Centrafrique : Touadéra sur le chantier de réparation des erreurs des prédateurs et destructeurs du pays

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Bangui, le 22 octobre 20

Se souvient-on, la République centrafricaine qui accède au vent des indépendances dans les années 60, bat de nos jours le triste record des coups d’Etat et des mutineries dans la sous-région CEMAC. Dans un passé récent, les destructeurs de ce pays avec l’aide de certaines puissances coloniales et de certains pays voisins ont plongé ce pays dans un chao indescriptible. Il faut reconstruire. Mais sur quelle base et avec qui ?

Aussi banale que l’on peut penser de nos jours, cette question mérite une attention particulière lorsqu’on sait l’origine de la formation de la coalition Séléka en Centrafrique et surtout ceux qui ont favorisé sa descente aux enfers pour destituer le régime de l’ex-rebelle François Bozizé.

Nul ne peut dire le contraire de nos jours que ceux qui s’agitent et qui veulent aller aux élections dans les rangs de l’opposition sont pour certains les auteurs des malheurs de ce pays qui tirent le diable par la queue et qui se disent que les Centrafricains ont une courte mémoire pouvant faire oublier les origines de cette crise.

Dans certains milieux de la vie du Centrafrique, certains observateurs n’ont jamais cessé d’indexé certains candidats à la prochaine présidentielle. Pour preuve, on se souvient  que le 15 Mars 2003, le Général BOZIZE qui a fui au Tchad le 09 Novembre 2001 en raison de son implication dans le coup d’Etat du Général KOLINGBA, va prendre le pouvoir en Centrafrique grâce au soutien des groupes armés Tchadiens et ce coup d’Etat a eu lieu en dépit de la présence de 310 Soldats Africains de la FOMAC et de 300 Militaires Français, chargés entre autres de protéger le Gouvernement et le Président PATASSE.

Le 16 Mars 2003, le Général François BOZIZE s’autoproclame Président de la RCA en dépit des multiples condamnations de son putsch par la Communauté Internationale.

Le Dialogue National qui a été entamé en 2002, fut interrompu, et deux ans après, il eut le premier des élections groupées.

Le 08 Mai 2005, il eut le second tour où le Président BOZIZE remporte sur Martin ZIGUELE avec un résultat de 64,60% contre 35,40%.

Après les élections groupées de 2011 remportées encore par le Président BOZIZE, les Partis politiques de l’opposition vont contester le résultat en créant un collectif dénommé FARE c’est-à-dire Front d’Annulation et Réorganisation des Elections dont le Président du MLPC, Martin ZIGUELE sera choisi Coordonnateur. C’est le début du conflit armé sanglant. Le FARE est l’organe déclencheur de la grande récurrente crise qu’a connue le pays. A partir de cette contestation, vous verrez que le FARE va devenir « tête pensante » de cette rébellion qui va surgir et mettre le Président BOZIZE en difficulté. Isolé et abandonné par ses relations traditionnelles, le Général BOZIZE est pris en étaux, chassé le 24 Mars 2013 par Michel DJOTODJA, le Chef de cette coalition hétéroclite des rebelles appelée SELEKA. C’est le début du conflit armé sanglant qui va opposer les musulmans aux chrétiens, les Anti-Balaka aux Séléka, faisant ainsi un amalgame entre Musulmans et Séléka ou Chrétiens et Anti-Balaka, avec des violences intercommunautaires très meurtrières.

Pourquoi avons-nous la conscience courte jusqu’en nous enivré ? Ces personnalités qui sont cités dans ces actes de sang du peuple centrafricain n’ont vraiment pas un souci pour ce peuple qu’ils ont massacré ? Ils veulent aller aux élections mendier les suffrages d’un peuple qu’ils n’ont jamais pensé à créer les conditions d’une démocratie agissante.

C’est dans ce contexte que le président Touadéra qui prend les commandes en 2016 cherche à redorer l’image d’un pays longtemps dirigé par les assassins. Les Centrafricains n’ont jamais oublié les affres de la Séléka dans ce pays. Les personnalités comme Bozizé, Tiangaye, Ziguelé, Méckassoua Dologuelé ont-ils vraiment les mains propres sur la dérive centrafricaine ? La conscience  nous entrainera un jour dans le tribunal de l’histoire qui donnera raison à Touadéra qui, pour la première fois, on ne parle plus d’exécution sommaire, des condamnations des journalistes, des  enterrements brutaux bref, des violations des droits de l’homme, du droit international humanitaire qui sont proscrites par la Cour pénale internationale (CPI) et de la Cour pénale spéciale (CPS). Touadéra reste un modèle de la démocratie dans la sous région.

Or, le peuple centrafricain est reconnu dans le monde comme le modèle de la résilience en matière de pardon et du vivre ensemble. C’est dans ce contexte que le président Touadéra est en train de travailler jour et nuit pour effacer dans la mémoire des Centrafricains, des souvenirs qui révoltent.  Malheureusement, pendant qu’un seul se donne pour la reconstruction sur les cendres odieux, les mêmes le jour, ils parlent de démocratie quand la nuit, ils nagent dans les eaux troubles. Une chose est certaine, le président Touadéra ne pourra pas oublier la mission et surtout la noble mission qui lui est dévolue de protéger son peuple des agresseurs et des assassins politiques qui pactisent avec les groupes armés dans le but de maintenir le pays dans la dernière place des pays les plus dangereux en matière humanitaire.

@Hervé BINAH,

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