Centrafrique : Un tortionnaire mauritanien intègre la composante police de la Minusca

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Bangui, le 07 septembre 21

Certains agents expatriés de la Minusca ne sont plus les bienvenus en terre centrafricaine comme d’autres dont les Centrafricains exigeaient leur départ pur et simple. Les motifs collés à ces gens, concernent leur appartenance et soutiens matériels et financiers aux groupes armés qui commettent des exactions terribles sur les paisibles populations civiles dans la ville de Bangui et à l’intérieur du pays.

En effet, la mission onusienne qui devrait normalement contribuer à la restauration de la sécurité et le maintien de la paix dans le pays, dérobe de sa mission et s’emploie dans des actes machiavéliques qui visent à engouffrer le pays dans la crise dont la durée est inconnue.

Il vous souviendra que certains casques bleus de la Minusca ont été pris en flagrant délit de la vente des armes aux rebelles, l’appui logistique de toute sorte et bien d’autres soutiens qui dépassent l’entendement de tout le monde. A Bambari, Bangassou, Obo, Zémio, Rafaï, Bakouma, Alindao, Kémbé, Gambo, Kouango, Batangafo, Bocaranga, Ippy, Gamboula, Abba, Koui, Bang, Ngaoundaye, Bria…ces contingents de la Minisuca travaillent en étroitement avec les groupes armés qui mènent des opérations criminelles contre les populations civiles. La liste de ces errata est tellement grandiose à tel point que les Centrafricains manifestent régulièrement pour exiger le départ de ces troupes onusiennes qui n’a aucunement plus sa place dans ce pays.

Selon une source concordante, un certain Ali Zayed Moubarak Al-Khair de l’armée mauritanienne aurait été nommé comme le commandant force task au sein de la Minusca. Ce général de division qui aurait figure sur la liste des tortionnaires, auteurs de graves violations des droits humains, accusés à plusieurs reprises d’avoir participé à l’épuration ethnique de ses compatriotes mauritaniens dans les années 90.

A l’époque des faits indexés à ce soi-disant général Zayed servait au grade de lieutenant chargé de renseignement dans le nord-est de la Mauritanie. Durant ces années-là selon les informations qui nous sont parvenues de la Mauritanie, plus de cinq (500) militaires Afro-Mauritaniens de l’armée ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires. Les survivants de ces années de braise ainsi que des ONG internationales ont établi une liste des victimes et des auteurs des faits allégués.

En 1993, le régime d’alors a fait adopter, par l’Assemblée nationale mauritanienne, une loi d’amnistie consacrant de certifier une impunité et une immunité totales pour les présumés auteurs des faits de crimes contre l’humanité parmi lesquels le Général Zayed.

C’est pour dire que l’indice de  ce personnage dangereux qui vient d’intégrer la Minuca prouve l’implication personnelle du Général Zayed dans la commission de ces crimes et de l’exécution de certains éléments militaires afro-Mauritaniens. Il aurait notamment pris part à l’élimination physique du Lieutenant Sarre Yaye par électrocution sur ses parties génitales. Plusieurs rescapés, victimes et témoins en Mauritanie, ou réfugiés depuis 1989 au Sénégal, en France et aux USA sont disposés à apporter leurs témoignages.

Lorsque la nomination du Général Zayed a été rendue publique mi-août pour intégrer la Minusca, des survivants et associations des victimes mauritaniennes ont alerté les institutions et services concernés au sein des Nations-Unies à Bangui, à Genève et à New York. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme à Genève a été saisi. En dépit de toutes ses démarches, le Général Zayed a pris fonction le 31 août à Bangui au sein de la Minusca. Pour défier les initiateurs de ces démarches, il a fait publier les photos de la cérémonie de sa prise de fonction sur les réseaux sociaux.

En tout cas, c’est purement une désinvolture synonyme d’insulte à la mémoire des victimes des exécutions extrajudiciaires et de l’épuration des Afro-Mauritaniens de l’armée mauritanienne. Le maintien du Général Zayed dans la MINUSCA serait une violation flagrante des principes et valeurs des Nations Unies. Sa présence dans les rangs de la composante police de la Minusca où il est censé contribuer au retour à la paix et à la promotion des principes des droits de l’homme, serait scandaleuse aux yeux des Centrafricains et moralement inacceptable pour le personnel des Nations Unies.

Elle pourrait être interprétée comme une négligence grave face à la commission d’actes particulièrement répréhensibles. Les auteurs des violations des droits pourraient dans le monde y voir une prime à la torture, aux actes inhumains et dégradants et un manque de volonté des Nations unies d’appliquer les principes de protection des droits humains.

Rappelez-vous qu’en 2016, le déploiement d’un officier burundais à la Minusca a été révoqué pour des accusations de torture. En 2019, la nomination de Workneh Gebeyehu Negewo au poste de Directeur Général du Bureau des Nations-Unjes à Nairobi a été annulée. La même année au Mali, le départ d’un officier sri lankais accusé de crimes contre l’humanité au Sri Lanka a été pris en compte. En 2020, la nomination d’un officier népalais au sein de la force MINUSMA a également été annulée en raison de plaintes de crimes contre l’humanité dans son pays.

A la lumière de ce qui précède, de la gravité des faits dont Général Zayed est accusé, les Centrafricains appellent au sens élevé de l’Humanisme qui caractérise les Nations-Unies, son combat pour la Justice, le respect des principes et la protection des droits humains. C’est-à-dire, le secrétaire général de l’ONU doit prendre ses responsabilité aux services concernés, de prendre sans délai les mesures destinées à l’annulation immédiate de la nomination du général Zaed au sein de la Minusca. Une telle décision serait juste, car fondée sur des principes universels inaliénables. Le « deux poids deux mesures » serait particulièrement dommageable pour les Nations unies.

@François GOENDA,

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