CENTRAFRIQUE : Qu’est-ce qui a provoqué la tension entre la garde présidentielle et les proches de Bozizé aux obsèques de Mme Bokassa

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Bangui, le 24 nov. 20

La politique centrafricaine n’est qu’une simple duplicité tant les vrais problèmes sont mis de côté au détriment de la course ou du maintien au pouvoir à tout prix et par tous les prix. La scène désolante des obsèques de la vaillante femme de Bokassa n’est qu’une illustration.

Alors que le président Faustin Archange depuis son accession à la magistrature suprême a fait du dialogue son bâton de commandement,  en invitant tous ses compatriotes à œuvrer pour le retour à la paix et au vivre ensemble dans le pays, condition sine qua none pour son développement, certains Centrafricains dont les racines du démon sont solidement ancrées dans leur cœur, cherchent à verser de l’huile dans le feu du dialogue qui se pointe à l’horizon : « Il n’est plus autorisé de nos jours en Centrafrique des messages d’incitation à la haine, à la division et au soulèvement des populations. Le pays accuse un grand retard pour son développement. Et toutes les initiatives de l’heure doivent être axées sur les programmes de société qui peuvent améliorer les conditions de vie des populations. Le président Touadéra est très hostile à des divisions internes entre les différentes communautés centrafricaines. A l’approche de ces élections, on doit cultiver l’esprit de fair-play non créé des tensions entre les différents partis en course pour ces élections démocratiques », a affirmé un politique.

Selon une source présente aux obsèques de Mme Bokassa au stade, l’ex-président se serait déplacé avec une colonie des hommes en tenue qui ont été désarmés par la Garde présidentielle présente à la cérémonie dans le but de protéger la première dame. Malheureusement, cet acté a été mal apprécié par le président du KNK et ex-chef de l’Etat lui candidat à la prochaine présidentielle : « L’ex-président François Bozizé reste de nationalité centrafricaine qui bénéficie de tous ses droits de circuler librement dans son pays. Mais on ne comprend pas pourquoi, il peut se déplacer dans une place mortuaire avec une colonie d’hommes en armes. La place mortuaire dans la culture judaïque que nous héritons d’ailleurs, est un lieu de recueillement et de sympathie envers le disparu et même envers de sa famille comme Jésus l’a fait avec les obsèques de la famille de Lazare, son ami. On sait de nos jours que pour matérialiser sa sympathie envers cette famille, le plus court de la Bible nous en dit de plus : Et il pleura ! Comment alors pleurer avec ceux qui pleurent, les armes en main surtout que depuis une bonne période, les rumeurs parlent d’un coup d’Etat ? Nous allons aux élections, mais restons Centrafricains et laissons que seules les urnes disent son dernier mot », a affirmé un témoin présent aux obsèques.

Selon certains observateurs,  ce qui s’est passé à ses obsèques,  est le reflet de la tension qui existe de nos jours entre les militants de ces deux formations politiques au moment où le peuple réclame des élections apaisées  basées sur le dialogue et le fair-play.

On se souvient que certains Centrafricains à l’instar du ministre Ouenezoui et ses fans ont initié un énième dialogue entre les deux « amis d’hier » qui se tiendra probablement avant les prochaines élections. Comment peut-on arriver à cette situation où le président du KNK accuse un général de la garde-présidentielle d’avoir intimé l’ordre d’avoir donné l’ordre de bastonner la garde d’un ancien chef de l’Etat et surtout défoncer sa voiture ?

L’indifférence qu’affichent les hommes politiques face à la crise entre ces deux partis constitue un symbole supplémentaire des péripéties du « nouvel ordre national » dont  les idées de Georges Bush est un exemple pour la gestion de ce conflit lorsqu’il  s’était fait le héraut en 1990. Souvenons-nous : quelques mois après la chute du Mur de Berlin, en novembre 1989, le président américain  avait voulu faire de l’invasion du Koweït en août 1990 par l’Irak un test de sa capacité à faire prévaloir la « force du droit » sur le « droit de la force ». Il promettait au monde ; sorti de quatre décennies d’affrontements Est-Ouest, un avenir fondé sur la solidarité des nations, les droits de l’homme et la démocratie.

Le mal centrafricain, c’est que les politiques estiment que seul le pouvoir à tout prix peur changer leur avenir. A quelques jours des élections, le climat politique reste tendu tant les sous-marins nagent dans les eaux troubles et alimentent les querelles stériles qui n’améliorent pas le quotidien des Centrafricains. Le peuple centrafricain veut tourner la page à cette vieille recette qui ne donne que le lot des malheurs à la population.

@JLG, 

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