La classe politique centrafricaine ne doit pas distraire la population avec des débats stériles sans fondement patriotique

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La crise centrafricaine, s’il faut le redire est multidimensionnelle : sécuritaire, politique, économique, financière, marginale, morale, culturelle, institutionnelle, relationnelle et sociale. Ces différentes dimensions relevant de l’Etat dans ses différentes missions régaliennes, doivent être analysées minutieusement, si l’on veut en sortir de la boue. C’est dire que cette crise actuelle est d’abord et avant tout, un échec de la classe politique  qui refuse de conjuguer les efforts pour l’unification de la nation qui est le patrimoine commun. L’élaboration d’une nouvelle constitution sera-t-elle synonyme de replonger le pays dans un gouffre ?

Dans certains pays démocratique, le peuple est souverain dans les prises des décisions. Mais comme en République centrafricaine, le problème de patriotisme se pose, les politiques trouvent toujours des prétextes pour nuire à l’avancée démocratique. Qui sont ceux qui continuent de tuer la mémoire du père fondateur de la République centrafricaine Barthélémy Boganda et qui veulent maintenir son pays dans un climat de ni paix et de ni guerre ? Pourquoi la révision d’une constitution est-elle un crime de lèse-majesté pour le pouvoir de Bangui ?

Depuis la fin de la bipolarisation dans les années 90 où l’heure du multipartisme avait sonné dans le continent africain, les Etats modernes ont dû se repositionner pour analyser les pistes de développement  afin de se tailler une place de marque dans le concert des nations car, le monde qui est devenu un village planétaire, est trop exigeant surtout en matière de cohabitation pacifique des peuples et des populations. Cette problématique doit être assimilée en République centrafricaine pour trouver les solutions de sortie de la crise militaro-politique qui ne fait que perdurer sans raison valable. Le peuple a demandé une nouvelle constitution qui n’est ni l’affaire du régime en place ni pour l’opposition démocratique, mais une cause nationale.

Alors que le gouvernement cherche à gagner une  place tant au niveau continental qu’au niveau de la sous-région en élaborant une stratégie de développement pour ne plus être un pays de la mendicité, les ennemis de la nation quant à eux, imposent une politique de distraction. Tantôt on prône la paix dans le pays, tantôt on manipule les populations pour cette initiative populaire.

En République centrafricaine, les surprises ne manquent pas. Le problème majeur est d’abord le manque du patriotisme des politiques centrafricains. Si nous sommes conscients que les solutions de la crise actuelle nécessitent une vraie autopsie des crises antérieures, surtout la crise de gouvernance dont le pays est victime depuis une bonne décennie, nous serions capables d’unir les énergies et faire taire les querelles pour ne regarder que vers une même et unique direction. Il s’agit de promouvoir la culture de la démocratie au lieu de maintenir le pays dans les divisions, la haine, la recherche des boucs-émissaires, les menaces, les intimidations, ce qui constitue pourtant une  violence politique. Pourquoi le pouvoir et l’opposition ne peuvent-ils pas marcher ensemble dans un pays démocratique ? Comment vouloir maintenir le pays dans une constitution qui ne cadre pas avec les réalités présentes ?

La crise de confiance qui frappe ce pays, est à l’origine de ses malheurs. On se souvient que lorsque le président Touadéra prend le pouvoir en 2016 par la voie des urnes après une longue période de transition politique, l’espoir était permis car, il se présentait comme le président de tout le monde, un élément fiable de la démocratie. L’espoir de renouer avec la paix, la cohésion nationale, le vivre ensemble et l’unité du pays se lisait sur les visages des Centrafricains qui voyaient en lui l’homme du rassemblement d’un peuple divisé par plusieurs années de crise militaro-politique cachée sous les couleurs d’une guerre de religion.

Malheureusement, pendant qu’il cherche à attirer des investissements pour le bonheur des Centrafricains, ceux qui veulent maintenir le pays dans le cycle des violences et en tirer profit, n’abandonnent pas leur plan machiavélique marqué par les coups d’Etat, les transferts des mercenaires et la manipulation de l’opinion publique surtout de la jeunesse désœuvrée. Où est alors le patriotisme de la classe politique centrafricaine quand tout est méfiance ? Pourquoi s’entretuer autour de la révision de la constitution alors que l’alternance politique n’est pas une solution pour ce pays ? Aujourd’hui le Quai d’Orsay est dans une logique de sabotage du régime via la cour constitutionnelle.

Les Centrafricains aujourd’hui doivent comprendre que l’avenir de ce pays sera le fruit du patriotisme des uns et des autres si on considère le patriotisme comme l’amour de sa nation sans hypocrisie. Comment comprendre de nos jours que la crise persiste alors que les partenaires sont à nos côtés ? Justement parce que les rebelles profitent des querelles des politiques pour s’éterniser dans le pays et exploiter au maximum nos ressources naturelles.

Or, s’il y avait un dialogue franc entre les fils de ce pays, on ne serait pas tombé aussi bas comme c’est le cas de nos jours. Lorsque le président actuel prend le pouvoir, il a fait allusion à une «union sacrée » permettant à ce que tous les Centrafricains se retrouvent et élaborent les programmes pour sortir le pays de cette misère désolante. Cette politique devrait galvaniser les populations centrafricaines car, c’est la vie de toute la nation qui est mise à caution. Cette politique à n’en pas douter est le fruit de l’Accord de Khartoum qui a donné naissance à plusieurs investissements de la part des partenaires au développement. On ne doit pas oublier que la perfection n’est pas de ce monde.

Les Centrafricains doivent chercher à vivre ensemble et à promouvoir les politiques de développement et non des divisions et des coups d’Etat qui n’arrangent que les groupes armés.

@JLG

 

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