenchement de la dernière crise militaro-politique avec la formation de la coalition des rebelles de la Séléka majoritairement composée des sujets musulmans et surtout la création des groupes d’autodéfense sous la dénomination Anti-Balaka se réclamant d’être des chrétiens, le pays est tombé au plus bas de son histoire. Comment en sommes-nous arrivés là?

Il y a lieu d’affirmer qu’un Etat qui n’a pas d’histoire est appelé à disparaître. Car, chaque peuple est appelé à écrire son histoire en page blanche avec ses propres aspirations. Cependant en République centrafricaine ce ne sont pas des initiatives qui manquent, mais l’absence d’une vision patriotique où les politiques peuvent s’entendre et élaborer des propositions pour un développement durable et efficace.

Le peuple se prépare à deux évènements majeurs : le dialogue républicain et les élections locales. La grande résilience du peuple centrafricain doit se faire à ce niveau dans le but de maintenir le pays dans un climat d’apaisement pour son entrée dans le concert des grandes nations.

Les Centrafricains doivent apprendre par eux-mêmes à se prendre en charge et ne pas toujours attendre les aides qui n’encouragent pas l’autodétermination mais qui visent à maintenir le pays dans la misère et la mendicité.

Lorsque le président Touadéra prend le pouvoir en 2016 à un moment où le pays avait frôlé le génocide, il a tendu la main à tous ses compatriotes afin que le pays recouvre son climat d’antan où les Centrafricains pouvaient manger deux à trois fois par jour et où les usines et les industries faisaient la fierté de tout le pays.

Cette vision a été à l’origine d’une rencontre qui s’est tenue dans la capitale soudanaise à la suite duquel un document a été paraphé et signé à Bangui le 6 février 2019 entre le gouvernement centrafricain et les  14 groupes armés qui essaimaient dans le pays, en présence des garants et facilitateurs avec le nom de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA).

Les Centrafricains espéraient alors une ère nouvelle où l’on devait plus parler des crises. Malheureusement, ces leaders ont voulu faire croire que les différends ne peuvent se régler que  par le canal des armes.

La course au pouvoir étant l’unique souci des politiques centrafricains, la machine des exactions a été relancée après l’invalidation de la candidature de François Bozizé pour la course à la présidentielle. Ce Général d’opérette qui ne pense qu’à lui et non à son peuple va sceller un accord contre nature. Car, si après 10 ans de règne, il n’a pas pu répondre aux attentes de la population, comment voulait-il revenir aux affaires par les armes ? A-t-il le titre foncier  de la République centrafricaine ?

Les Centrafricains savent que le destin d’une nation dépend de l’engagement de tout un chacun. La patrie est tout ce qui est de commun c’est dans ce sens que chacun devrait apporter une pierre pour la construction de ce patrimoine. Malheureusement les politiques ne veulent pas prendre en compte les valeurs républicaines prônées par le président fondateur Barthélémy Boganda. Si aujourd’hui chaque politique pouvait analyser minutieusement les cinq verbes de MESSAN, le pays ne serait pas dans ce tournant inquiétant.

L’heure n’est plus à la duplicité, mais au réalisme politique. Les bailleurs sont devant nos portes et attendent voir comment gérer le prochain dialogue car, l’argent n’aime pas le bruit. Il faut donc une conjugaison des énergies pour sortir de l’imbroglio dans lequel le pays est plongé depuis une bonne décennie.

@Bienvenu ANDALLA

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