Bangui, le 05 sept.-21
L’Instabilité militaro-politique qui a duré de longue date mérite une question approfondie sur le plan empirique : comment l’instabilité politique joue sur la situation sociopolitique du pays? De nombreux arguments ont été avancés pour montrer que l’instabilité politique augmente l’incertitude de l’environnement dans lequel les crises ont lieu, et par conséquent diminue l’incitation des partenaires transnationales ou multinationales à investir. A ce titre, elle réduit à la fois le volume des investissements et leur efficience.
De plus, si la RCA souffre d’instabilité politique qui est généralement caractérisée par des infrastructures insuffisantes et détériorées, un faible niveau de développement humain et une mauvaise gouvernance. Par contre, de bonnes institutions caractérisées par un climat politique stable pourraient garantir une allocation plus efficace des facteurs, permettre d’investir dans des activités à plus haut rendement, réduire l’incertitude, favoriser la convergence entre les rendements privés et sociaux et facilite la bonne gouvernance.
Depuis, 2013, des centaines d’ONG, les institutions des Nations unies, le FMI et la Banque mondiale, l’Union européenne, mais aussi de nombreux partenaires bilatéraux, se pressent au chevet de la Centrafrique. Mais tout est à reconstruire. Progressivement, la vie démocratique reprend avec l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2016 et l’élection de Faustin-Archange Touadéra à la tête du pays. Malgré des épisodes de grandes violences, l’État retrouve aussi ses marques dans l’arrière-pays. La Russie et autres pays pragmatiques tels que le Rwanda prennent pied sur la scène diplomatique, et signent des accords de coopération militaire et économique avec le gouvernement centrafricain.
Aperçu Bien que le pays continue d’être instable à cause des ennemis de la paix, mais il semble plus calme avec la présence du président Touadéra à la tête du pays. C’est pour dire que le pays est sur la voie démocratique ou bien se trouve en période de consolidation et de construction de la paix. Les élections groupées qui ont eu lieu récemment ont été interprétées comme une preuve de progrès dans le cadre de cette démocratie. Cependant, les éléments sous-jacents responsables des perturbations qui règnent dans le pays continuent de constituer une menace pour la paix, et ces aspects, s’ajoutant à des conflits de faible intensité, empêchent le développement de s’installer.
De plus, des menaces plus récentes, comme la criminalité organisée par les criminels de la CPC, présentent toujours des défis. Les menaces violentes des rebelles dans l’arrière-pays peuvent être alimentés par un autre ou exportés vers un autre, et leurs effets, comme le déplacement et la perturbation de la libre circulation et des biens sont visibles.
Au regard de la description qui précède, il est loisible de continuer la répression contre les fautifs de la République. Dans l’attente, les Centrafricains continuent de débattre de leur souveraineté dans l’optique de la rendre effective ou de la renforcer tandis que leurs dirigeants se battent toujours pour la stabilité du pays et de braver l’hypocrisie de la communauté internationale.
@NGBA DOUROU,