Centrafrique/OBO : Les magistrats reprennent fonction

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Bangui, le 30 sept.-20

Dans son discours d’investiture, le Président de la République Faustin Archange Touadéra avait clairement annoncé la fin de la récréation dans son pays. De la parole à l’acte, la ville d’Obo dans le Haut-Mbomou renoue avec le respect de la loi avec la prise de fonction du Procureur, du Président du Tribunal et du Greffier en Chef. Tel est le décor planté.

Selon une source digne de foi, la ville d’Obo est depuis une bonne période soumise à des violences meurtrières banalisant au passage, la vie humaine. Cependant, depuis le Forum de Bangui en passant par la Constitution du 30 mars 2019, l’impunité est proscrite. Voilà pourquoi, le gouvernement dans sa mission régalienne, a voulu étendre l’autorité de l’Etat dans cette préfecture par cet appareil judiciaire  qui a pris fonction devant les autorités politiques administratives et traditionnelles ce lundi 28 septembre 2020: « C’est une grande satisfaction pour la population de cette partie du territoire centrafricain victime des agissements des groupes armés et principalement celui de l’UPC du mercenaire nigérien Ali Darassa qui commet des exactions sur les populations civiles sans défense. Or, le pays cherche  à entrer dans le concert des grandes nations démocratiques en organisant les élections couplées en décembre prochain. Le retour de l’appareil judiciaire est une marque de confiance pour la population qui se disait abandonnée à la gueule du loup. Les rebelles avec ce retour de l’appareil judiciaire, vont absolument s’aligner dans la politique du gouvernement de pacifier le pays avec le processus de désarmement. Cependant, il faut un déploiement énorme des FACA car, les mercenaires de l’UPC sont légion » a affirmé un habitant de la localité.

En effet, on se souvient pour mémoire que le 06 février 2019, une scène théâtrale a été projetée sur les couleurs d’un Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation  et a été signée entre le gouvernement et les 14 groupes armés au nom de la restauration de la dignité du peuple centrafricain banalisée depuis le déclenchement de la crise. En principe, si ce  document avait été singé entre le gouvernement et les hommes de bonne moralité, chaque membre signataire devrait taire son « égo » et chercher à ce que la paix, le vivre ensemble et la justice s’installent dans ce pays comme  l’annonce d’une nouvelle ère de gouvernance pour le bonheur d’un peuple pris en étau. Mais comme le problème des groupes armés est de maintenir le pays dans un climat d’insécurité pour mieux exploiter les ressources naturelles, le pays est donc sur une mauvaise pente.

En rappel, le mercredi 08 juillet 2020 le mercenaire  soudanais Moussa  Assimeh  est arrivé à Bokolobo en renfort de mercenariat avec le duo Ali Darass et Sidiki. Quelques jours seulement après son arrivée, cette bande nuisible des criminels de grand chemin a lancé un communiqué exhortant tous les peuhls de la sous-région à se joindre à eux pour une fusion afin de mener une action visant la partition de la République centrafricaine : «on peut facilement comprendre de nos jours que les groupes armés ont une intention cachée qui ne cadre pas avec la politique de la main tendue du président Touadéra qui vise à instaurer la paix condition sine qua none de tout développement. Les agitations de ces deux bandits ne sont qu’une pure distraction pour mieux exploiter les ressources naturelles du pays. La récréation est donc terminée avec la reprise des activités judiciaires dans la ville de Bamabari » a ajouté une source locale.

On ne peut pas comprendre de nos jours pourquoi le pays est en phase d’être une pépinière des peuhls alors qu’un Accord politique a été signé. Mais les violences contre les populations, les forces de défense et de sécurité et des casques bleus ainsi que l’implantation dans de nouvelles zones, ce qui est contraire à l’APPR-RCA. La MINUSCA, en tant que facilitateur ne parvient pas à  baisser  la violence dans le pays avec  la poursuite du programme de DDR  qui ne rassure pas. Or, l’Accord politique pour la Paix et la Réconciliation en RCA, signé il y a 19 mois, a d’abord entrainé une démobilisation, réintégration dans l’ouest de la RCA. Un gouvernement inclusif a été formé et des représentants des groupes armés signataires ont rejoint l’administration publique. Malheureusement, les violations n’ont pas tardé, provoquées notamment par le FDPC (dont le leader Abdoulaye Miskine est désormais sous sanction des Nations Unies), le 3R, l’UPC, le FPRC et le MNLC.  Le ridicule ne tue pas. Les déclarations sans sanctions draconiennes sont à l’origine des agissements des groupes armés dans ce pays pourtant protégé par une force onusienne mieux équipée et mieux traitée.

Notons au passage que la ville d’Obo malgré l’installation et la prise de fonction du Président du Tribunal, du Procureur de la République et du Greffier, elle ne dispose pas d’une maison carcérale et même du logement des fonctionnaires judiciaires de cette ville.

@JLG, 

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