LA CORRUPTION, ENCORE MAL CONTENUE, RESTE UN IMPORTANT DEFI DE DEVELOPPEMENT DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

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Bangui, le 18 janvier 2024

Depuis des décennies, les différents gouvernements qui se sont succédés en République centrafricaine ont juré, la main sur le cœur, de combattre la corruption à tous les niveaux jusqu’à son éradication. Ce vœu pieux n’est resté qu’au niveau des intentions car les maîtres à penser de la corruption se trouvaient, pour la plupart, au sommet de l’Etat. En effet, bon nombre des observateurs de la vie publique pensent que le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire sont les institutions les plus corrompues en Centrafrique.

La définition, au sens large du terme, de la corruption peut être considérée comme tout acte accompli dans les organes publics, institutions privées, la société civile et même les organisations internationales œuvrant ou désirant œuvrer dans le pays, dont l’objectif est d’exiger, recevoir ou offrir un avantage illégal en vue d’obtenir illégalement un enrichissement illicite ou des faveurs ou encore en vue de l’accomplissement illicite, d’un service ou d’un acte exercé soit pour son propre compte soit pour le compte d’autrui.  Paul Kagame, Président de la République du Rwanda, avait déclaré le 23 mars 2011 que : «l’on ne saurait douter du fait que la corruption constitue un lourd tribut aux gouvernements et aux entreprises, et comme tel, a des répercussions négatives sur nos efforts de développement. Il est par conséquent économiquement et politiquement raisonnable de lutter contre la corruption.

Aussi le succès de la lutte contre la corruption dépend-il, sans aucun doute, de la bonne gouvernance ». Son pays a atteint un niveau de croissance, de stabilité et de bonne gouvernance grâce aux efforts de moralisation de la vie publique entreprise à travers un système de veille, de contrôle et de répression sans commune mesure.  Le Baromètre mondial de la corruption a tiré des conclusions qui montrent clairement que la corruption constitue un problème sérieux et généralisé en Afrique et demeure un principal obstacle au développement et à la bonne gouvernance. La République centrafricaine en est le véritable reflet. C’est pourquoi le Président Faustin Archange Touadera n’a de cesse de mettre en garde les Ministres et les autres serviteurs de l’Etat contre les détournements des deniers publics, la corruption, l’enrichissement illicite et la prise d’intérêt.

Malheureusement, le Chef de l’Etat ne fait que prêcher dans le désert même s’il a voulu joindre la parole à l’acte en instituant la Cellule de veille contre la corruption et les infractions assimilées logée à la Primature. Avec une équipe de cinq personnes seulement qui n’ont aucune expérience dans l’administration générale ni dans le domaine de la police judiciaire et encore moins en sociologie ou dans la lutte contre la corruption, pis encore qui sont du sérail du Premier Ministre, on voit mal comment la voix du Président de la République peut porter loin. D’ailleurs, la Cellule de veille est appelée à disparaître dès le départ de Félix Moloua parce que ses conseillers et autres qu’il a placé dans cette structure ne pourront tenir sous l’autorité du nouveau Premier Ministre. Si l’on veut que la voix du Président Faustin Archange Touadera soit audible et fasse effet, il faut réformer la structure en une Unité mixte chargée de combattre la corruption en Centrafrique (UMCCC) placée sous l’autorité de la Présidence de la République, à défaut, à la Primature.

Elle aura pour mission de prévenir, détecter, traquer les auteurs, coauteurs et complices en rassemblant tous les éléments de preuve pour être traduits en justice afin d’éradiquer la corruption et les infractions connexes en Centrafrique. L’UMCCC devra définir sa propre approche stratégique globale de combat et disposer d’un budget propre ou bénéficier d’un financement des partenaires au développement. Les membres de l’unité, qui sont des fonctionnaires y seront détachés et pris en charge sur budget de l’Etat. Ils  devront prêter serment avant d’accomplir leur délicate et importante mission.

Ainsi, le Président Faustin Archange Touadera pourra effectivement toucher du doigt les résultats de son prêche et faire de la République centrafricaine un pays prospère qui a pour slogan comme au Rwanda « NON A LA CORRUPTION, OUI AU DEVELOPPEMENT ».

@Pierre BECHEGO

 

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