A quoi servent effectivement les dialogues en Centrafrique ?

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Bangui, le 27 févr. 22

La République centrafricaine continue de battre le triste record des rebellions, des coups d’Etat et des dialogues dans la sous-région CEMAC. Même si les Centrafricains ont une culture du dialogue de par la valorisation de la personne humaine, il n’en demeure pas moins vrai que les dialogues dans ce pays ne sont que des moyens pour la promotion de l’impunité et le partage du gâteau.

En effet, depuis la maxime devenue célèbre, « Connaîs-toi, toi-même », de Socrate, l’homme a été placé au centre de tout débat car, il est le seul animal supérieur capable de se connaître et de maitriser son biotope. C’est dans ce contexte qu’il place autrui comme un autre que lui-même en sa qualité d’être social et sociable appelé à conjuguer avec son entourage pour se donner une idée de son essence et de sa destinée : d’où venons-nous, où sommes-nous et où allons-nous ? Ces trois questions qui peuvent paraître banales sont pourtant très significatives lorsqu’on sait que pour faire le jusqu’auboutisme de la vie, l’homme doit interroger son passé pour envisager son avenir. Comment était la République centrafricaine pendant son temps de gloire des années 70 ? Et en sommes-nous maintenant ?

En République centrafricaine, pays des grands paradoxes, les politiques centrafricains ne cherchent pas à analyser les racines profondes de la crise, ils font du superficiel et après on revient à la case de départ d’où l’éternel recommencement dans la gestion des conflits centrafricains.

Selon une source de la vie politique centrafricaine, les dialogues en République centrafricaine ne sont qu’une promotion de l’impunité et des rebelles au sein des institutions républicaines banalisant ainsi la dignité humaine dans son ensemble.

Or, depuis le Forum National de Bangui jusqu’à la constitution du 30 mars, les Centrafricains ont clairement exprimé leur volonté de mettre un terme à l’impunité considérée comme la source des maux qui minent le développement de ce pays.

Or, lorsque les Centrafricains allaient à Khartoum, il était question de mettre un terme à la souffrance des populations. Malheureusement dès la sortie de la chambre climatisée, les groupes armés ont déterré leur hache de guerre prouvant au passage leur ferme volonté de maintenir le pays dans un chao qui ne dit pas son nom.

Le monde évolue mais la mentalité des groupes armés qui sont solidement implantés dans ce pays ne changent pas. Au sein des institutions républicaines il y a eu la nomination de leurs représentants qui continuent d’être payés sous le dos du contribuable centrafricain.

En acceptant de dialoguer avec les groupes armés, le gouvernement espérait avoir donné la chance à la paix même en violation de la constitution du 30 mars 2016 qui proscrit toute présence des ennemis de la nation au sein des institutions républicaines. La paix n’ayant pas de prix, il fallait en faire par tous les moyens.

Aujourd’hui, une autre rencontre se pointe à l’horizon entre les Centrafricains qui doivent se parler et se mettre d’accord sur certains points clés qui peuvent aboutir à la décrispation des causes des crises en République centrafricaine. Cependant, le problème reste lié au futur partage du pouvoir car, même ceux qui sont sur place de nos jours au sein du gouvernement, certains étaient les ennemis de la nation d’hier et après le partage du gâteau, ils se sont convertis à la raison.

Certainement, les coléreux d’aujourd’hui, seront les heureux de demain : « Un dialogue se pointe à l’horizon et doit absolument s’ouvrir au partage des postes au sein du gouvernement. La question que l’on se pose est de savoir si les opposants vont aussi demander la tête du nouveau Premier ministre comme fut le cas avec Simplice Mathieu Sarandji du retour de Khartoum. On ne doit pas toujours se soumettre aux caprices des ennemis de la paix dont les revendications changent du jour au jour dans le seul intérêt de se tailler de la place au sein du gouvernement et des institutions républicaines », a lâché une source des victimes.

L’heure est donc à la réconciliation nationale ce qui aboutira à la libre circulation des personnes et des biens condition sine qua none pour la stabilité économique du pays. Les Centrafricains sont donc attendus à cette rencontre qui marquera l’histoire de ce pays. Ainsi les conclusions ne doivent pas accoucher d’une souris.

 

 

 

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