Centrafrique : La montée des eaux de l’Oubangui inquiète les populations du sud de la capitale

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Bangui, le 28 septembre 20

Il nous souvient qu’en octobre 2019, les populations riveraines du fleuve Oubangui étaient frappées par la colère incontrôlée de ces eaux. Ces inondations ont été à l’origine de plusieurs conséquences dont les séquelles sont encore ancrées dans la conscience des victimes. Aujourd’hui encore, avec les dernières pluies et la prévision météorologique, la situation va de mal en pis. Marres d’eau, maisons détruites, voilà un décor qui est planté et qui annonce le calvaire des Centrafricains dans les jours à venir.

Malheurs sur malheurs, les Centrafricains ne savent plus de quel saint se vouer pour être compris par Dieu. Les souffrances se multiplient au jour le jour en changeant de format et en exposant ainsi les pauvres populations dans une vie sans lendemain meilleur. En plus de la longue crise militaro-politique qui commence en décembre 2012 avec la formation de l’ex-coalition Séléka et la formation des mouvements d’auto-défense qui constituent une réponse à l’expansion voire au printemps arabe, ces pauvres oubliés par Dieu et abandonnés par ses politiques n’oublieront jamais le tableau panoramique de cette crise marqué par les pillages, les incendies des maisons et des villages entiers, les viols, les enlèvements, les déplacements des populations, des viols des femmes mariées et mineurs, bref la perte de leur identité.

Voulant tourner cette sombre page avec le retour à l’ordre constitutionnel marqué par les élections démocratiques, libres, transparentes, crédibles, et la mise en place des institutions républicaines, la situation a changé de format avec la maladie à coronavirus qui est venue s’ajouter sur ce lot des malheurs de ce peuple.

Comme il n’y a pas deux sans trois, voilà la colère des eaux de l’Oubangui qui vient aggraver la situation. Or, les politiques centrafricains très concentrés dans la politique non pour le bien-être des populations se détournent de sa mission régalienne. Si gouverner, c’est prévoir, il urge de trouver très rapidement, des solutions appropriées pour sauver les vies. Si nos politiques étaient préparés dans cet exercice démocratique, ils devraient profiter de la situation pour prouver et confirmer leur solidarité avec ces pauvres centrafricains. L’heure est au bilan pour rendre compte au peuple pour les anciens et pour les nouveaux, prouver qu’on ne cherche  pas à conquérir le pouvoir pour les intérêts égoïstes.

L’heure est grave ! La colère de l’Oubangui qui est le reflet de la situation sociopolitique qui divise les populations à quelques mois des élections couplées, vient également diviser les familles. Certains foyers sont en train de quitter leur maison pour trouver refuge dans les foyers d’accueil ou traverser le fleuve pour le Congo voisin. Avec les prévisions de la pluviométrie, les populations vivent dans la psychose en se référant sur ce qui s’est passé l’année dernière « Depuis le début des pluies de cette année, nous vivons dans une misère et la peur totales. Nos enfants sont exposés au paludisme alors que nous sommes abandonnés à nous-mêmes sans assistance aucune. Dans notre quartier le décor est planté : les marres d’eau et la destruction des maisons disent déjà tout et annoncent les malheurs de nos populations si rien n’est fait avant les grandes pluies d’octobre » a affirmé un habitant du 2e arrondissement de Bangui.

A Bria, même son de cloche pour les populations : « ici dans la ville de Bria, avec les inondations, nous sommes exposés aux piqûres des mouches tsé-tsé. Le pont qui relie le quartier Bornou à la ville est en état d’abaissement avancé. Nous conducteurs des motos, souffrons. Car, lorsqu’on transporte des marchandises comme le riz, le sel ou le sucre, il suffit d’une mauvaise manipulation et l’on tombe dans l’eau. Or, le client lui ne peut pas entendre cela et par conséquent, on est obligé de réparer préjudice à nos frais soit tu pars en prison. Le gouvernement et les partenaires doivent trouver les solutions appropriées avant octobre » a affirmé un jeune conducteur mototaxi.

@Herman THEMONA, 

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